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Communiqué

MONTRÉAL, le 6 juill. – La pénurie de logements couplée aux effets de la récession économique risque d’aggraver sévèrement les problèmes liés à l’itinérance tout en continuant d’affecter un grand de nombre de ménages locataires du Québec. C’est ce que révèle une note socio-économique publiée aujourd’hui par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) qui se penche également sur deux régions particulièrement touchées par la crise : la ville de Québec et l’Abitibi.

«Chaque crise économique que nous avons connu au 20ième siècle a été suivie d’une augmentation de l’itinérance. Comparée à la dernière crise qui a eu lieu au début des années 1990, celle que nous vivons présentement a affecté plus lourdement l’économie. De plus, elle survient dans un contexte où les ménages québécois ont moins de ressources pour se sortir d’un mauvais pas financier : ils sont plus endettés et ils ont moins accès à l’assurance-emploi. Lorsque vous ajoutez à cette équation une double crise d’accessibilité et d’abordabilité qui perdure dans le marché locatif, vous voyez poindre à l’horizon une importante augmentation de l’itinérance dont les refuges constatent déjà les signes avant-coureurs», s’inquiète Guillaume Hébert, auteur de la note.

Si cette augmentation de l’itinérance sera particulièrement visible à Montréal, d’autres régions subissent des conséquences de la crise. En Abitibi, par exemple, le taux d’inoccupation est inférieur à 1% depuis trois ans, bien en deçà du seuil d’équilibre de 3%. «Cette situation est due à l’incapacité du secteur privé de l’habitation de s’adapter aux variations cycliques des industries de ressources dont est dépendante l’Abitibi. Personne ne veut construire des immeubles pour les voir se vider dans cinq ans quand l’industrie minière ou forestière connaîtra une contraction. En conséquence, le gouvernement doit pallier aux incapacités du marché et construire ou subventionner des logements sociaux ce qui permettra à la fois de régler la crise du logement actuelle, mais aussi de loger les personnes ayant perdu leurs emplois en période économique difficile» avance Eve-Lyne Couturier, auteure de la note socio-économique.

«Dans la région métropolitaine de Québec on constate un autre effet négatif du marché privé dans le secteur immobilier : la spéculation. Non seulement le taux d’inoccupation est le plus bas de toutes les régions urbaines du Canada, mais en plus les prix explosent tant pour louer que pour acheter un logement. Les personnes à faibles revenus sont donc repoussées de plus en plus loin du centre-ville et des services. Dans des quartier comme le Vieux-Québec et Saint-Jean-Baptiste la spéculation a atteint de tels niveaux qu’ils seront bientôt réservés exclusivement aux ménages à revenus très élevés» souligne Eve-Lyne Couturier, chercheure à l’IRIS.

Renseignements: Simon Tremblay-Pepin, chercheur et responsable aux communications, (514) 814-1522


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