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Communiqué

RIMOUSKI, QC, le 16 oct. 2012 – La Commission populaire itinérante sur le droit au logement, formée à l’initiative du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), était de passage à Rimouski, aujourd’hui. Elle a recueilli les témoignages de personnes aux prises avec des problèmes de logement, ainsi que d’organismes préoccupés de la situation de l’habitation dans le Bas Saint-Laurent. Elle visait à mettre des visages et des paroles sur ces situations souvent difficiles, ainsi qu’à évaluer leurs impacts sur le respect du droit au logement et d’autres droits qui y sont reliés par exemple ceux à l’alimentation, à la santé, à la sécurité, à l’égalité, à l’éducation, à la justice, etc.

L’audience de Rimouski était la seconde tenue par la commission qui a débuté ses travaux à Kuujjuaq, au Nunavik, le 12 octobre. Le 23 novembre, elle aura parcouru les 17 régions administratives du Québec et s’attèlera à la rédaction d’un rapport qui sera soumis aux gouvernements fédéral et québécois, avant leurs budgets de mars 2013. La commission, qui est indépendante du FRAPRU, est au total formée de quatorze personnes dont trois siégeaient à Rimouski. Il s’agissait de Jean Trudelle, jusqu’à tout récemment président de la Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN), de Simon Tremblay-Pépin, chercheur à l’Institut de recherche socio-économique (IRIS), et de Dolores Durbau, locataire impliquée depuis plusieurs années dans différents organismes communautaires.

Jacques Métras, coordonnateur du Comité-logement Rimouski-Neigette, qui a contribué à l’organisation de l’évènement, s’attendait à ce que plusieurs problématiques soient portées à l’attention des commissaires, notamment les problèmes spécifiques vécus par les femmes et les personnes vivant seules : « Les femmes représentent 53 % des ménages locataires du Bas Saint-Laurent, ce pourcentage montant à 55 % dans le cas de Rimouski. Quant aux personnes vivant seules, elle comptent pour 54 % des locataires du Bas Saint-Laurent, ce qui est beaucoup plus que la moyenne provinciale ».

Selon M. Métras, les augmentations de loyer des dernières années devraient aussi faire l’objet de préoccupations. Le coût moyen des logements a en effet augmenté de 21 % à Rimouski depuis 2005, cette augmentation ayant été de 26 % dans le cas de Matane. Cette hausse du coût du logement s’est entre autres répercutée sur le nombre de causes de non-paiement de loyer au bureau de Rimouski de la Régie du logement qui a augmenté de 14,5 % en l’espace de cinq ans.

Secouer l’indifférence gouvernementale

Jean-Claude Laporte, organisateur au FRAPRU, a, pour sa part, expliqué que c’est l’indifférence croissante des gouvernements à l’égard de la gravité et de l’urgence des problèmes de logement qui a convaincu l’organisation nationale d’initier la commission : « Jamais, au cours des dix dernières années, le gouvernement fédéral n’a-t-il si peu contribué à la construction de nouveaux logements sociaux au Québec. C’est ce faible investissement d’Ottawa, lié au propre manque de volonté du gouvernement libéral de Jean Charest, qui explique qu’à peine 2 500 logements soient prévus à l’échelle du Québec en 2012-2013, alors que les gouvernements reconnaissent que 261 000 ménages locataires québécois ont des besoins impérieux de logement ».

L’avenir du logement social préoccupe par ailleurs le FRAPRU, comme en témoigne M. Laporte : « Durant la campagne électorale, le Parti québécois s’est engagé à financer 3 000 logements sociaux par année pendant cinq ans. Reste maintenant à savoir si le gouvernement Marois respectera cet engagement, compte tenu de ses arbitrages budgétaires qui s’annoncent pour le moins difficiles. Et même s’il y donnait suite, ce serait nettement insuffisant en proportion des besoins. Quant au gouvernement conservateur de Stephen Harper non seulement n’accorde-t-il que des miettes pour de nouveaux logements sociaux, mais il menace ceux qui existent déjà, en refusant de s’engager à prolonger les subventions à long terme qu’il leur accorde, lorsqu’elles viendront à échéance ».

Il a précisé, à ce dernier sujet, que les subventions fédérales ont déjà pris fin pour une partie encore infime des 127 000 logements sociaux financés par Ottawa, mais que ce phénomène prendra de l’ampleur au cours des toutes prochaines années. Ce problème affectera notamment le Bas Saint-Laurent. À terme, 180 logements coopératifs ne recevront plus de subventions fédérales dans la région. Comme ces subventions servent à accorder une aide financière aux ménages à plus faible revenu pour leur permettre de payer un loyer respectant leur capacité de payer, ces ménages pourraient se retrouver en difficulté. Même chose dans le cas des logements gérés par des Organismes sans but lucratif.

Quant aux locataires des 2 973 logements HLM du Bas Saint-Laurent, le FRAPRU craint qu’ils ne subissent les effets de la fin du financement fédéral. Comme l’a expliqué M. Laporte : « Ces logements sont subventionnés majoritairement par le gouvernement fédéral, mais c’est le gouvernement québécois qui en est le propriétaire et qui en partage les frais, de pair avec les municipalités. Comment réagira-t-il à la fin du financement fédéral? Acceptera-t-il d’augmenter sa propre facture ou se tournera-t-il vers les locataires pour en partager les frais? ».


Renseignements : Jean-Claude Laporte, FRAPRU, (514) 231-2309
Jacques Métras, Comité logement Rimouski-Neigette, (418) 730-7403
www.commissionpopulairefrapru.org
Twitter : #cpi_frapru

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