Le Mercredi 16 juin 2010
Rapport sur le marché locatif : selon le FRAPRU, la situation est loin d’être revenue à la normale
publié par Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)Se basant sur le Rapport sur le marché locatif publié ce matin par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le Front d’action populaire en réaménagement urbain constate que les appartements vacants demeurent rares, en particulier pour les familles avec enfants et surtout pour les ménages à plus faible revenu. La situation est particulièrement difficile dans la région métropolitaine de Québec où le taux général d’inoccupation a encore chuté, cette fois à 0,4 %.
À deux semaines du 1er juillet, le FRAPRU s’attend donc à ce que bon nombre de ménages peine à se trouver un appartement dans cette région de même qu’en Abitibi où le taux d’inoccupation a encore chuté. Il estime aussi que la situation demeurera difficile pour les ménages à faible revenu dans d’autres régions métropolitaines comme Montréal, Gatineau et Sherbrooke où l’offre générale de logements est plus importante, mais pas celle d’appartements à bas loyer. Selon son coordonnateur, François Saillant, « s’il sera moins difficile pour l’ensemble des locataires de parvenir à se trouver un logement, sauf dans la région de Québec, ce le sera malheureusement tout autant pour les ménages à faible revenu ». Il ajoute : « Il est prévisible que, pour une dixième année consécutive, le prochain 1er juillet laissera des familles et des individus sans logis. La présence de ménages sans logis autour du 1er juillet est malheureusement devenue la norme au Québec ».
Le FRAPRU recommande d’ailleurs aux ménages qui ne seraient pas parvenus à se trouver un toit de contacter sans plus tarder leurs municipalités. À Montréal, la ligne d’urgence a été ouverte hier. On peut la rejoindre au 514-868-4002. À Québec, où l’aide a été amorcée le 17 mai, le numéro est le 418-780-5211. Ailleurs au Québec, ce sont les offices municipaux d’habitation des différentes municipalités qui doivent être contactés. Dans tous les cas, le FRAPRU suggère aux ménages de s’adresser également à leur comité logement ou association de locataires.
Un marché difficile… et encore plus pour les familles et les faibles revenus
L’organisme de lutte pour le droit au logement fait remarquer que le rapport de la SCHL indique que l’offre générale de logements s’est améliorée dans toutes les régions métropolitaines, sauf celle de Québec. Il demeure cependant inférieur à la barre des 3 % dans la région de Saguenay (1,8 %), de Trois-Rivières (2,5 %), ainsi que de Montréal et de Gatineau (2,8 %).
Le FRAPRU fait toutefois remarquer que la rareté est plus grande du côté des logements familiaux de trois chambres à coucher et plus. Le taux d’inoccupation n’est que de 0,3 % à Québec, de 0,9 % à Saguenay, de 2,0 % à Gatineau de 2,1% à Montréal.
Le FRAPRU s’inquiète davantage de l’effet que les augmentations de loyer subies au cours des dix dernières années ont eu sur l’offre de logements à bas loyer. Au printemps 2010, le loyer moyen d’un logement de deux chambres à coucher atteignait 680 $ dans la région de Montréal, alors qu’il n’était que de 509 $ à l’automne 2000. Il s’agit d’une hausse de près de 34 %. Dans celle de Québec, le loyer est passé de 518 $ à 684 $, pour une augmentation de 32 %. À Gatineau où le loyer est le plus cher au Québec, le loyer moyen est monté de 544 $ à 713 $, pour une augmentation de 31 %. À Trois-Rivières, Sherbrooke et Saguenay, les augmentations ont respectivement été de 29 %, 27 % et 19 %.
Finalement, le FRAPRU s’alarme de la situation extrêmement difficile vécue en Abitibi. Le taux d’inoccupation est en effet de 0,0 % à Val d’Or. À Rouyn-Noranda et Amos, il est de 0,6 % et 0,7 %, mais il chute à 0,0 % et 0,5 % pour ce qui est des logements familiaux de trois chambres à coucher et plus.
L’organisme demande donc au gouvernement québécois et à toutes les municipalités concernées de faire preuve de vigilance pour qu’aucun ménage sans logis ne se retrouve de surcroît sans aide.