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Communiqué

MONTRÉAL, le 30 mars – Contrairement à ce qui est affirmé régulièrement, la hausse de l’endettement des ménages au Canada n’est pas causée par une augmentation des dépenses superflues ou un manque de « littératie financière ». C’est ce que montre l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) dans une note qui fait la lumière sur les causes profondes de l’endettement actuel : (1) la diminution des salaires d’une partie de la population, (2) la disponibilité grandissante du crédit et (3) le transfert de l’endettement des gouvernements et des entreprises vers les ménages.

« Même si on parle d’endettement des ménages depuis peu dans les médias, ce phénomène n’est pas nouveau, il va grandissant depuis trois décennies. Il n’est pas causé par une augmentation des dépenses des ménages, qui sont relativement stables sur 30 ans, mais plutôt parce que les ménages les plus pauvres ont vu leurs revenus diminuer de 21% durant cette période. Ce sont ces ménages pauvres qui se sont endettés lourdement puisque la disponibilité grandissante du crédit était pour eux la seule manière d’affronter une augmentation du coût de la vie au moment où leurs salaires diminuaient. » souligne Simon Tremblay-Pepin, chercheur à l’IRIS qui a collaboré à la rédaction de la note socio-économique.

« Pendant que les ménages s’endettaient, les gouvernements menaient des « guerres au déficit » pour réduire leur endettement. Pour se faire, soit ils augmentaient les tarifs régressifs, soit ils diminuaient les services. Toutes ces stratégies ont participé à augmenter l’endettement des ménages pauvres car elles les obligeaient à payer pour des services autrefois gratuits ou à contribuer davantage par le paiement de taxes et de tarifs.», affirme Julia Posca, auteure de la note.

Alors que la Banque du Canada affiche à nouveau son désarroi face au peu d’investissement des entreprises, l’IRIS souligne que cette situation n’est pas nouvelle et qu’elle participe à l’endettement des ménages. En effet, grâce à d’importantes réductions d’impôts tant au fédéral qu’au provincial, les entreprises ont pu réduire leur niveau d’endettement, mais plutôt que de le réinvestir dans l’économie, elles ont opté pour accumuler d’importants actifs liquides (qui ont plus que doublé en 20 ans) pour les investir dans l’économie financière. Ainsi, cet argent ne retourne pas jusqu’aux ménages qui, eux, continuent de s’endetter.

« Au final, qui sort gagnant de la hausse de l’endettement? Évidemment, les institutions financières qui en tirent d’importants profits. Mais aussi le 10% le plus fortuné de la population qui possède la majeure partie des actifs financiers (actions, obligations, REER, etc.) et qui bénéficie de la titrisation de ces dettes et des dividendes versées aux actionnaires. En somme, les ménages les plus pauvres sont donc en train de s’endetter à un niveau jamais atteint pour que le gouvernement réduise sa dette, pour que les entreprises empilent des actifs liquides et pour que les banques et les plus riches maximisent leurs profits. »

La note socio-économique À qui profite l’endettement des ménages? est disponible gratuitement au: www.iris-recherche.qc.ca

Renseignements:


Guillaume Hébert, chercheur, 514-206-6733.

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