L’accès aux services de santé et services sociaux : Une obligation de résultats!

Cette année, l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal procédait à sa planification stratégique 2010-2015. À l’automne 2009 et à l’hiver 2010, l’Agence a entamé un processus de consultation et des rencontres d’échanges auprès des établissements, de la population, des partenaires et des regroupements régionaux afin de nourrir sa réflexion sur des orientations, des priorités et des objectifs régionaux pour les cinq prochaines années.

Plusieurs stratégies entamées apporteraient des réponses globales aux besoins de la population itinérante, dont le Plan d’action intersectoriel en itinérance de Montréal et le Plan d’action interministériel en itinérance. Ces plans prévoient des mesures qui relèvent de l’Agence et une obligation de résultats, entre autres, l’amélioration des services de santé et services sociaux, la mise en place des services de répit et de dégrisement et la consolidation du financement du soutien communautaire en logement social.

L’Agence a tenu un Forum sur la planification stratégique le 29 mars dernier, où 150 personnes des établissements, du communautaire et des partenaires régionaux (le milieu syndical et scolaire) ont participé. Le RAPSIM y était et a défendu ses positions, en plus de déposer un avis sur les enjeux montréalais en itinérance. Les orientations régionales seront adoptées à la réunion du conseil d’administration de l’Agence le 15 juin prochain.

Accès aux services : les enjeux montréalais en itinérance

Les personnes en situation ou à risque d’itinérance ont difficilement accès aux services de santé et services sociaux, en raison de leurs conditions sociales et de leur marginalisation. Dans certains cas, par manque de système complémentaire, les hôpitaux ne peuvent pas s’occuper de ces personnes. Même s’ils ne sont pas équipés ou financés pour faire face à ces réalités, les organismes accueillent et hébergent temporairement des personnes sans logement qui ont un problème de santé mentale, physique et/ou de toxicomanie. Les services de première ligne et la trajectoire des services pour les personnes aux prises avec un problème de santé mentale et/ou toxicomanie et/ou de santé physique doivent être améliorés.

Les organismes communautaires en itinérance déplorent le manque de services spécifiques dans plusieurs CSSS dont l’hébergement d’urgence, la flexibilité des horaires des cliniques sans rendez-vous et l’accès à un médecin. Notons que le CSSS Jeanne-Mance, au Centre-ville, est le seul à être doté d’une équipe itinérance, en offrant un travail de proximité selon les besoins des sans-abri. La formation du personnel du réseau de la santé aux réalités de l’itinérance et le développement d’équipes itinérance dans tous les CSSS sont nécessaires pour offrir un meilleur service à cette population. Les services de répit et de dégrisement ainsi que les services d’injection supervisée sont d’autres mesures qui doivent être mises en place à Montréal.

Par ailleurs, le RAPSIM demande que l’Agence inclue une analyse différenciée selon les sexes dans ses priorités régionales et y aborde les besoins spécifiques liés aux femmes.

Le financement des organismes en itinérance et le soutien communautaire

Le financement des groupes en itinérance et du soutien communautaire en logement social demeure aussi insuffisant pour la réalisation de la mission globale et des projets de logement. Il en résulte des difficultés quant à la rétention et la dotation du personnel. Le RAPSIM réitère la demande d’augmenter le budget du financement des organismes en itinérance et le soutien communautaire en logement social, notamment à partir de l’enveloppe de 14 millions $ du Plan d’action interministériel en itinérance.

Les obligations de l’Agence et du ministère de la Santé et des Services sociaux

Les mesures du Plan d’action intersectoriel en itinérance de Montréal et le Plan d’action interministériel en itinérance qui relèvent de l’Agence et du ministère de la Santé et des Services sociaux doivent être inclues dans les priorités régionales 2010-2015. Il est impératif que le ministère et l’Agence apportent une réponse aux besoins de la population itinérante, de mettre en place les services qui manquent et de bonifier ceux qui existent.

L’avis du RAPSIM à la planification stratégique 2010-2015 de l’Agence est disponible sur son site: www.rapsim.org