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Communiqué

Le ministre Hamad vient d’annoncer une mesure qui va à l’encontre du bon sens : couper les personnes classées « non disponibles » à l’emploi, c’est-à dire les femmes seules et les couples et avec enfants en bas âge (5ans et moins) pour les obliger à faire une mesure de développement de l’employabilité. Le gouvernement économisera ainsi des milliards de $ pour renflouer le déficit. Cela concerne aussi les personnes âgées entre 55 ans et 60 ans. Comme il est plus facile et tentant de faire payer les pauvres pour une crise dont ils ne sont pas les responsables !

Il va sans dire que ces mesures ne sortiront pas les personnes de la pauvreté. Pire encore, elles seront toujours insuffisantes pour répondre aux besoins de tous les prestataires. Enfin, elles ne seront pas en mesure de créer de l’espoir, ne débouchant jamais sur des emplois réels.

En fait, ces mesures relèvent d’une logique « punitive » envers les personnes les plus fragilisées de notre société. Le ministre réinstaure un « Work Fare » qui ne vire à rien, sinon à incruster les préjugés déjà bien ancrés à leur endroit.

Imaginons comment une femme seule ou un couple avec enfant en bas âge s’y prendront pour survivre. Ils auront des frais de gardiennage à débourser sans vrais salaires, donc sans compter pouvoir se sortir, eux et leurs enfants, de la pauvreté.

Si du moins on leur offrait de la vraie formationen vue d’un vrai diplôme, garderie payée, études payées, allocation pour se nourrir et payer son logement, j’applaudirais à tour de bras cette mesure gouvernementale en autant que les personnes sont d’accord pour y participer.

Notre riche société a les moyens de mieux répartir les richesses. Mais, elle n’a pas les moyens de casser les reins des personnes fragilisées. Les personnes sont notre richesse. Elles ne demandent qu’à pouvoir déployer les talents qu’elles recèlent en tant que personne. Donnons-leur les vrais moyens.

Nous ne sommes pas sans savoir qu’aujourd’hui la majorité des emplois créés ne sortent pas les personnes de la pauvreté. Ces emplois « atypiques » majoritairement occupés par des jeunes, sont des facteurs de stress pour les personnes et les familles. Ces emplois ne font pas vivre décemment. Les personnes doivent augmenter les heures travaillées pour obtenir un salaire en haut du seuil de la pauvreté. Pensons aux répercussions sur leur vie de couple et de famille. Une vraie honte pour nos sociétés riches !

C’est à la façon dont on traite les personnes les plus fragilisées de notre société que l’on se reconnaît une société évoluée humainement. Comme nous partageons tous la même humanité, nous sommes tous éclaboussés par ces mesures ignobles !

Louise Bergeron, coordonnatrice

Groupe-Ressource du Plateau Mont-Royal

Membre du Front Commun des Personnes Assistées Sociales du Québec

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