Le Mercredi 27 avril 2011
Outré du silence des Conservateurs sur le logement et l’itinérance, le FRAPRU occupe le local électoral de Josée Verner
publié par Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)Des dizaines de membres du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) occupent depuis 11h15, ce matin, le local électoral de la ministre Josée Verner, au 2240 Boulevard Bastien, à Québec.
Le FRAPRU est résolu à poursuivre son action tant et aussi longtemps qu’il n’aura pas obtenu une rencontre avec la candidate conservatrice dans le comté de Louis Saint-Laurent et que celle-ci n’aura pas pris des engagements fermes en matière de logement social et de lutte contre l’itinérance. À cinq jours des élections du 2 mai, le FRAPRU veut forcer le Parti conservateur de Stephen Harper à briser le silence dans lequel il a choisi de se terrer sur ces enjeux.
Le FRAPRU est d’autant plus outré du silence conservateur que le financement fédéral pour la construction de nouveaux logements à bas loyer est tombé à zéro pour la première fois depuis dix ans. Le Budget des dépenses 2011-2012 présenté par le gouvernement Harper, quelques semaines avant le déclenchement des élections, annonçait en effet l’arrivée à échéance, à partir du 31 mars dernier, de l’aide à la construction de logements sociaux comprise dans le plan de relance économique annoncé en 2009, mais aussi de celle de l’Initiative de logement abordable en place depuis 2001. Au Québec, la fin simultanée de ces deux sources de financement signifie une perte de 85,6 millions $ qui étaient jusque-là utilisés dans le cadre du programme québécois AccèsLogis où ils représentaient l’équivalent des subventions pour 1225 logements sociaux.
Selon Véronique Laflamme, organisatrice du FRAPRU à Québec, « il est révoltant de voir le parti le plus susceptible de prendre le pouvoir être prêt à dépenser au moins 30 milliards $ pour 65 avions militaires et, en même temps, refuser la moindre aide aux mal-logés et aux sans-abri ». Selon les chiffres du gouvernement fédéral, 261 000 ménages locataires ont des besoins impérieux de logement au Québec seulement, dont 24 000 à Québec même. De plus, les organismes communautaires intervenant auprès des personnes itinérantes évaluent leur nombre à au moins 30 000 au Québec. Enfin, la région de la Capitale nationale est aux prises depuis dix ans maintenant avec une sérieuse pénurie de logements locatifs. En décembre dernier, le taux de logements inoccupés n’y était que de 1 %, soit trois fois moins que la normale.
Compte tenu de l’ampleur et de l’urgence des problèmes de logement et d’itinérance, le FRAPRU réclame que le Parti conservateur s’engage :
1- à poursuivre les investissements fédéraux dans la réalisation de nouveaux logements sociaux, en les portant à 2 milliards $ par année;
2- à continuer de subventionner les logements sociaux existants et les locataires à faible revenu qui y demeurent, même une fois que les ententes à long terme qu’il a signées par le passé pour leur réalisation viendront à échéance;
3- d’accroître les sommes consacrées à la lutte contre l’itinérance, de manière à ce qu’elles atteignent 50 millions $ par année au Québec.