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Communiqué

Établir des liens concrets entre le Parc Olympique et le quartier Hochelaga-Maisonneuve

Mémoire déposé à la Consultation sur l’avenir du parc olympique organisée par la Régie des installations olympiques

Par l’Opération populaire d’aménagement Hochelaga-Maisonneuve

Hochelaga-Maisonneuve, le 30 novembre 2011. L’Opération populaire d’aménagement (OPA) d’Hochelaga-Maisonneuve remercie la RIO d’organiser cette consultation publique portant sur le Parc Olympique, une installation majeure située sur notre territoire d’intervention. Dans ce court mémoire les participantes et les participants de l’OPA désirent donner leur point de vue sur l’avenir des installations olympiques.

Qu’est-ce que l’Opération populaire d’aménagement?

Une Opération populaire d’aménagement, c’est une mobilisation de toute la population d’un quartier, par laquelle on réfléchit, on observe et on fait des propositions concrètes pour améliorer notre milieu de vie. Contrairement aux plans d’urbanismes et autres mécanismes de la ville, l’OPA repose sur l’idée que les meilleurs experts, pour déterminer l’avenir du quartier, ce sont les gens qui l’habitent. Dans Hochelaga-Maisonneuve, quatre exercices de planification citoyennes sont prévues pour 2011-2012, chacune dans un secteur géographique du quartier. A ce jour trois secteurs ont été couverts et près de 200 personnes ont participé aux activités de l’OPA. On peut obtenir plus de détails en visitant le site Internet de la consultation : www.cdlchm.qc.ca/opa.

Le Parc olympique est un des secteurs identifiés. Au cours de deux assemblées publiques, 80 personnes se sont prononcées sur l’avenir des installations olympiques. Ce mémoire reflète leurs préoccupations.

Une fierté assombrie par un sentiment d’exclusion

D’entrée de jeu, il est important de mentionner que les participantes et participants de l’OPA sont fiers que les installations olympiques soient situées dans leur quartier, une fierté toutefois assombrie par le sentiment que, depuis 35 ans, aucun lien n’ait jamais été établi entre les habitant-e-s, les groupes communautaires et la RIO. Au contraire, le sentiment exprimé par plusieurs est que la RIO n’a que des visées internationales et se préoccupe peu du quartier établi à ses pieds. Cette situation doit être renversée et le moment semble opportun pour le faire.

Une fréquentation en baisse

Cela dit, nos assemblées publiques font ressortir que les habitant-e-s de Hochelaga-Maisonneuve utilisent, à des fréquences diverses, certaines des installations olympiques ou des autres installations sur le site. Le Stade Saputo, qualifié de « populaire » et « à échelle humaine », ainsi que le cinéma Starcité sont les plus cités. Le Stade lui-même, surtout du temps de la présence régulière d’équipes sportives, constitue un attrait indéniable. Cependant, depuis que les Expos et le Junior de Montréal ont quitté le site, la fréquentation des installations olympiques n’a plus tellement d’intérêt pour les résident-e-s locaux.

Plusieurs autres personnes ont fait remarquer que la fréquentation du Parc olympique en soi, sans nécessairement utiliser les installations payantes, peut être intéressante. Que ce soit pour transiter entre Hochelaga-Maisonneuve et Rosemont ou pour se promener, le site a du potentiel. Cependant, certaines choses fondamentales doivent être revues :

  • Il y a peu ou pas de signalisation sur le site pour les piétons, un système logique et sécuritaire est à implanter.

  • Des parcours piétonniers sont à penser parce que pour l’instant il y a beaucoup de louvoiement entre des stationnements et des voies utilitaires (quai de chargement, voies d’entretien, etc.) Il faut aussi penser à l’accessibilité des personnes à mobilité réduite et à l’aménagement sécuritaire.

  • Un lien cyclable clair, identifié, devrait se faire entre la piste cyclable située dans Hochelaga-Maisonneuve et celle du Parc Maisonneuve.

  • Des installations familiales gratuites devraient être implantées. De par la nature sportive des installations, ce serait une bonne occasion de promouvoir l’exercice physique et le plein air. Un parcours d’hébertisme, des modules de jeu, des glissoires hivernales, voire un parcours de ski de fond sont des suggestions des participantes et participants de l’OPA.

Établir des liens concrets entre le Parc olympique et le quartier

L’établissement du site olympique dans le quartier depuis 35 ans n’a pas réellement profité aux habitant-e-s. Au contraire, à l’exception de la fierté d’avoir ces installations dans son coin de la ville, les habitant-e-s des environs vivent surtout avec les désagréments liés au site : circulation automobile intense lors des événements d’envergure, bruit, pollution, etc. Les touristes qui visitent le site ne pénètrent pas dans le quartier et ne contribuent pas à son essor économique. De même, la RIO ne fait pas appel à des entreprises ou des groupes communautaires du quartier pour combler certains de ses besoins. En définitive, aucune retombée sociale, économique ou politique n’est positive pour le quartier.

C’est en ce sens que les participantes et les participants à l’OPA demandent à la RIO d’établir des liens formels avec des organisations locales. Plus encore, la RIO devrait avoir dans son mandat le devoir de contribuer au développement social et économique du quartier dans lequel elle est implantée, comme le font d’ailleurs certaines entreprises privées. Cette contribution pourrait prendre la forme d’un budget dédié à des organisations locales mais, pour sortir de la logique philanthropique, elle gagnerait à prendre la forme de partenariats avec des groupes locaux pour, par exemple, l’aménagement et l’entretien de potagers en bacs, pour l’obtention de concessions alimentaires au stade Olympique ou au stade Saputo, ou bien une politique d’emploi local qui aiderait à réduire le chômage dans certains secteurs du quartier. Autrement dit, il faut tisser des liens pour intégrer le Parc olympique dans sa société d’accueil, faire en sorte que les installations olympiques ajoutent à leur caractère de symbole et d’ambassadrice de Montréal une dimension d’acteur ancré dans un quartier populaire.

Sur un tout autre plan, l’OPA s’intéresse à l’aménagement urbain et, à ce titre, les participantes et participants ont certaines choses à dire.

L’avenue Pierre-de-Coubertin, construite exclusivement pour les besoins des Jeux olympiques de 1976, crée un fossé entre le quartier habité et le Parc olympique. Aujourd’hui son utilité est moindre. Or cette rue est large et peu conviviale. L’OPA propose d’en réduire drastiquement la largeur et de créer un débarcadère et une voie réservée pour les besoins des autobus de la STM. Il y a lieu de réfléchir à la modification drastique de cette avenue et, dans ce cadre, de faire plus de place aux modes de transport actifs (marche, cyclisme), voire même à des petits espaces commerciaux implantés sur rue/sur place publique comme c’est le cas avec la nouvelle Place des festivals. De même, une artère comme la rue Bennett – qui pénètre réellement dans le quartier – pourrait être mieux liée à l’avenue Pierre-de-Coubertin et agir comme porte d’entrée vers Hochelaga-Maisonneuve.

En définitive il y a ici un potentiel de développer le concept d’avenue verte en créant des lieux de passages habités, qui réduisent considérablement la place laissée à l’automobile depuis 35 ans. Cela se défend d’autant plus que les installations olympiques sont desservies par deux stations de métro.

Pour un programme de verdissement intensif

Bien que le stade et son esplanade soient construits en béton blanc, et ne soient donc pas un îlot de chaleur, les participantes et les participants de l’OPA estiment que les installations bénéficieraient d’un programme de verdissement intensif. D’abord parce que le site est très minéralisé et que cela crée une impression de lourdeur, de fixité, voire d’écrasement (de par l’échelle des installations). Ensuite parce que la beauté des installations est amoindrie par un sol à plat, sans véritable relief, et qui plus est aménagée de façon strictement utilitaire. De plus, l’entourage des installations, surtout au nord de Sherbrooke, est fortement végétalisé et il y a lieu d’assurer une continuité et de contribuer à l’assainissement de l’air montréalais par plus de végétation. Enfin, l’étendue du site rend possible la création d’interfaces entre des bâtiments minéralisés et un parc urbain boisé. Dans le même ordre d’idées, il a été proposé de faire revenir l’eau sur le site en refaisant une petite place pour le ruisseau qui y courrait avant la construction des installations olympiques.

A ce titre, les participantes et les participants de l’OPA estiment que les terrains de stationnement en surface devraient être éliminés pour faire place à des boisés. Nous pensons particulièrement aux terrains de stationnement autour du Centre Pierre-Charbonneau et à ceux du cinéma Starcité. Les stationnements en sous-sol devraient être utilisés pour toute activité ayant lieu sur le site olympique.

En deuxième lieu, l’esplanade pourrait être réaménagée en faisant plus de place à la verdure, notamment en pots et en bacs. D’un design intéressant, l’esplanade ne fait toutefois pas place à la verdure. Un aménagement plus végétalisé amènerait plus de fraîcheur, améliorerait le design et la convivialité sans toutefois mettre à mal l’effet visuel global de l’esplanade. Les participantes et participants de l’OPA, préoccupés par les défis de l’autonomie alimentaire, estiment que des partenariats pourraient s’établir entre la RIO et des groupes communautaires du quartier pour exploiter des potagers en bacs sur le terrain de l’esplanade. C’est aussi une occasion de créer un pôle d’innovation en agriculture urbaine.

Conclusion

Présenté comme avant-gardiste lors de sa construction, le stade et ses installations connexes vieillissent plus ou moins bien. Sans entrer dans le débat sur la toiture la plus appropriée, il est indéniable que les installations olympiques ont perdu le caractère innovateur de leur naissance. Il y a actuellement une opportunité à saisir, un moment à ne pas laisser passer. La construction du Planétarium, l’agrandissement du Stade Saputo et la nouvelle vocation donnée à l’esplanade1 pourraient remettre le Parc Olympique à la fine pointe de l’aménagement urbain. Cela vaut la peine de ne pas se contenter de demi-mesures et de réaménager le site en profondeur afin de lui redonner de l’élan.

1A propos de l’esplanade et de son nouveau commanditaire, les participantes et participants de l’OPA trouvent inacceptable la façon de faire de la RIO : pourquoi mettre en branle une consultation si des plans sont déjà prévus? Pourquoi ne pas attendre la fin de la consultation avant d’annoncer un changement majeur, alors que la consultation porte justement sur des idées de changement? Les dés seraient-ils pipés d’avance et la consultation publique qu’un écran de fumée?

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