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Communiqué

Montréal, le 16 févr. 2012 – Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale salue la volonté de la ministre Beauchamp d’éradiquer l’intimidation et la violence à l’école. Il appuie sans conteste les objectifs du projet de loi et l’obligation imposée aux écoles de se doter d’un plan de lutte à l’intimidation et de moyens pour intervenir lorsque des élèves sont violentés ou intimidés. Il craint toutefois, qu’en l’absence de moyens suffisants, les objectifs du projet de loi 56 ne soient pas atteints ou, pire encore, qu’ils créent des dommages collatéraux.

Prévenir la violence dès le jeune âge

« Le Regroupement s’intéresse depuis longtemps à la question de la violence à l’école. En effet, pour prévenir la violence dans les relations amoureuses des jeunes, la violence conjugale et la violence sexuelle.à l’âge adulte, il faut intervenir de manière précoce pour prévenir les rapports de domination en émergence chez les jeunes (intimidation, taxage, cyberintimidation, etc.) », déclare la présidente, Nathalie Villeneuve.

Dans cette perspective, le Regroupement a développé, à l’intention des écoles primaires, la démarche Branchons-nous sur les rapports de force. Des formatrices issues des maisons membres outillent la direction, le personnel scolaire, les élèves et les parents à distinguer la violence des autres manifestations pouvant lui ressembler (colère, agressivité, conflit, manque de respect) et à intervenir de façon à responsabiliser les élèves agresseurs et leurs complices, à sensibiliser les témoins et à soutenir les victimes ainsi que les témoins victimes.

Développée, ajustée et bonifiée sur près de 15 ans, grâce à un processus d’évaluation continue, cette démarche a été expérimentée avec succès dans quelque 50 écoles du Québec. Plus récemment, le Regroupement a expérimenté un programme semblable dans les écoles secondaires.

Des besoins importants de soutien

« Cette expérience a permis de constater qu’un grand nombre d’enseignants et de directions veulent agir, mais qu’ils ont besoin de formation et d’accompagnement pour identifier les cas réels de violence et d’intimidation et savoir comment intervenir », ajoute Madame Villeneuve. On a vu souvent des enfants intimidés, qui finissent par se défendre violemment, punis comme des enfants violents. Si le personnel scolaire n’arrive pas à faire la part des choses, on pourrait rater la cible et faire plus de tort aux enfants que le projet de loi veut protéger.

Aussi, le projet semble viser les cas d’intimidation très graves comme ceux médiatisés dernièrement, mais l’apprentissage de l’intimidation se fait pas à pas, et se bâtit avec l’approbation des pairs et l’inaction des adultes. Lorsqu’on arrive à ces situations limites, c’est qu’on a échoué à freiner les intimidateurs dès leurs premières tentatives. Or le projet de loi ne donne pas beaucoup d’outils pour que le milieu scolaire puisse intervenir à ces étapes, non seulement auprès des victimes et des intimidateurs, mais aussi des autres élèves témoins de ces gestes.

Une réflexion à poursuivre

Le projet de loi 56 compte plusieurs éléments porteurs d’espoir : la contrainte imposée aux établissements de se doter d’un plan et d’agir, la désignation d’une personne responsable entourée par une équipe pour intervenir, des mécanismes pour favoriser le dévoilement, tel le traitement confidentiel des plaintes, la collaboration de tous incluant les chauffeurs d’autobus scolaires. Il soulève par contre plusieurs questions : le personnel recevra-t-il la formation et le soutien nécessaire? Outre la séance annuelle de formation sur le civisme, et la peur des sanctions, comment assurera-t-on la sensibilisation et l’éducation de tous les élèves aux valeurs d’égalité et de non-violence? La possibilité d’exclure un élève risque-t-elle de déplacer ou même d’aggraver le problème? Comment plutôt favoriser l’éducation des enfants en cause? La confidentialité entourant le traitement des plaintes empêchera-t-elle de mettre le problème au grand jour et d’intervenir également auprès des élèves témoins ou d’autres victimes potentielles? L’obligation de transmettre des rapports au ministre drainera-t-elle des énergies et des argents qui pourraient être dévolus à l’intervention directe et à la prévention?

« La ministre Beauchamp a fait hier un pas dans la bonne direction, mais elle peut aller plus loin et collectivement nous pouvons faire mieux pour lutter contre l’intimidation et la violence à l’école », soutient madame Villeneuve. Le Regroupement réclame la tenue d’une consultation publique sur le projet de loi 56.

Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale regroupe 49 maisons d’aide et d’hébergement réparties sur le territoire québécois. Il a pour but de sensibiliser à la violence conjugale, de défendre les droits des femmes et des enfants violentés, de représenter ses membres auprès des instances publiques et gouvernementales.

Renseignements :

Source :
Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, Nathalie Villeneuve, présidente

Pour information :
Louise Riendeau, (514) 220-1057 (cellulaire)

À propos de l'organisme

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