Le Mercredi 19 janvier 2011
La Fédération des femmes du Québec sonne l’alarme lors de la Commission parlementaire sur l’égalité : « la situation des femmes régresse »
publié par Fédération des femmes du QuébecMONTRÉAL, le 18 janv. – La Fédération des femmes du Québec (FFQ) présentera demain un important mémoire dans le cadre de la Commission parlementaire sur le document « Pour que l’égalité de droit devienne une égalité de fait – Vers un deuxième plan d’action gouvernemental pour l’égalité entre les femmes et les hommes ». Selon la FFQ, la situation est alarmante.
Dans son mémoire, la FFQ a identifié de nombreux reculs et endroits où la situation des femmes stagne. Par exemple, au plan du travail(abolition de la Commission sur l’équité salariale, augmentation du travail précaire et du chômage chez les femmes immigrantes et racisées), de la maternité (problème d’accès à une maison de naissance ou à un médecin, manque de places dans les services de garde (30 000) et à l’assurance parentale (de 25 à 30% des femmes n’y ont pas accès), discriminations (augmentation des congédiements illégaux pendant le congé parental et pressions sociales accrues sur le comportement des mères), de la retraite (la réforme annoncée (dont on n’a pas de nouvelles) prévoit des calculs des rentes qui pénaliseraient la majorité de femmes). La FFQ note aussi un recul face à l’universalité et l’accessibilité des services publics (notamment en santé avec la franchise santé ainsi que la privatisation et la tarification accrues des services et en éducation avec la hausse des frais). Le tout a pour résultat une augmentation du travail gratuit pour les femmes, amplifiant ainsi leur stress et créant une pression supplémentaire afin qu’elles dégagent du temps (qu’elles n’ont pas) pour s’investir dans la politique, où les femmes font peu de progrès.
Ainsi, la FFQ questionne l’approche globale du gouvernement. Malgré certaines interventions positives liées au Plan d’action 2007-2010 (objectif de parité aux conseils d’administration des sociétés d’État et au Conseil des ministres; l’implantation du RQAP, etc.), l’approche néolibérale du gouvernement contribue à consolider ou à augmenter les inégalités systémiques vécues par les femmes. Le tout a pour résultat une augmentation du travail gratuit pour les femmes, amplifiant ainsi leur stress et ajoutant à leurs nombreuses tâches. Elles ont de la difficulté à trouver le temps pour s’investir dans la politique, où les femmes font peu de progrès.
La FFQ ne proposera pas moins de 94 recommandations pour remettre l’égalité sur les rails :
Économie
- Adopter une vision qui vise l’égalité au niveau des résultats et non seulement dans les possibilités;
- Adopter une vision féministe de l’économie et des finances publiques, notamment dans la préparation des budgets;;
- Maintenir la Commission sur l’équité salariale;
- Réformer les normes du travail pour limiter l’expansion du travail précaire et des agences de placement;
- Appliquer les programmes d’accès à l’égalité en adoptant des cibles pour les femmes immigrantes, racisées, vivant avec un handicap et autochtones;
- S’engager plus activement pour que les diplômes et les compétences des femmes immigrantes soient reconnus.
Maternité
- Respecter minimalement son engagement électoral à l’effet d’ouvrir 15 000 nouvelles places en services de garde;
- Ouvrir des maisons de naissances dans toutes les régions du Québec pour offrir le choix au nombre grandissant de femmes qui souhaitent accoucher avec l’aide d’une sage-femme et ainsi désengorger le système hospitalier et médical aux prises avec une pénurie de médecins familiaux et d’obstétriciens;
- Demander au Conseil du statut de la femme d’effectuer un avis sur la maternité contemporaine;
- Permettre aux femmes présentement exclues du RQAP d’y avoir accès.
Retraite
- À l’inverse des propositions visant à obliger une contribution aux RÉER, le gouvernement devrait renforcer la RRQ en doublant la rente de 25 à 50 % des revenus de travail;
- Augmenter le revenu sur lequel on peut cotiser de 47 200 $ à 62 500 $ (comme la CSST et le RQAP);
- Hausser l’exemption sur laquelle aucune cotisation n’est prélevée de 3 500 $ à 7 000 $ annuellement.
Services publics
- Mettre fin à la politique de privatisation et de tarification des services publics notamment en santé et en éducation.
Conseil du statut de la femme
- Maintenir le Conseil du statut de la femme et son mandat. Respecter son autonomie dans l’émission d’avis.
Conservatisme social et politique
- Intervenir plus vigoureusement auprès du gouvernement fédéral pour contrer la montée, voire même l’augmentation, des politiques d’inspiration conservatrice visant le droit à l’égalité;
- Augmenter le soutien financier aux groupes de défense des droits des femmes qui font face à des coupes depuis les changements de politiques du gouvernement fédéral.
La FFQ sera entendue en commission le 19 janvier à 10h30 à la salle du Conseil législatif de l’Hôtel du Parlementaire. La présidente, Alexa Conradi, sera disponible pour entrevue aujourd’hui et après la présentation du mémoire.
Le mémoire de la FFQ est disponible sur son site Web à : http://www.ffq.qc.ca/2011/01/vers-un-nouveau-plan-daction-il-est/
Renseignements:
Claudette Lambert, Fédération des femmes du Québec, cellulaire : 514-717-4847, courriel : [email protected] ; site : www.ffq.qc.ca