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Communiqué

MONTRÉAL, le 19 mai – Les nouvelles statistiques canadiennes sur le cancer publiées ce matin par la Société canadienne du cancer (SCC) confirment que le cancer est désormais la première cause de mortalité au pays – et non plus seulement au Québec- et que la maladie continue de progresser partout au pays.

En 2005 (données disponibles les plus récentes), 230 132 personnes sont décédées au pays – 29 % des décès étaient imputables au cancer contre 28 % pour les maladies de l’appareil circulatoire. En raison du vieillissement et de l’augmentation de notre population, la SCC estime que le nombre de décès dus au cancer va accroître dans les prochaines années.

Faits saillants : Statistiques canadiennes sur le cancer 2010

– En 2010, au Québec, il y aura 45 200 nouveaux cas de cancer (173 800 au
Canada(1)) et 20 300 décès attribuables à cette maladie (76 200 au
Canada).
– Chaque jour, environ 124 personnes recevront un diagnostic de cancer et
56 personnes mourront de cette maladie au Québec (environ 475 nouveaux
cas et 209 décès au Canada).
– En général, les taux d’incidence et de mortalité sont plus élevés au
Québec et dans les provinces de l’Atlantique. C’est en Colombie-
Britannique qu’ils sont les plus bas.
– Le cancer du poumon, le cancer du côlon et du rectum, le cancer de la
prostate et le cancer du sein représenteront plus de la moitié des
nouveaux cas diagnostiqués (soit 54,4 %).
– Au Québec, près du tiers des décès par cancer – soit 32,5 %» – sont
imputables uniquement au cancer du poumon (27 % pour tout le pays).
– C’est au Québec que l’on va enregistrer le taux de mortalité au
pays le plus élevé chez les femmes en lien avec le cancer du poumon
(30 % contre 26 % pour tout le Canada).
– Chez les femmes, la hausse des taux d’incidence et de mortalité
imputables au cancer du poumon se poursuit – en fait, ces taux ont
plus que triplé depuis 1975. Résultat : au Québec, le cancer du
poumon tuera cette année deux fois plus de femmes que le cancer du
sein fera de victimes (2900 cas contre 1400).
– Chez les hommes, le taux d’incidence du cancer du poumon et le taux
de mortalité attribuable à ce dernier continuent également d’être
les plus élevés au Québec.
– On diagnostique davantage de cancers chez les hommes que chez les
femmes, mais l’écart entre les deux sexes s’est rétréci ces dernières
années (51,7 % des cas surviennent chez les hommes, contre 48,3 % chez
les femmes).
– Le risque d’être atteint d’un cancer augmente avec l’âge (88 % des
nouveaux cas de cancers qui seront diagnostiqués en 2010 le seront
parmi les personnes âgées de 50 ans et plus).

Thématique spéciale : le cancer et les soins de fin de vie

Selon le volet spécial du livret des Statistiques canadiennes sur le cancer 2010, la nature et la qualité des soins et des services qui vont permettre à un patient atteint d’un cancer de mourir dans la dignité dans le milieu de son choix dépendent de l’endroit où cette personne habite au Canada.

Pour la SCC, il importe que lorsque l’équipe de soins d’un patient détermine qu’un cancer est incurable, on puisse envisager des soins de fin de vie dans le continuum des soins et des services pour :

– le soulagement des symptômes physiques, comme la douleur, les nausées et l’essoufflement;
– la prise en compte des besoins émotionnels, tels que l’anxiété et la dépression;
– la prise en considération des besoins spirituels;
– le soutien des aidants.

Le rapport spécial du livret des Statistiques canadiennes sur le cancer 2010 démontre certains faits troublants en matière de soins de fin de vie au pays :

– Les services permettant à une personne de mourir chez elle lorsqu’elle
le souhaite sont inadéquats.
– Cela s’explique notamment par le fait que les personnes qui vont
mourir n’ont pas accès à des services communautaires dans certaines
régions du Canada – environ 85 % des Canadiens ayant besoin de
soins palliatifs à domicile n’ont pas accès à ces services
spécialisés(2).
– Il existe des services de soins palliatifs, mais ils sont souvent
inutilisés.
– Les patients et leur famille ignorent parfois l’existence de tels
services.
– Parce qu’il est souvent difficile de prévoir la mort, les
professionnels de la santé peuvent être incapables de déterminer le
moment où une personne atteinte d’un cancer devrait commencer à
recevoir des soins à visée palliative plutôt que thérapeutique. La
prestation tardive de soins palliatifs peut ainsi faire en sorte
qu’un patient ne bénéficiera pas de soins axés directement sur les
besoins d’une personne qui va s’éteindre.
– Les familles s’occupant de personnes mourantes portent un lourd fardeau
psychologique et financier.
– Une récente étude pancanadienne révèle que le coût lié à la
décision d’une famille d’accompagner à la maison un proche en phase
terminale est d’environ 5000 $(3).

La SCC convient qu’il est difficile d’évoquer la mort qui va emporter des personnes atteintes d’un cancer, mais qu’il faut absolument continuer de débattre de la question. «Nous devons parler des personnes atteintes d’un cancer qui succomberont de cette maladie dans le but de voir à assurer une qualité de vie et une dignité jusqu’à leur mort», explique le Dr Gilles Pineau, conseiller scientifique, Société canadienne du cancer – Division du Québec.

Soins de fin de vie au Québec(4) :

– La population du Québec est vieillissante. De plus en plus de gens
atteints de cancer auront donc besoin de soins de fin de vie dans
l’avenir.
– Parmi les adultes âgés de 20 ans et plus, 264 389 décès dus à toutes
sortes de causes sont survenus au Québec entre 1997 et 2001. Au total,
180 436 de ces décès ont été classés comme attribuables à une maladie
chronique susceptible de bénéficier de soins palliatifs de fin de vie
(environ 45 % de ces décès étaient liés au cancer).
– Au Québec, les principaux lieux de décès incluent le domicile, les
maisons dédiées aux soins palliatifs, les établissements de soins de
longue durée et les hôpitaux (établissements de soins généraux ou
spécialisés).

Décès à domicile

– Au Québec, 9,7 % des personnes atteintes d’un cancer et pouvant
bénéficier de soins palliatifs sont décédées à domicile. Pourtant,
s’ils avaient le choix, jusqu’à 80 % des patients atteints de
cancer préfèreraient mourir à la maison(5).
– Les membres de la famille ou les amis sont souvent appelés à
devenir les principaux aidants. Même, si ceux-ci sont secondés dans
leur tâche par une équipe de soins, cette tâche est souvent une
source de stress et d’inquiétude, notamment quand le patient
requiert des soins spécialisés et un encadrement à temps plein.
Pour la SCC, il est important dans ces situations d’assurer le
transfert vers des maisons dédiées aux soins de fin de vie plutôt
que vers les hôpitaux ou les urgences.
– Le pourcentage de décès à domicile est plus faible au Québec qu’il
ne l’est ailleurs notamment au Royaume-Uni, en Australie ou aux
États-Unis. Au Royaume-Uni, en 1999, on rapporte que 25 % des décès
liés au cancer surviennent à domicile. En Australie du Sud, 14 %
des décès sont survenus à domicile au cours des années 1981 à 1990
parmi les personnes atteintes de cancer. Aux États-Unis, on
rapporte qu’en 1997, 24,9 % des Américains de 65 ans et plus
atteints de maladies chroniques décédaient à leur domicile.

Décès dans des maisons dédiées

– Au Québec, 4,6 % des décès liés au cancer de personnes pouvant
bénéficier de soins palliatifs sont survenus dans des maisons
dédiées (centres qui se consacrent aux soins de fin de vie pour des
clientèles bien ciblées telles que les personnes atteintes de
cancer).

Décès en établissement de soins de longue durée

– Entre 1997 et 2001, 18,6 % des décès de personnes pouvant
bénéficier de soins palliatifs ont eu lieu dans des établissements
de soins de longue durée. Dans ce cas-ci, l’âge est un facteur
déterminant : plus de 30 % des personnes âgées de plus de 80 ans
qui étaient susceptibles de bénéficier de soins palliatifs de fin
de vie terminent leur vie en établissement de soins de longue
durée.

Décès en établissement de soins généraux ou spécialisés (hôpitaux)

– Le pourcentage de décès survenu dans des lits de soins de courte
durée (excluant les décès survenus dans les services de soins
palliatifs) est de 49,6% chez les patients atteints d’un cancer.
– Les urgences sont très fréquentées en fin de vie au Québec; 42,3 %
des personnes décédées d’un cancer ont eu au moins un contact avec
l’urgence dans les deux dernières semaines de vie et 3,7 % des
décès y sont survenus. Les urgences sont la porte d’entrée pour
78,7 % des hospitalisations menant au décès, et ce, pour toutes
maladies confondues (85,4 % pour les personnes de 80 ans et plus).
– Dans leur dernier mois de vie, 12 % des personnes atteintes d’un
cancer ont été hospitalisées deux fois ou plus et 35,6% ont
séjourné plus de 14 jours à l’hôpital. Ces chiffres indiquent tous
le besoin d’améliorer la coordination et la continuité des soins en
fin de vie.
– Les derniers jours de vie nécessitent des soins très exigeants et
parfois les personnes ressources à domicile sont dans l’incapacité
de dispenser les soins appropriés. Plusieurs personnes considèrent
que lorsqu’un patient doit être transporté en établissement de
soins généraux ou spécialisés afin d’assurer une dispensation de
soins palliatifs adéquat pour un séjour de quelques heures ou
quelques jours avant son décès, l’objectif de privilégier le
maintien de cette personne dans son milieu de vie naturel a été
atteint. Toutefois, 41,8 % des cas ont une durée d’hospitalisation
supérieure à deux jours – d’où la nécessité d’offrir davantage de
services à domicile et d’accroître le nombre de maisons dédiées.

«Permettre à un patient de mourir avec dignité est primordial, a mentionné le Dr Bernard Lapointe, chef de la Division des soins palliatifs de l’Hôpital général juif et directeur de Soins palliatifs McGill. Soulager la douleur, accompagner la vie jusqu’au dernier souffle, soutenir les familles et les proches, et ce, au-delà du décès pendant la période de deuil, nécessite un large consensus social et une mise en place des conditions nécessaires permettant l’accès aux soins et aux services palliatifs pour tous les Québécois et Québécoises qui en ont besoin, peu importe leur lieu de résidence.»

Les services de soins de fin de vie au Québec

– Il existe 23 maisons de soins palliatifs en activité au Québec (une
dizaine d’autres sont en projet).
– On compte 14 hôpitaux et centres hospitaliers avec une unité de soins
palliatifs. Cette liste n’est pas exhaustive, puisque qu’elle comprend
principalement les centres hospitaliers universitaires (ou affiliés) et
n’inclut pas les hôpitaux régionaux. Il faut aussi noter que les
hôpitaux sans service de soins palliatifs réservent un certain nombre
de lits dans les diverses unités pour les personnes ayant besoin de ce
type de soins.
– Ce ne sont pas tous les Centres d’hébergement de soins de longue durée
(CHSLD) qui offrent des soins palliatifs (n’ayant pas le
personnel/l’équipement nécessaires). Le bottin du Réseau des soins
palliatifs en répertorie cinq au Québec.
– Environ 60 organismes offrent des soins palliatifs à domicile
(accompagnement affectif, soins médicaux ou les deux).
– Ressources pour aidants naturels : au moins 215 ressources pour aidants
naturels qui offrent soit du répit, soit du soutien affectif, ou les
deux. Ces services sont offerts selon la disponibilité des bénévoles de
ces centres.

Recommandations de la SCC en matière de soins de fin de vie et en faveur des aidants

– L’analyse des ressources québécoises en matière de soins de fin de vie
démontre que les citoyens n’ont pas tous accès à des soins palliatifs
au moment où ils en ont besoin et à l’endroit de leur choix. Chaque
centre de santé et des services sociaux a son budget qu’il gère selon
ses priorités (il en existe 95 au Québec). Les soins offerts divergent
donc d’une région à l’autre du Québec. La SCC appuie le ministre de la
Santé et des Services sociaux, Dr Yves Bolduc, qui a annoncé récemment
son intention de développer un réseau de maisons dédiées aux soins de
fin de vie sur tout le territoire québécois.
– Un survol de plusieurs études sur la rentabilité des soins de fin de
vie révèle que les maisons dédiées offrent des services
interdisciplinaires de fin de vie (soins, soutien, etc.) à moindre coût
que ceux dispensés dans les centres hospitaliers de courte durée. Pour
la SCC, on doit consentir les efforts nécessaires à la mise en place
d’un réseau de soins palliatifs qui assurera l’accès aux soins médicaux
pour les patients en fin de vie ainsi que le soutien et
l’accompagnement psychosocial autant pour les patients que pour leurs
proches.
– L’importance du soutien psycho-social est primordial pour les aidants
et reste à développer, mais la SCC continue aussi de faire pression
auprès du gouvernement fédéral pour la mise en place d’une stratégie
nationale en faveur des aidants de sorte que les proches au chevet d’un
être cher en fin de vie soient mieux soutenus financièrement.

«Le Québec s’est doté au début des années 2000 d’une excellente politique en soins palliatifs de fin de vie. Toutefois, l’accès aux soins palliatifs qui permettent le soulagement des symptômes et l’accompagnement de la souffrance vécue en fin de vie demeure toujours très limité sur l’ensemble du territoire québécois», a ajouté Dr Lapointe.

«Le gouvernement québécois doit mettre en place l’accès aux ressources spécialisées nécessaires afin de rassurer la population et les malades que le moment venu, ils auront accès à des soins palliatifs de fin de vie de qualité. Il faut éviter que la majorité des personnes atteintes d’un cancer avancé finissent leur vie en douleur, dans un état de détresse et dans la solitude», a conclu pour sa part Mme Suzanne Dubois, directrice générale de la Société canadienne du cancer, Division du Québec.

Le rapport des Statistiques canadiennes sur le cancer 2010 est préparé, imprimé et distribué grâce à la collaboration de la Société canadienne du cancer, de l’Agence de la santé publique du Canada, de Statistique Canada, des registres du cancer provinciaux et territoriaux, de même que de chercheurs du milieu universitaire et des agences du cancer provinciales et territoriales.

La Société canadienne du cancer combat le cancer en faisant tout ce qu’elle peut pour prévenir cette maladie, sauver des vies et aider les personnes vivant avec le cancer. Pour en savoir plus sur les Statistiques canadiennes sur le cancer 2010 et le cancer, visitez cancer.ca ou appelez notre Service d’information sur le cancer, un service gratuit et bilingue, au 1 888 939-3333.


——————————–
(1) À l’exclusion de 75 500 cas de cancer de la peau (basocellulaire et
squameux) autre que le mélanome.
(2) Rapport du Sénat de 2000 intitulé Des soins de fin de vie de
qualité : Chaque Canadien et Canadienne y a droit.
(3) Les coûts à la charge de l’aidant familial comprennent :
– l’achat de médicaments vendus sur ordonnance et en vente libre;
– les suppléments nutritionnels, les repas spéciaux et les vitamines;
– les couches, les produits d’hygiène, les pansements et autres
fournitures;
– le mobilier et les appareils tels que les lits, les fauteuils et
les sièges de toilette;
– les frais de déplacement et de stationnement.

Le fardeau financier que doit porter l’aidant tient aussi compte du
manque à gagner qu’essuie l’aidant parce qu’il s’absente du travail
et du temps que ce dernier doit consacrer au patient; on estime en
effet que l’aidant principal lui consacre environ 2,6 heures par
jour.
(4) Analyse entre 1997 et 2001 – Étude de l’INSPQ, mars 2006, Soins
palliatifs de fin de vie au Québec : Définition et mesure
d’indicateurs Partie 1 : Population adulte (20 ans et plus)
(5) Burge, F., Lawson, B., and Johnston, G. «Trends in the place of
death of cancer patients, 1992-1997.» Canadian Medical Association
Journal, 2003; 168(3): 265-269

Renseignements: André Beaulieu, porte-parole et conseiller principal, Relations publiques, Société canadienne du cancer, Division du Québec, (514) 393-3444, [email protected]

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