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Communiqué

Le projet de l’agglomération : une porte ouverte à un «pôle environnemental» dans l’est

Dans son projet de traitement des matières résiduelles, l’agglomération veut implanter cinq installations sur l’ensemble du territoire de l’île de Montréal dont deux à Montréal-Est, soit une usine de biométhanisation et une usine-pilote de prétraitement. Bien qu’elle prétende respecter le principe d’équité territoriale, puisque d’autres installations sont réparties ailleurs sur l’île, l’agglomération est en voie de créer un «pôle environnemental» dans notre secteur, c’est-à-dire une concentration d’usines à déchets.

L’est de l’île de Montréal : un territoire déjà bien pourvu en usines à déchets

L’est de l’île est déjà bien pourvu en industries de traitement des déchets. Notre secteur héberge à l’heure actuelle plusieurs installations de ce type. La carrière Demix, site choisi pour l’implantation des deux usines projetées, est déjà utilisée à des fins d’enfouissement des cendres provenant de l’incinération des boues de la Station d’épuration des eaux usées de toute l’île de Montréal. La compagnie EBI, à Montréal-Est, exploite un centre de tri, de récupération et de transfert d’une capacité de 1 000 000 de tonnes par an. Une autre compagnie, AIM, opère une installation de récupération et de recyclage de métaux. La compagnie Leight Textile fait la transformation du textile usé. On retrouve également dans l’est de l’île plusieurs sites de traitement des sols et des sédiments lourdement contaminés comme celles de la compagnie Solutions eau air sol (EAS) Inc. Et cette liste est sans aucun doute incomplète.

L’ajout des installations projetées ne fera que renforcer cette tendance.

Le développement industriel a lourdement hypothéqué l’est de l’île de Montréal

Il importe de se rappeler que le mode de développement industriel passé a lourdement hypothéqué le territoire de l’est de l’île. En effet les industries pétrochimiques, en particulier les raffineries de pétrole (on en comptait au moins cinq jusqu’au début des années 80) et l’industrie lourde (Noranda, Wolverine, etc.) ont contribué à la pollution de l’air, de l’eau et des sols. De plus, la présence du Port de Montréal, entre le pont Jacques-Cartier et l’est de l’île, a une incidence directe sur le niveau élevé des activités de camionnage, lesquelles affectent la qualité de vie des citoyens riverains (bruit, pollution de l’air et dommages aux structures du cadre bâti par les vibrations du sol). Ce niveau élevé de pollution et de contamination porte atteinte à la santé publique. Par exemple, l’incidence des maladies respiratoires parmi la population y est plus élevée que dans le reste de l’île, particulièrement chez les jeunes enfants.

Bien que certains efforts aient été déployés depuis quelques années pour décontaminer certaines zones (le quai 103 du Port de Montréal par exemple), le niveau de contamination de nombreux terrains y demeure nettement plus élevé que la moyenne.

Le projet de l’agglomération suscite bien des questionnements

D’autres aspects du projet soulèvent également des questions. L’agglomération prévoit la mise en activité de l’usine de biométhanisation de l’arrondissement Lasalle … seulement lorsque l’usine de Montréal-Est aura atteint sa pleine capacité, c’est-à-dire dans un horizon de quatre à cinq ans. Les raisons évoquées par l’agglomération pour justifier ce choix – les coûts supplémentaires d’achat du terrain privé de LaSalle (alors que le terrain de Montréal-Est appartient à l’agglomération) ainsi que les délais occasionnés par sa décontamination, – ne nous apparaissent pas valables. Nous estimons que ces coûts supplémentaires représentent le prix à payer pour le respect du principe d’équité sociale. Quant aux délais rattachés à l’achat et à la décontamination du terrain, nous croyons que si volonté politique il y a, le tout devrait pouvoir se concrétiser rapidement.

En ce qui concerne l’usine-pilote de prétraitement, les promoteurs du projet affirment qu’elle doit être localisée à proximité de l’usine de biométhanisation. Nous doutons de la validité de cet argument. Selon nous, cette usine devrait être située dans un lieu plus central de l’île puisqu’elle devra éventuellement traiter les matières de toute l’agglomération de Montréal.

Les revendications du Collectif en environnement de Mercier-Est (CEM-E)

Considérant tout ce qui précède, le CEM-E est d’avis que :

  • les autorités municipales doivent divulguer l’ensemble des informations concernant les technologies utilisées, le type de gestion prévu, les impacts des installations projetées ainsi que les mesures de mitigation qui seront mises en oeuvre. Les principes du développement durable ne doivent pas seulement porter sur la finalité de ce projet mais aussi sur sa mise en œuvre ainsi que sur la localisation des différentes installations;
  • la première usine de biométhanisation à entrer en activité ne doit pas être celle de Montréal-Est, malgré les contraintes évoquées par la Ville;
  • l’implantation de l’usine de prétraitement doit se faire sur un site plus central sur le territoire de l’agglomération de Montréal;

  • un moratoire sur l’implantation de l’usine de biométhanisation à Montréal-Est doit être décrété, et ce, jusqu’à ce que l’équité territoriale et l’acceptabilité sociale du projet aient été clairement démontrées. Cela implique qu’un inventaire complet de toutes les installations, publiques et privées, oeuvrant dans le domaine de la valorisation des matières résiduelles soit rendu public. De plus des études exhaustives sur les niveaux de contamination des sols, de l’air et de l’eau doivent être réalisées pour l’ensemble des zones industrielles de l’agglomération montréalaise.

La consultation publique : un endroit pour se faire entendre

Nous invitons les citoyens à participer en grand nombre aux séances publiques qui auront lieu à l’église Saint-Octave, 1, Place de l’Église à Montréal-Est, les 5 et 6 décembre prochains. Nous espérons que la communauté de l’est de l’île de Montréal fera front commun et refusera le projet tel que présenté par l’agglomération. Nous devons affirmer haut et fort notre refus de voir notre région transformée en «poubelle de l’île de Montréal ».

Le mémoire du CEM-E sur le projet de l’agglomération devrait être bientôt disponible sur le site de l’Office de consultation publique de Montréal.

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