Le Mardi 23 février 2010
Plus de 500 locataires manifestent devant les bureaux de Jean Charest, Raymond Bachand et Laurent Lessard
publié par Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)MONTRÉAL, le 23 févr. – Plus de 500 locataires ont au total participé ce matin à des manifestations tenues simultanément devant les bureaux du premier ministre Jean Charest à Sherbrooke, du ministre des Finances, Raymond Bachand, à Montréal et du ministre responsable de l’Habitation, Laurent Lessard, à Québec. Les manifestations, organisées par le Front d’action populaire en réaménagement urbain, visaient à mettre de la pression sur le gouvernement Charest pour qu’il investisse en logement social dans le budget qu’il doit présenter à la fin mars.
Le FRAPRU réclame le financement de 50 000 logements sociaux en cinq ans sous la forme de HLM, de coopératives d’habitation et de logements sans but lucratif. Il craint toutefois que le gouvernement invoque le déficit budgétaire prévu pour les prochaines années pour ne même pas donner suite immédiatement à un engagement beaucoup plus modeste signé par le premier ministre Charest lors de la campagne électorale de 2008, soit la prolongation de l’actuel programme AccèsLogis «pour cinq ans à raison d’un minimum de 3000 nouvelles unités par année, pour un total de 15 000 nouveaux logements sociaux».
«C’est nous qui sommes dans le trou», ont crié les locataires en référence au déficit budgétaire du gouvernement. Pour bien faire comprendre leur message, ils ont déposé leurs budgets personnels dans un trou percé dans une affiche géante sur laquelle était écrit «Pour sortir du trou : 50 000 logements sociaux». L’affiche géante et les budgets personnels ont été remis aux bureaux du premier ministre et des ministres Bachand et Lessard.
Le FRAPRU affirme que la crise économique et les hausses de loyer répétées des dernières années ont sérieusement aggravé le problème d’incapacité de payer qui obligeait déjà 203 000 ménages locataires québécois à engloutir plus de la moitié de leur revenu pour se loger lors du recensement de 2006. Il en veut pour preuve le nombre de causes pour non-paiement de loyer à la Régie du logement qui a augmenté de 17,2 % depuis le début des années 2000, dont 5,1 % au cours des deux dernières années, pour atteindre le chiffre record de 46 818 en 2008-2009.
«La lutte au déficit ne doit pas se faire au détriment des personnes et des familles de plus en plus nombreuses qui n’arrivent même plus à payer leur loyer ou qui n’y arrivent que de peine et de misère, en coupant dans leurs autres besoins essentiels dont la nourriture», a déclaré à Montréal, le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant. L’organisme estime que le gouvernement lui-même aggravera ce problème s’il continue à privilégier la voie des hausses de tarifs, dont celle d’électricité résidentielle, pour lutter contre le déficit. Le FRAPRU, qui est un des membres actifs de la nouvelle Coalition opposée à la tarification et à la privatisation dans les services publics, privilégie d’autres avenues mettant davantage à contribution les particuliers à haut revenu et les grandes compagnies.