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Communiqué

SEPT-ÎLES, QC, le 24 oct. 2012 – Comment la pénurie de logements locatifs, qui frappe de plus en plus durement la Côte-Nord, affecte-t-elle le respect du droit au logement? C’est cet enjeu qui a été au cœur des audiences tenues aujourd’hui à Sept-Îles par la Commission populaire itinérante sur le droit au logement. Pour se faire un point de vue à ce sujet, la Commission, formée à l’initiative du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), a recueilli les témoignages de personnes aux prises avec des problèmes de logement dans la région, de même que d’organismes préoccupés par cet enjeu, dont Opération Quadruple qui a organisé l’audience de Sept-Îles. Celle-ci a été précédée d’une action théâtrale à laquelle a participé une centaine de personnes, dont une cinquantaine de membres du FRAPRU provenant de diverses régions au Québec.

Comme dans les 16 autres régions administratives qui ont reçu ou recevront sa visite, la Commission a cherché à mettre des visages et des paroles sur les problèmes d’habitation, ainsi qu’à évaluer leurs impacts sur d’autres droits, par exemple ceux à l’alimentation, à la santé, à la sécurité, à l’égalité, à l’éducation, à la justice, etc. Au terme de ses travaux, elle rédigera un rapport qui sera envoyé aux gouvernements fédéral et québécois avant leurs budgets prévus pour mars 2013.

Les commissaires qui ont fait le voyage à Sept-Îles étaient Jean-Marc Piotte, professeur émérite du département de science politique de l’UQAM et auteur de nombreux articles et livres, Marcel Duhaime, représentant de la Ligue des droits et libertés du Québec, et Céline Bellot, professeure à l’École de service social de l’Université de Montréal et membre du Collectif de recherche sur l’itinérance, la pauvreté et l’exclusion sociale. Une personne, représentant la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec, devait aussi assister à l’audience.

Une pénurie qui fait mal

Doris Nadeau, porte-parole d’Opération Quadruple, a souligné que le taux de logements inoccupés, qui devrait être de 3 % pour être considéré comme équilibré, y est dix fois inférieur à Sept-Îles, ce qui se répercute sur d’autres municipalités comme Havre Saint-Pierre ou Port-Cartier. La rareté de logements locatifs commence même à s’étendre à Baie-Comeau, qui était jusqu’ici épargnée.

Selon M. Nadeau, ce sont les ménages à plus faible revenu qui font davantage les frais de cette crise du logement : « Les personnes à revenu plus élevé, en particulier celles qui viennent de l’extérieur de la région pour profiter du boom économique actuel, parviennent toujours à se loger. C’est beaucoup plus dur pour les locataires dont le revenu n’a pas augmenté malgré la manne. Ces ménages doivent vivre de la discrimination dans la recherche d’un logement et quand ils en trouvent un, ils ont à y consacrer un pourcentage beaucoup trop élevé de leur revenu ». Il souligne, à cet égard, que le loyer moyen des logements privés a augmenté de 9 % à Sept-Îles, entre les automnes 2009 et 2011. Il ajoute que ces locataires doivent aussi se rabattre sur les logements en moins bon état, en ajoutant que, lors du recensement de 2006, 1 logement sur 10 avait déjà besoin de rénovations majeures sur la Côte-Nord et à Sept-Îles en particulier.

François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, s’est, pour sa part, dit inquiet du problème de surpeuplement des logements dans les communautés innues voisines de Sept-Îles : « Déjà, en 2006, 8,6 % des logements de Uashat et 4,2 % des logements de Mani-Utenam étaient surpeuplés. Or, selon les premières données du recensement de 2011, la population y a respectivement augmenté de 24,8 % et de 17 %! ». Il estime qu’un tel surpeuplement des logements ne peut qu’avoir des impacts négatifs sur la santé de la population et y aggraver les problèmes sociaux auxquels elle est confrontée.

Poser des gestes

Opération Quadruple et le FRAPRU estiment que les gouvernements ont le devoir de tout mettre en œuvre pour assurer le respect et la mise en œuvre du droit au logement. Sur la Côte-Nord, cela passe, à leur avis, par la construction d’un nombre beaucoup plus grand de logements sociaux, ce qui aurait pour effets à la fois d’augmenter l’offre de logements et de répondre aux besoins des ménages les plus en difficulté.

Au 31 décembre 2010, à peine 126 logements sociaux avaient été réalisés sur la Côte-Nord avec le programme AccèsLogis pourtant en place depuis 1998. Pour François Saillant, cela ne sera toutefois possible que si le nombre de logements sociaux financés à l’échelle du Québec augmente substantiellement : « Ce n’est pas en finançant 2 500 logements sociaux pour tout le Québec, comme les gouvernements fédéral et québécois le font en 2012-2013, que l’on pourra répondre aux besoins urgents de la Côte-Nord, mais aussi de toutes les autres régions au Québec ».

Le FRAPRU demande au gouvernement conservateur de Stephen Harper d’augmenter considérablement ses investissements qui sont présentement à leur plus bas depuis dix ans. Il réclame du même souffle que le gouvernement péquiste de Pauline Marois fasse de même, avec l’objectif de dépasser de loin l’engagement pris lors de la dernière campagne électorale de financer 3 000 logements sociaux par année pendant cinq ans, ce qui est nettement insuffisant, selon l’organisme national.


Renseignements :

François Saillant, FRAPRU, (514) 919-2843 (cellulaire)
Doris Nadeau, Occupation Quadruple, 418-965-4515

www.commissionpopulairefrapru.org
Twitter : #cpi_frapru

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