Le Mercredi 26 janvier 2011
Le FRAPRU rencontre Raymond Bachand : la lutte contre les problèmes de logement et de pauvreté ne peut attendre
publié par Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)MONTRÉAL, le 26 janv. – Le respect des droits doit passer avant la lutte au déficit. C’est le message que le Front d’action populaire en réaménagement urbain entend porter lors de la rencontre qu’il aura, de 9h00 à 10h00, ce matin, avec le ministre des Finances du Québec, Raymond Bachand, dans le cadre de ses consultations prébudgétaires. Le FRAPRU insistera particulièrement sur la nécessité d’un réinvestissement immédiat dans de nouveaux logements sociaux, sur l’augmentation des prestations d’aide sociale et sur l’abandon des mesures injustes du dernier budget Bachand.
Réinvestir sans tarder en logement social
Le budget présenté le 30 mars 2010 avait semé l’inquiétude dans les rangs du FRAPRU. Il ajoutait 3000 logements sociaux, mais en spécifiant que cette annonce était valable pour toute la période 2010-2014. Tout au plus, le Plan d’action gouvernemental pour la solidarité et l’inclusion sociale, rendu public deux mois plus tard, ajoutait-il, sans autres précisions, que d’« autres annonces pourraient être effectuées » durant cette période.
Selon le FRAPRU, si le prochain budget n’annonce pas de nouveaux investissements, cela signifiera l’arrêt, dès 2011, du développement de nouveaux logements sociaux. Il précise qu’au 30 novembre 2010, il ne restait que 355 logements sur les 3000 annoncés en mars 2010 qui n’étaient pas déjà livrés, en voie de réalisation ou en développement à l’échelle du Québec. Au moment du prochain budget, il n’en restera probablement aucun, ce qui signifierait qu’aucun nouveau projet de logement coopératif ou sans but lucratif pourrait être présenté et voir le jour.
L’organisme de défense du droit au logement se refuse à une telle éventualité, compte tenu de l’ampleur et de la gravité des problèmes de logement et d’itinérance. Il cite à ce sujet les statistiques de la Société canadienne d’hypothèques et de logement qui montrent que 260 700 ménages locataires québécois ont des besoins urgents de logement au Québec. Selon la Communauté métropolitaine de Montréal, ce chiffre serait de 111 505 ménages dans la seule ville de Montréal.
Le FRAPRU réclame donc que le prochain budget annonce de nouveaux investissements en logement social, que ceux-ci soient récurrents et qu’ils soient à la hauteur des besoins. Il rappelle que le premier ministre Jean Charest s’est engagé par écrit, durant la campagne électorale de 2008, à financer 15 000 logements sociaux en cinq ans dans le cadre du programme AccèsLogis. ll s’agit d’un strict minimum pour le FRAPRU qui estime que la réalisation de 50 000 logements correspondrait davantage aux besoins. L’organisme est conscient du coût d’un tel investissement (entre 700 et 750 millions $ par année), mais celui-ci aurait des impacts majeurs sur l’économie et sur les coffres mêmes de l’État. Il appuie cette affirmation sur l’exemple d’AccèsLogis où chaque 1,00 $ investi par le gouvernement permet l’injection de pas moins de 2,13 $ dans l’économie.
Lutter contre la pauvreté
Le FRAPRU déplore que le Plan d’action gouvernemental pour la solidarité et l’inclusion sociale annoncé à la faveur du dernier budget n’ait pas prévu une augmentation sérieuse des prestations d’aide sociale. En 2011, la prestation de base à l’aide sociale est de 574 $ par mois, ce qui est inférieur au loyer moyen pour un logement d’une chambre à coucher qui est de 593 $ à l’échelle du Québec. Le FRAPRU qualifie cette situation de déni sérieux de droit. Il réclame que le ministre Bachand prévoit, dès son prochain budget, des sommes suffisantes pour permettre le rehaussement des montants d’aide sociale à un niveau suffisant pour que les personnes puissent assumer tous leurs besoins essentiels.
Changer de cap
Le FRAPRU demande enfin au ministre de changer de cap par rapport à son budget de 2010. Il trouve injuste la taxe santé qui obligera tous les adultes à payer le même montant (200 $ en 2012) que leur revenu soit de 20 000 $ ou de 200 000 $ par an. Il considère que la hausse des frais de scolarité en 2012 et celle des tarifs d’Hydro-Québec en 2014 se fera au détriment des ménages à revenu plus modeste. Il évalue également que les compressions budgétaires prévues (6,6 milliards $ en 2013-2014) compromettront la qualité des services publics et du filet de protection sociale.
Le FRAPRU réclame en conséquence que le ministre annonce, dans son prochain budget, qu’il fait marche arrière sur les tarifications injustes et l’ampleur des compressions budgétaires prévues. En échange, l’organisme avance toute une série d’alternatives fiscales et autres qui permettraient d’augmenter sérieusement les revenus de l’État, en mettant davantage à contribution les contribuables à haut revenu et les entreprises, surtout les plus importantes.
Le mémoire du FRAPRU peut être trouvé sur son site web à :
http://www.frapru.qc.ca
Renseignements:
François Saillant (514) 919-2843 (cellulaire)