Le Lundi 6 décembre 2010
Abus d’alcool au volant : Éduc’alcool appuie le projet de loi 71 bonifié
publié par Éduc’alcoolMONTRÉAL, LE 6 DÉCEMBRE 2010 – La version bonifiée de projet de loi 71 contient les mesures qu’il faut au moment où il le faut. En augmentant de manière considérable la perception que l’on va se faire prendre si l’on conduit avec les facultés affaiblies, le projet de loi va dans la bonne direction. Il donne suite à l’une des plus importantes recommandations d’Éduc’alcool et de la Table québécoise sur la sécurité routière et il constitue la voie la plus efficace pour réduire la conduite en état d’ébriété comme le démontrent toutes les recherches scientifiques.
Par ailleurs, l’installation d’antidémarreurs obligatoires et permanents pour les récidivistes de l’alcool au volant constitue aussi la mesure la plus efficace pour contrer ce fléau. Il ne reste plus au gouvernement qu’à faire adopter un règlement pour rendre obligatoires les cours pour les serveurs des établissements qui servent de l’alcool pour que les mesures soient complètes.
En choisissant la voie de l’efficacité, le gouvernement envoie un message très fort à la population : désormais, les conducteurs qui violent la loi et qui mettent la société en danger seront repérés, sanctionnés et mis hors d’état de nuire. Et en choisissant celle du consensus, il permet d’instaurer une nouvelle norme sociale et de renforcer la puissance du message. C’est la première de toutes les priorités. Elle doit être adoptée rapidement et mise en œuvre vigoureusement.
DES RÉSULTATS PROBANTS DES BARRAGES
De fait, il est d’abord et avant tout essentiel de simplifier les procédures policières et appliquer les lois actuelles dans toute leur rigueur, particulièrement aux heures et aux endroits les plus à risque. Lorsque la loi n’est pas appliquée, les citoyens ne croient pas qu’ils risquent de se faire prendre et d’être punis. En retour, cela les incite à ne pas s’y conformer.
Les illustrations de cette réalité, amplement démontrée par des recherches, sont légion. À titre d’exemple, en France, la conduite en état d’ébriété a augmenté de 10 %, malgré la baisse du taux légal de 0,08 à 0,05 %. La raison est que les Français considèrent très mince la probabilité de se faire arrêter pour conduite en état d’ébriété. Par contre, en Italie, le nombre de personnes au volant d’une voiture avec un taux d’alcoolémie supérieur à la limite légale a baissé de 15 % à 6 % après que le nombre de barrages policiers soit passé de 250 000 à 800 000. C’est une baisse de 60 %.
Chez nous, c’est bien connu, le risque d’avoir un accident lors de la conduite en état d’ébriété est très bien compris des conducteurs. Celui d’être arrêté par les policiers l’est beaucoup moins. Jusqu’ici, les conducteurs québécois ne croyaient pas que le risque de se faire arrêter pour conduite en état d’ébriété était crédible. Les expériences pilotes qui seront menées démontreront à quel point cela peut faire la différence, car les recherches s’accordent sur un point : quand on veut vraiment obtenir des résultats, la première mesure à adopter, et c’est un préalable, c’est d’accroître de manière considérable la perception que l’on va se faire épingler si l’on conduit avec les facultés affaiblies, que le gouvernement est sérieux dans sa volonté de faire appliquer la loi et que celle-ci l’est dans toute sa sévérité.
OUI AUX ANTIDÉMARREURS INTÉGRÉS ET PERMANENTS POUR LES RÉCIDIVISTES
En outre, les diverses recherches révèlent que comparativement à ceux dont le permis de conduire est simplement révoqué, les récidivistes qui ont un antidémarreur affichent entre 40 et 95 % moins de récidivisme. Par ailleurs, le principal résultat est que les antidémarreurs préviennent effectivement la conduite en état d’ébriété tant et aussi longtemps qu’ils sont installés dans le véhicule. Une fois qu’il est retiré des voitures, les conducteurs affichent des taux de récidivisme comparables, sinon plus élevés que ceux des conducteurs auxquels on a simplement révoqué le droit de conduire. Bref, s’il est clair que les antidémarreurs ont un effet sur les chances de récidive, il est tout aussi clair qu’ils n’ont pas d’effets résiduels. En choisissant de les rendre permanents, le gouvernement a fait le bon choix.
La modération a bien meilleur goût.