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Communiqué

MONTRÉAL, le 6 juin 2012 – Les Québécois ont toujours une relation saine à l’alcool. Leur modèle de consommation se stabilise depuis dix ans, les problèmes d’alcool semblent en légère baisse, suivant en cela la réduction de la consommation observée récemment. On constate toutefois une certaine tolérance envers la consommation excessive – lorsqu’elle est occasionnelle – combinée à une crainte injustifiée des effets de la consommation régulière sur la santé et sur la dépendance. C’est tout un changement de perception qui s’impose.

Une minorité consomme encore de manière abusive, voire dangereuse, le niveau des connaissances est en baisse dans certains domaines et six pour cent des conducteurs reconnaissent avoir conduit avec des taux d’alcoolémie supérieurs à la limite légale. Cela s’explique sans aucun doute par le fait qu’ils risquent très peu de se faire intercepter par un barrage routier : les deux tiers des conducteurs n’en ont même pas aperçu un seul au cours de la dernière année.

Les Québécois ont aussi soif de savoir : comment parler d’alcool avec les enfants, les plus récentes données scientifiques relatives aux effets bénéfiques ou nocifs de la consommation, les niveaux de consommation d’alcool à faible risque et enfin l’alcool et la santé arrivent en tête de leurs champs d’intérêts. Éduc’alcool, dont le niveau de crédibilité se maintient à un sommet enviable, s’engage à répondre à ces besoins au cours des cinq prochaines années.

Telles sont les principales conclusions qui ressortent de la vaste enquête quinquennale menée par CROP pour le compte d’Éduc’alcool dont le directeur général, Hubert Sacy a rendu publics les résultats aujourd’hui.

Une grande stabilité

« Ce qui frappe le plus dans les résultats de l’enquête de 2012 sur les Québécois et l’alcool, c’est la stabilité des réponses. La consolidation des attitudes et des opinons est telle que, souvent, les résultats sont semblables à ceux de 2002 et de 2007, ou ils se situent à l’intérieur de la marge d’erreur, notamment sur les plans de l’acceptabilité sociale de l’alcool, des circonstances de consommation et même des opinions et attitudes de nos concitoyens en ce qui concerne l’alcool. Les croyances évoluent lentement », a-t-il observé.

La modération a bien meilleur goût.

L’enquête révèle aussi que les Québécois ont, dans l’ensemble, fort bien intégré la consommation d’alcool dans leur quotidien, qu’un certain modèle de consommation d’alcool fait désormais sereinement partie de leur mode de vie et qu’ils sont de plus en plus sensibilisés aux divers aspects de leur consommation. « En outre, ils sont fort intéressés à en apprendre davantage sur l’alcool, notamment sur les niveaux de consommation à faible risque et, surtout, ils nous confortent dans nos affirmations relativement à la lutte contre la conduite avec les facultés affaiblies », a précisé le directeur général d’Éduc’alcool.

La modération, une valeur intégrée

Éduc’alcool se réjouit de constater que son slogan, « La modération a bien meilleur goût », trône encore au zénith de la notoriété et qu’il progresse de manière spectaculaire chez les non-francophones. C’est toutefois son intégration dans la pratique et dans la vraie vie qui constitue la bonne nouvelle de cette enquête.

De fait, la consommation moyenne des Québécois est d’un peu plus de 3 verres standard par semaine et que l’on consomme en moyenne 2,5 verres par occasion de consommation. Ce n’est certainement pas une coïncidence : elle correspond au nombre de verres d’alcool à partir desquels ils estiment qu’il devient criminel de conduire un véhicule automobile. C’est d’une cohérence certaine.

En outre, pour la très grande majorité des Québécois, la consommation d’alcool se fait dans des lieux et dans des cadres de consommation modérée : à la maison, chez des amis ou au restaurant. Quant aux circonstances de consommation, elles sont aussi rassurantes : célébration d’un événement heureux, accompagnement des repas, association à la détente – une consommation conviviale, plutôt que dépendante.

« Les plus récentes données relatives à la vente d’alcool au Québec font état d’une baisse des achats moyens par habitant de 0,1 litre d’alcool pur par an, mais d’une baisse d’un demi-litre d’alcool pur par consommateur d’alcool. Cela est cohérent avec le fait que les Québécois ne semblent pas avoir plus de problèmes liés à leur consommation d’alcool qu’il y a cinq ou dix ans. La plupart des indicateurs sont même en baisse à cet égard, bien qu’ils se situent à l’intérieur de la marge d’erreur », a mentionné Hubert Sacy.

Une vigilance nécessaire, des problèmes réels

« Ces bonnes nouvelles ne doivent pas nous faire perdre de vue le fait que la vigilance s’impose et qu’elle est plus que jamais nécessaire. En effet, 10 % des buveurs réguliers ont senti que leur consommation nuisait à leur santé au cours de la dernière année. Pas plus que nous ne pouvons ignorer les 6 % à 7 % de consommateurs qui disent boire des quantités excessives d’alcool sur une base hebdomadaire », a-t-il poursuivi.

À présent que les niveaux de consommation d’alcool à faible risque sont connus et largement diffusés, Éduc’alcool ne peut demeurer insensible au fait que 27% de consommatrices et 37% des consommateurs d’alcool ont dépassé au moins une fois par mois au cours de la dernière année, les limites recommandées de 3 verres pour les femmes et de 4 verres pour les hommes. « Il importe plus que jamais de faire valoir que la modération est une règle qui ne souffre pas d’exception et que prendre un coup, ne serait-ce qu’une fois, c’est prendre un coup de trop », a affirmé Hubert Sacy.

Par ailleurs, la quasi-totalité des Québécois connaît les recommandations d’Éduc’alcool aux femmes enceintes : s’abstenir de consommer de l’alcool à partir du moment où l’on choisit de devenir enceinte et durant la grossesse. Toutefois – c’est sans doute parce que des preuves scientifiques irréfutables n’existent pas à ce sujet -, une majorité de Québécois pense que la consommation occasionnelle d’alcool comporte un faible risque ou pas de risque du tout pour le fœtus. Il n’est donc pas étonnant que près de 3 Québécois sur 10 considèrent acceptable qu’une femme enceinte consomme occasionnellement de l’alcool durant sa grossesse.

Dédramatiser la consommation régulière, réduire la tolérance aux excès occasionnels

L’enquête a fait ressortir une relation parfois contradictoire des Québécois avec l’alcool et certains préjugés sans doute hérités des croyances du passé. Ainsi, on observe une certaine tolérance envers la consommation excessive lorsqu’elle est occasionnelle, même pour les femmes enceintes, et l’on reconnaît volontiers que l’on a dépassé les seuils de consommation recommandés au moins une fois par mois.

Par contre, la désapprobation s’installe dès qu’il est question de consommation régulière, même si elle se situe à l’intérieur des limites de consommation à faible risque. De fait, une femme qui boirait 2 verres par jour, 5 jours par semaine et un homme qui en boirait 3 sur 5 ou 6 jours sont considérés comme des alcooliques en puissance par 7 Québécois sur 10. Et même lorsque leur consommation est ramenée à un verre par jour 5 ou 6 jours par semaine, près de la moitié des Québécois évoque encore l’alcoolisme.

« Il y a là un défi considérable pour Éduc’alcool pour rééquilibrer le rapport quantité-fréquence dans la consommation d’alcool. Il nous faudra dédramatiser la consommation régulière – pourvu qu’elle se situe dans les paramètres à faible risque – et mettre en garde contre la consommation excessive, même occasionnelle. Nous sommes conscients que nous devrons affronter des préjugés solidement enracinés, mais c’est là le lot de tout organisme d’éducation », a déclaré Hubert Sacy.

Enfin, les Québécois ont dit clairement sur quels sujets ils souhaitent être mieux informés : comment parler d’alcool avec les enfants, les plus récentes données scientifiques relatives aux effets bénéfiques ou nocifs de la consommation et enfin l’alcool et la santé. Ces trois thèmes sont en tête de leurs préoccupations.

« Les Québécois souhaitent consommer de l’alcool, mais ils veulent aussi que nous les aidions à mieux boire. Nous répondrons donc à ces besoins en leur donnant des informations pratiques : la responsabilité des hôtes lorsqu’ils reçoivent des invités à la maison, des outils pour mesurer le taux d’alcoolémie, la quantité d’alcool que l’on peut consommer avant de conduire, ce que signifie un verre standard. En un mot, les Québécois nous demandent de continuer à les aider à se responsabiliser concernant leur consommation d’alcool » a précisé le directeur général d’Éduc’alcool.

L’alcool au volant : la loi n’est pas appliquée

Éduc’alcool a toujours pris une position claire sur la base de données scientifiques reconnues : le premier déterminant des changements de comportements sur les routes est la perception que l’on va se faire arrêter si l’on viole les lois. Il a revendiqué donc haut et fort, comme préalable à toute discussion sur le taux d’alcoolémie, l’accroissement de barrages policiers et leur publicisation.

L’organisme a donc approfondi la question de l’alcool au volant dans son enquête. Et les Québécois lui ont donné raison. Si 6 % des conducteurs ont pris le volant, alors qu’ils avaient dépassé la limite légale pour conduire, c’est en bonne partie parce que les deux tiers des conducteurs considèrent qu’ils ont peu ou pas de risque de se faire intercepter pour alcool au volant au Québec. « Cela est parfaitement normal lorsque l’on sait maintenant que 7 conducteurs sur 10 n’ont pas passé une seule fois par un barrage policier au cours de la dernière année (ce résultat augmente à 75 % dans la région de Montréal) et, pire encore, que près des deux tiers n’en ont même pas aperçu un seul au cours des 12 derniers mois. Nous continuerons donc à revendiquer la mise en œuvre de cette mesure essentielle comme préalable à toute discussion sur le sujet de l’alcool au volant », a affirmé Hubert Sacy.

Éduc’alcool souligne enfin, avec satisfaction et sans prétention, que son niveau de crédibilité se maintient à un sommet de 90 %. « Mais, au-delà des chiffres, cette donnée est engageante. Elle constitue certes une reconnaissance du travail que nous avons accompli et une responsabilité indiscutable envers ce qu’il nous reste à accomplir de façon que les Québécois améliorent encore leur relation à l’alcool et qu’ils soient plus que jamais convaincus que la modération a bien meilleur goût », a-t-il conclu.

Portant sur plus de 1 101 Québécois qui ont été interrogés au téléphone durant 18 minutes en moyenne, cette enquête, la cinquième depuis 1991, permet de comparer l’évolution de la relation entre les Québécois et l’alcool au cours des 20 dernières années.

Renseignements :

Rosalie Bergeron TACT Intelligence-conseil
581 982-5539
[email protected]

À propos de l'organisme

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