Le Mardi 14 septembre 2010
La terre est bleue comme une orange dans les salles d’art contemporain du Musée des beaux-arts de Montréal
publié par Musée des beaux-arts de MontréalInvitation à un voyage dans le monde de l’imaginaire
Montréal, le 13 septembre 2010 – Il y a moins d’un an, le Musée des beaux‐arts de Montréal inaugurait de nouvelles salles d’exposition dédiées exclusivement à l’art contemporain, deux fois plus grandes qu’avant, avec la promesse de présenter annuellement des oeuvres de la collection du Musée, selon des thématiques originales. Promesse tenue avec La terre est bleue comme une orange, la seconde présentation de la collection d’art contemporain du Musée des beaux‐arts de Montréal, à l’affiche du 14 septembre 2010 au 27 mars 2011, dans les galeries réaménagées grâce à un important partenariat d’affaires avec Loto‐Québec.
En contrepoint à la première installation, Échauffement planétaire : images d’un monde sous tension, le Musée a choisi de regrouper une trentaine d’oeuvres où se lit un certain sens du merveilleux. Si l’art rend compte de l’état du temps présent, lourd de motifs d’inquiétude, il peut aussi choisir de dépasser l’ordre factuel des choses et se déployer dans l’imaginaire. L’exposition La terre est bleue comme une orange réunit des photographies, des peintures, des sculptures, des installations, des vidéos, des maquettes, d’artistes canadiens, surtout, mais aussi européens, américains et japonais. Elle regroupe nombre d’oeuvres, la plupart récemment acquises, certaines prêtées, qui ouvrent des voies où les spectateurs inquiets que nous sommes devenus peuvent soudainement, brièvement, envisager autrement le monde. L’accès à l’exposition est libre en tout temps.
Le titre de l’exposition, emprunté au poète surréaliste Paul Éluard, n’est d’ailleurs pas anodin, puisque ce mouvement artistique, né sur les décombres de la Grande Guerre, réaffirma le pouvoir de l’imagination sur la vie. Serions‐nous encore capables, comme les surréalistes, de croire en la « surréalité », cette « réalité absolue » dont parlait André Breton ? On peut en douter. Tout comme nous sommes également revenus de la candeur utopiste des années 1960, actuellement l’objet d’une introspection quasi archéologique de la part de nombre d’artistes. Idem de l’illusion que l’art peut à lui seul réenchanter le monde, illusion dont le dernier sursaut remonte aux beaux jours de la Transavanguardia du début des années 1980 et sa foi dans la résurrection des mythes.
UNE ÉCHAPPÉE VERS L’IMAGINAIRE
Le moment semble peu propice à la rêverie. Et pourtant, la scène artistique contemporaine regorge de pratiques et d’oeuvres où se fait jour un évident désir d’enrichir notre perception par le recours à la fable, au rêve, à l’utopie, ou à des retrouvailles nouvelles avec l’ordre naturel. Une des oeuvres de l’exposition fait ouvertement référence à l’exemple surréaliste dans son titre. L’installation Yo nunca he sido surrealista hasta el día de hoy [Je n’ai jamais été un surréaliste avant aujourd’hui], de Carlos Garaicoa, représente, sous forme de maquette, « une ville nocturne, rêvée, une ville fascinante et éphémère » dont les lumières s’allument et s’éteignent au rythme du souffle. À l’opposé de cette vision fantasmatique de la ville, David Rokeby, dans Seen, transfigure une scène sur la place Saint‐Marc de Venise en quatre tableaux géants qui décortiquent, avec des couleurs irréelles, le mouvement des hommes et des oiseaux à travers l’espace.
LE PARCOURS DE L’EXPOSITION
Le parcours de La terre est bleue comme une orange mène le visiteur à travers une série de stations dans cet imaginaire de l’autrement, depuis la transformation de la ville jusqu’à celle de la nature en passant par la fable et le merveilleux, voire le monstrueux. Dans Lunes rouges, trois immenses lunes de couleur sang coulées dans le verre, l’artiste américaine Kiki Smith imprègne l’ordre cosmique de sa féminité. Cette oeuvre exceptionnelle, qui célèbre les noces fluides du cosmos et du corps, n’a pas été montrée depuis son acquisition en 1999. La fusion rêvée avec une nature dénaturée, tel semble être aussi le souhait paradoxal de Pipilotti Rist, cette grande artiste suisse dont le Musée a présenté une rétrospective en 2000. Femme de pluie (I Am Called a Plant), acquise à cette occasion, montre l’artiste étendue dans une flaque d’eau, sous la pluie, absorbée dans son abandon. Ses cheveux sont orange. Une oeuvre vidéo récemment acquise de la jeune artiste cubaine Glenda León, Cada respiro [Chaque souffle], montre également une femme étendue, cette fois dans l’herbe, au bord de la mer. Au rythme de sa respiration, une fleur se dégage du motif de sa robe et pousse de sa propre vie. L’Australienne Patricia Piccinini, pour sa part, imagine une voie inverse, celle de la « naturalisation » de la technologie. Dans Nid, une oeuvre prêtée par un collectionneur privé, elle conçoit une famille de scooters tendrement enlacés, comme s’il s’agissait de mammifères.
L’exercice de l’imaginaire emprunte également ces voies traditionnelles de l’art que sont le paysage et le portrait. Le Serpent qui danse dans la paix de l’aube, de Rick Leong, est un dragon se transformant en une presqu’île qui se perd à l’horizon. Formé à Vancouver puis à Montréal, où il vit maintenant, Leong cherche à croiser l’héritage de sa culture chinoise et le vocabulaire fabuleux des mangas et des jeux vidéo. C’est à un croisement similaire que s’adonne le peintre américain Erik Parker dans Gourou, un don récent du collectionneur torontois Bruce Bailey pour le 150e anniversaire du Musée. Parker dévie la tradition pop de Peter Saul, son professeur à San Antonio, vers les territoires inexplorés de la fantaisie et de la superstition. Ce portrait monumental d’un dieu impossible, né du croisement purement plastique de traits et de faisceaux de couleur, semble susceptible de se désintégrer à tout moment.
Nathalie Bondil, la directrice et conservatrice en chef du Musée des beaux‐arts de Montréal, a la volonté constante de promouvoir l’art contemporain plus activement, de soutenir un milieu fragile mais essentiel – artistes, galeries, collectionneurs et amateurs, étudiants et curieux, d’ici et d’ailleurs. Et cette mission passe selon elle par la gratuité d’accès, elle en est convaincue. « Le Musée est résolu à s’engager plus avant afin de devenir un partenaire incontournable, une plateforme de rencontre, bien ancrée dans son temps. C’est pourquoi j’ai voulu consacrer plus d’espace à l’art contemporain, dégager l’architecture des galeries souterraines et, enfin, favoriser le dynamisme des présentations avec, d’une part, un renouvellement thématique annuel de notre très riche collection, d’autre part, une programmation d’expositions renforcée et ouverte à toutes les disciplines actuelles », a tenu à préciser Nathalie Bondil.
Parallèlement à la présentation de La terre est bleue comme une orange, des expositions temporaires, dont l’accès est libre en tout temps, sont organisées dans le Carré d’art contemporain, dont notamment Drive End de Martin Beauregard jusqu’au 19 septembre, et dès le 19 octobre, Denis Gagnon, un couturier au Musée. Dix ans de création.
Stéphane Aquin, conservateur de l’art contemporain au Musée des beaux‐arts de Montréal, est responsable de la présentation de La terre est bleue comme une orange et des expositions temporaires dans le Carré d’art contemporain.
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Relations publiques
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Les représentations de plusieurs oeuvres se trouvent sur le site web du Musée au mbam.qc.ca/media, de même que l’ensemble des textes de la pochette de presse.
Consignes à respecter : L’oeuvre d’art doit être reproduite en entier sans recadrage, ni fond perdu, ni pliage, sans surimpression, ni autre modification d’aucune sorte, et la légende ainsi que le crédit photo doivent accompagner l’oeuvre.