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Communiqué

Montréal , le mercredi 7 avril 2010 — Des groupes environnementaux américains et canadiens annoncent aujourd’hui la création d’un partenariat transfrontalier visant à questionner la vision énergétique continentale du gouvernement du Québec, qui souhaite devenir un important pourvoyeur d’énergie verte sur les marchés du Nord-Est des États-Unis. Le gouvernement Charest propose en effet, notamment dans le cadre du Plan Nord, de hausser les niveaux d’exportation d’énergie vers les États de Nouvelle-Angleterre et l’État de New York, de même que vers l’Ontario. Le gouvernement prétend que ces exportations diminueront le recours aux énergies fossiles dans la production d’énergie, en particulier le charbon, ce qui aurait pour effet de diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

La Conservation Law Foundation, Équiterre, l’Initiative boréale canadienne (IBC) et le Pew Environment Group lancent ainsi un important programme de recherche portant sur des éléments précis de cette vision. Les résultats des études qui en résulteront permettront aux groupes d’élaborer des recommandations stratégiques sur la place que pourrait éventuellement occuper, le cas échéant, l’exportation d’énergie produite au Québec pour répondre à la demande énergétique du nord-est américain.

Le Premier ministre du Québec, monsieur Jean Charest, a présenté en mars 2009 le Plan Nord, l’un des plans d’aménagement du territoire les plus importants au monde. Ce plan vise 1,2 million de kilomètres carrés d’écosystèmes boréaux du Nord du Québec, ce qui représente deux fois la superficie totale de la France. Ce plan prévoit la protection de la moitié de cette superficie de toute activité industrielle, de même que l’application de normes de développement durable pour l’autre moitié.

« Le Québec s’est engagé à contribuer de manière significative à la protection de la forêt boréale », rappelle Mathew Jacobson, responsable de la campagne internationale de conservation de la forêt boréale du Pew Environment Group. « Ces études nous aideront à définir quelle approche, en matière d’exportation d’énergie, créerait le moins d’impacts sur l’environnement et à élaborer une vision de développement durable au sein d’un écosystème en santé. »

Le travail de recherche mené par les groupes portera sur les conséquences sociales et environnementales des plans hydroélectriques proposés par le Québec. Les études se pencheront sur les éléments suivants :

* Les quantités de gaz à effet de serre émises par la production d’énergie hydroélectrique par rapport à celles émises par la production d’énergie d’origine fossile;

* Les avenues qui s’offrent au Québec en matière d’exportation d’énergie propre, notamment les avantages et les inconvénients de la production d’énergie hydroélectrique par rapport à la production de nouvelles énergies vertes et à l’efficacité énergétique;

* Les occasions de travailler en partenariat avec les communautés autochtones tout en respectant leurs droits;

* Les impacts des projets hydroélectriques et des réservoirs sur l’intégrité écologique et sur la biodiversité des écosystèmes terrestres et aquatiques, ainsi que la valeur des services écologiques rendus par la conservation des écosystèmes;

* Les façons de limiter les effets néfastes des lignes et des installations de transport d’énergie;

* La question du déplacement ou non de production thermique aux Etats-Unis à travers l’exportation d’énergie du Québec;

* Les questions de développement de filières d’énergie renouvelable dans les états américains du Nord-Est.

Les groupes veilleront également à ce que les préoccupations des collectivités touchées au sein des régions concernées soient entendues et à ce que les intérêts de ces collectivités soient respectés dans le cadre de ces projets.

« Le gouvernement du Québec veut que la province fasse partie de la solution énergétique du Nord-Est du continent. Il est important pour Équiterre et ses partenaires d’étudier chaque aspect de cette vision pour s’assurer qu’elle est réalisable et qu’elle sera mise en oeuvre de manière durable, de façon à ce que tous les intervenants puissent en bénéficier », explique Steven Guilbeault d’Équiterre.

« Considérant que la majorité des grandes rivières du Québec sont déjà harnachées, ces études ne visent pas à explorer la possibilité d’augmenter la production hydroélectrique par la construction de nouveaux barrages, mais plutôt à voir si les exportations d’énergie du Québec seraient acceptables sur les plans environnemental et social en tenant compte non seulement des émissions carboniques et des changements climatiques, mais aussi des répercussions sur les collectivités autochtones et la biodiversité », mentionne Suzann Méthot, directrice de l’IBC au Québec.

« Les décisions concernant l’exportation de l’énergie du Québec vers la Nouvelle-Angleterre doivent être basées sur de l’information exacte. Nous devons aborder de plein front l’impact sur l’environnement. Créer un désastre environnemental pour en éviter un autre n’est pas une option », déclare Sandra Levine, avocate principale de la Conservation Law Foundation.

À propos de la Conservation Law Foundation

La Conservation Law Foundation (CLF), qui possède des bureaux dans les États du Massachusetts, du Vermont, du New Hampshire, du Maine et du Rhode Island, est le plus ancien organisme régional de défense de l’environnement aux États-Unis. Les membres de la CLF travaillent sans relâche depuis 1966 à résoudre les plus grands problèmes environnementaux qui menacent la Nouvelle-Angleterre. La CLF utilise le droit, l’économie et la science pour proposer des stratégies novatrices visant à conserver les ressources naturelles, à protéger la santé publique et à favoriser la santé des collectivités de la région. www.clf.org (en anglais seulement)

À propos d’Équiterre

Équiterre, dont le siège social est situé à Montréal, au Québec, se consacre depuis 1993 à mettre en oeuvre des projets centrés non pas sur les problèmes, mais plutôt sur les solutions à adopter. Cet organisme n’a cessé de grandir grâce à la synergie des nombreux individus qui s’y sont greffés au fil des ans.

À travers ses quatre programmes (agriculture écologique, commerce équitable, transport écologique et efficacité énergétique) et ses deux campagnes (changements climatiques et consommation responsable), cet organisme a créé des projets qui incitent les citoyens à poser des gestes concrets qui auront une incidence positive sur l’environnement et la société. Pour appuyer ses interventions, Équiterre développe constamment son expertise en se basant sur les plus récents développements dans ses domaines d’intervention.

Équiterre s’est donné pour mission de contribuer à bâtir un mouvement de société en incitant citoyens, organisations et gouvernements à faire des choix écologiques, équitables et solidaires. www.pewenvironment.org (en anglais seulement)

À propos de l’Initiative boréale canadienne

Créé en 2001 par le PEW Environment group, l’Initiative boréale canadienne (IBC) réunit différents partenaires dans le but de créer de nouvelles solutions pour la conservation de la forêt boréale. Elle travaille avec des organismes voués à la conservation, les Premières nations, des représentants de l’industrie et d’autres parties intéressées – y compris les membres du Conseil principal de la forêt boréale – à établir des liens entre les solutions scientifiques, politiques et de conservation pour l’ensemble de la forêt boréale du Canada.
www.borealcanada.ca

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