Le Mardi 26 juin 2012
L’AMEIPH exprime son désaccord sur le projet de loi C-31
publié par Association multiethnique pour l’intégration des personnes handicapées du QuébecMontréal, le 26 Juin 2012 – L’Association multiethnique pour l’intégration des personnes handicapées (AMEIPH) voudrait se joindre à ceux qui ont déjà exprimé leur désaccord sur les importantes compressions apportées au Programme fédéral de santé́ intérimaire (PFSI) qui offre, depuis 1957, une couverture temporaire d’assurance maladie pour les demandeurs d’asile, les réfugiés et certains autres migrants.
Par le projet de loi C-31, le Canada semble oublier les devoirs de protection des réfugiés, des femmes, des enfants et des personnes handicapées déplacées dont il est tenu en vertu des Conventions des Nations unies qu’il a signées. Ce projet qui ignore en plus, le principe d’égalité des personnes devant la loi et la Charte canadienne des droits et libertés.
- Le projet de loi C-31 réforme le système canadien d’octroi de l’asile pour rendre ce dernier injuste pour les réfugiés qui proviennent de pays d’origine désignés en utilisant des échéances courtes et irréalistes.
- Le projet de loi C-31 accorde un pouvoir ministériel discrétionnaire sans révision indépendante sur la détermination du statut des réfugiés au Canada.
- Le projet de loi C-31 mettra en détention obligatoire certains demandeurs d’asile pour une période pouvant aller jusqu’à un an. Ils devront recueillir des documents et se préparer à témoigner devant les fonctionnaires canadiens pendant qu’ils sont détenus.
- Le projet de loi C-31 séparera des familles des réfugiés pendant longtemps. Des personnes désignées « arrivées irrégulières » ne seront pas autorisées à voyager à l’étranger ou à demander à ce que leur famille les rejoigne au Canada pendant 5 ans, même si le Canada leur offre une protection en tant que réfugié.
Loin de protéger le système de santé canadien et au contraire de ce que le Ministre affirme, du point de vue strictement financier, cette loi aura des impacts énormes sur les services étant donné que la condition de santé des personnes visées se détériorera en l’absence des services appropriés au bon moment.
Du point de vue social, ce débat public aura encore provoqué une vague de résistance parmi la population dite « d’origine », contre les immigrants de tout ordre qui, toujours selon le gouvernement Harper, « profitent » des services de santé canadiens.
Comme on peut le lire dans l’article du journal LE DEVOIR du 16 juin 2012 Compressions aux soins de santé́ pour les migrants: un renoncement à notre devoir éthique : « Les économies annoncées par le ministre Jason Kenney risquent donc de se transformer en dépenses refilées aux systèmes de santé́ provinciaux et aux migrants qui s’endetteront pour être traités. On assistera à̀ une plus grande confusion sur l’offre de services, à un renforcement des politiques d’accueil discriminatoires et à des dilemmes éthiques majeurs vécus au sein des équipes soignante. Ces changements apportés au PFSI par le gouvernement conservateur sont inéquitables, discriminatoires, rétrogrades, mais aussi inefficaces et dangereux pour la santé́ et la sécurité de tous. Ils hypothèquent la vie, la santé́ et l’intégration de milliers de migrants parmi les plus vulnérables qui font – et continueront de faire – partie de nos communautés ».
Nous croyons que ces changements, en limitant l’accès aux services de santé́ et en introduisant une discrimination selon le pays d’origine, risquent de porter sérieusement atteinte à̀ la santé́ de milliers de migrants vulnérables, dont les personnes que nous desservons (les personnes réfugiées ayant une limitation). Nous demandons au ministre Jason Kenney de revoir cette politique et de considérer l’opinion des médecins, infirmières et autres voix qui se lèvent contre elle.
À propos de l’AMEIPH :
L’AMEIPH regroupe depuis 1981 des personnes handicapées issues de toutes origines, quel que soit leur âge, leur type d’incapacité ou leur statut, ainsi que leur famille, afin de les aider dans leurs démarches d’intégration et de participation pleine et entière à la société d’accueil.
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