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Communiqué

Au lendemain du 1er juillet, le Front d’action populaire en réaménagement urbain remarque que, si le nombre de sans-logis a diminué dans certaines régions comme Montréal, il a en revanche explosé en Abitibi. Le FRAPRU s’inquiète de la persistance de ce problème occasionné par la pénurie de logements locatifs qui affecte le Québec pour une dixième année consécutive et qui demeure particulièrement vive dans certaines régions. Il estime cependant que d’autres facettes de la crise du logement devraient d’ores et déjà attirer l’attention des gouvernements, dont l’incapacité de payer grandissante d’une forte proportion de locataires, de même que l’aggravation du problème de l’itinérance.

D’après les plus récentes données compilées par le FRAPRU, plus de 130 ménages demeurent sans logis au matin du 2 juillet, dont 24 à Montréal (plus 7 victimes de sinistres), 29 à Val d’Or, 25 à Québec, 25 à Rouyn-Noranda et 14 à Sherbrooke. À Gatineau, l’Office municipal d’habitation suit toujours 8 ménages sans logis, alors que les Œuvres Isidore-Ostiguy en hébergent 4 autres. Des ménages demeurent aussi sans logement à Laval, Longueuil et Saguenay.

Marie-José Corriveau, organisatrice au FRAPRU, considère que, pour diminuer le nombre de sans-logis, le gouvernement québécois doit absolument assouplir les règles d’attribution de son supplément au loyer d’urgence présentement distribué au compte-gouttes. Elle souligne qu’à Montréal, seulement 3 ménages ont jusqu’ici été déclarés admissibles au supplément, alors que ce chiffre est de 2 à Québec. Elle précise que cette aide, qui permet de louer des logements vacants, mais trop chers, est par contre de peu d’utilité en Abitibi, puisqu’il n’y a tout simplement pas d’appartements disponibles : « Dans cette région, il faut minimalement s’assurer que les sans-logis ne se retrouvent pas abandonnés à eux-mêmes et plancher sur la construction de logements sociaux pour ne pas se retrouver dans la même situation au 1er juillet 2011 ».

L’impact du logement social

Le FRAPRU a d’ailleurs rendu publics des chiffres démontrant comment le logement social a joué un rôle déterminant dans l’augmentation de l’offre de logements locatifs. Selon l’organisme, les investissements consentis depuis 2002 dans les programmes Accès Logis et Logement abordable Québec avaient, au 31 mars 2010, permis d’ajouter 18 549 unités au parc de logements locatifs du Québec dont 15 269 logements sociaux. Sur l’île de Montréal, ce chiffre est de 8332. Dans la région de la Capitale nationale, il est de 2220. En Montérégie, il atteint 2259, alors qu’il se situe entre 500 et 600 dans des régions comme la Mauricie, l’Estrie et l’Outaouais.

François Saillant affirme que « sans la construction de logements sociaux, le taux d’inoccupation des logements locatifs serait aujourd’hui de 1 % à l’échelle du Québec, alors qu’il se situe plutôt à 2,5 %. À Montréal, il serait aussi de 1 %, alors qu’il a remonté à 2,6 %. Dans la région de Québec, il serait carrément de 0 %. Ce n’est pas par dizaines, mais par centaines que nous compterions aujourd’hui les sans-logis, comme c’était le cas dans la première partie des années 2000 ». M. Saillant ajoute qu’« en 2009, les 2431 logements sociaux qui ont été finalisés représentent pas moins de 28 % des 8475 logements locatifs qui ont été achevés au Québec ».

Compte tenu de cette réussite, le FRAPRU voit donc d’un très mauvais œil les annonces faites récemment à Ottawa et à Québec. Le dernier budget fédéral a confirmé qu’à partir du 1er avril 2011, Ottawa n’accordera plus au Québec que le tiers des sommes qui lui sont présentement consenties pour le financement de nouveaux logements sociaux, soit 29 millions $ par an au lieu de 86 millions $. Quant au budget québécois, il n’a annoncé que 3000 logements sociaux pour toute la durée du plan d’action sur la pauvreté et l’exclusion sociale, soit cinq ans.

Le FRAPRU craint également que cette baisse appréhendée du nombre de nouveaux logements amplifie à nouveau la pénurie de logements locatifs, mais aussi qu’elle empêche de lutter contre les autres problèmes que cette pénurie a aggravés partout au Québec. L’incapacité de payer d’une partie grandissante des locataires en fait partie. Entre octobre 2000 et avril 2010, le coût moyen du logement a grimpé de 31 % à l’échelle du Québec, dont 34 % dans la région de Montréal et 32 % dans celle du Québec. Cette hausse s’est à son tour répercutée sur le nombre de causes à la Régie du logement pour non-paiement de loyer pouvant entrainer l’éviction des locataires. Ce nombre est passé de 39 942 en 2000 à 46 818 en 2009, pour une hausse de 17 %. Parmi ces causes, 22 681 ont été présentées au bureau de Montréal de la Régie, 4353 à celui de Québec, 3809 à Longueuil et 2736 à Gatineau.

Selon le FRAPRU, un autre problème auquel le logement social permettrait de s’attaquer plus efficacement est celui de l’itinérance. À Montréal, au dernier hiver, 583 personnes ont en moyenne été hébergées à chaque nuit dans les grands refuges. C’est 6,4 % de plus qu’au dernier hiver, la hausse ayant été de 30 % dans les refuges pour femmes. Ces chiffres excluent les personnes qui fréquentent d’autres ressources, notamment pour les personnes autochtones, de même que celles qui se débrouillent par leurs propres moyens. Les organismes intervenant dans les autres régions du Québec signalent aussi une augmentation du nombre de sans-abri.

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