Le Mardi 22 juin 2010
Le RQCALACS inquiet des débordements des corps policiers en matière d’agressions à caractère sexuelle
publié par Regroupement québécois des CALACSMONTRÉAL, le 21 juin – Le Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) considère inacceptable que des victimes de crimes sexuels soient laissées à elles-mêmes, avant ou après avoir porté plainte.
Le RQCALACS a salué et collaboré à la campagne de sensibilisation gouvernementale en matière d’agressions sexuelles. La mise sur pied d’une ligne gratuite, confidentielle et bilingue pour venir en aide aux victimes et à leurs proches est un progrès, obtenu suite à de longues et nombreuses démarches.
Le RQCALACS a mis en garde le gouvernement sur l’importance que les ressources en place répondent aux besoins des victimes. Il a aussi demandé que l’accent ne soit pas mis uniquement sur la dénonciation à la police comme seule forme d’aide. On estime qu’il y a jusqu’à 90% des victimes qui choisissent de ne pas porter plainte, et celles-ci représentent un grand nombre des femmes rencontrées dans les CALACS.
«Nos chiffres nous le démontrent tous les jours, les agressions à caractère sexuel ne diminuent pas. En 2008-2009, les CALACS membres du RQ ont offert près de 10 000 heures d’intervention en suivi individuel et de groupe. Le manque d’effectifs policiers spécialisés en agressions à caractère sexuel à Montréal nous inquiète, notamment par rapport à l’extrême lenteur des délais encourus à porter plainte» déclare Rosa Pires, porte-parole du Regroupement québécois des CALACS.
Par ailleurs, il faut se rappeler que durant le processus de plainte et d’enquête, on demande à des femmes vulnérables de prouver par leur corps (trousse médico-légale) et par leur parole (déposition) qu’elles disent vrai. «On remet souvent en doute la crédibilité de leur témoignage. Et en plus des blessures de l’agression et de la dénonciation, on leur impose des délais, souvent au-delà de l’inacceptable» déplore Catherine Lanza, intervenante au CALACS de l’Ouest-de-l’île.
«Pour les femmes davantage discriminées, comme les femmes autochtones, immigrantes ou handicapées, le seul acte de dénoncer présente encore plus d’embûches, comme la langue, la méconnaissance de leurs droits et des ressources, l’isolement, etc.» ajoute Rosa Pires.
Le RQCALACS s’attend à ce que le gouvernement du Québec respecte ses engagements face aux victimes d’agressions à caractère sexuel en dégageant les ressources adéquates sur le terrain. Les victimes d’agressions sexuelles ne doivent pas être laissées pour compte et ainsi emmurées davantage dans leur silence.
Renseignements: Rosa Pires, RQ CALACS, 514 529-5252; Source: Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQ Calacs)