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Communiqué

Montréal, le 24 octobre 2012 – Les véritables intentions d’Enbridge, au sujet de la Ligne 9, ont été révélées hier dans un document soumis à l’Office national de l’énergie. La compagnie pétrolière a bel et bien l’ambition de renverser le flux du pétrole, dans cette portion d’oléoduc, pour l’acheminer vers Montréal. Elle entend également changer la nature du pétrole qui y sera transporté. Le brut conventionnel sera remplacé par du brut en provenance des sables bitumineux, beaucoup plus dommageable pour les infrastructures et l’environnement. De plus, la quantité acheminée augmentera de manière significative.

« Il y a à peine 4 mois, Enbridge jurait dur comme fer que le renversement du flux du pétrole ne visait ni le Québec, ni les sables bitumineux. Or, la compagnie admet aujourd’hui que c’est exactement de ça dont il s’agit : acheminer le pétrole sale des sables bitumineux jusqu’au Québec ! », a déclaré Steven Guilbeault d’Équiterre. « Comme l’avais promis le gouvernement précédent, nous demandons une participation active du gouvernement du Québec dans l’évaluation environnementale de ce projet ».

« Québec ne peut d’un côté vouloir réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et de l’autre favoriser l’expansion des sables bitumineux d’où provient un pétrole qui émet 22% plus de GES que le pétrole conventionnel », a affirmé Patrick Bonin, porte-parole Climat-Énergie de Greenpeace . « À cela s’ajoute les risques de déversements majeurs sur le sol et dans l’eau et les impacts de l’augmentation de la pollution de l’air liée au raffinage de ce pétrole extrêmement polluant. »

Le pétrole en provenance des sables bitumineux est plus corrosif et abrasif, donc plus dommageable pour les canalisations. Par conséquent, les terres agricoles et les nappes phréatiques situées le long de la Ligne 9 sont plus vulnérables aux déversements. De plus, lorsqu’un déversement survient, le pétrole des sables bitumineux est beaucoup plus difficile et coûteux à nettoyer que le pétrole conventionnel, et il est plus nocif pour l’environnement et la santé humaine. Au Québec, la Rivière des Mille-Îles, la Rivière des Prairies, le Lac des Deux-Montagnes, le Parc national des Iles-de-Boucherville et le Fleuve St-Laurent sont tous à risques face à ce projet. Leur pollution pourrait menacer l’approvisionnement en eau potable de millions de personnes.

« Il est maintenant évident que ce projet menace l’approvisionnement en eau potable de millions de personnes », a ajouté Adam Scott de l’organisme Environmental Defence. « L’exportation de pétrole brut plus abrasif vers les États-Unis pourrait résulter en des déversements plus fréquents. »

Au printemps dernier, des audiences publiques ont été tenues en Ontario au sujet de la « phase 1 » du renversement de la Ligne 9, entre Sarnia et Hamilton. Enbridge soutenait alors que le pétrole acheminé dans ce tronçon serait du brut léger ou conventionnel. L’Office national de l’énergie a donc omis de considérer les risques accrus de déversement posés par le brut des sables bitumineux. Or, dans le document rendu public hier, Enbridge a confirmé qu’elle a demandé la permission de changer la nature du pétrole acheminé dans la Ligne 9, pour y inclure du brut lourd pouvant provenir des sables bitumineux.

De plus, la volonté d’Enbridge d’augmenter à 300 000 barils par jour le volume de pétrole transporté par la Ligne 9 laisse entendre que ce sera à des fins d’exportation, et non de raffinage au Canada. En effet, la capacité quotidienne maximale de la Ligne 9 correspond à plus du double de ce qui est actuellement raffiné à Montréal.

Des documents obtenus récemment en vertu de la Loi sur l’accès à l’information révèlent que des diplomates canadiens ont effectué des démarches auprès des autorités du Maine, pour qu’elles autorisent le renversement du flux de l’oléoduc jusqu’à Portland, ce qui implique l’exportation du pétrole à travers cet État.

« Le public a été tenu à l’écart des décisions d’Enbridge tout au long du processus. Compte tenu du piètre bilan de cette firme en matière de déversements et de transparence politique, pourquoi les Québécois devraient-ils lui faire confiance ? », a conclu M. Guilbeault.

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Complément d’information :

Pour voir le tracé de la Ligne 9 :

Projet Trailbreaker

Non aux sables bitumineux

Pour de l’information sur les sables bitumineux

Pour plus d’information :

Catherine Vézina, Relations médias, Greenpeace, 514-212-5749

Loïc Dehoux, Relations médias, Équiterre, 514 605 2000

À propos de l'organisme

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