Le Vendredi 12 février 2010
Les sables bitumineux auraient causé 55 000 pertes d’emplois au Québec – Équiterre demande une analyse au gouvernement québécois
publié par ÉquiterreLe 11 février 2010 – Équiterre demande au gouvernement du Québec de faire la lumière sur l’impact de l’industrie pétrolière et gazière canadienne, en particulier celui de l’industrie des sables bitumineux de l’Alberta, sur l’économie et les finances publiques du Québec.
Équiterre a fait parvenir une lettre aux ministres aux ministres Bachand et Gignac pour leur faire part de leur requête. Selon M. Hugo Séguin, coordonnateur aux choix collectifs d’Équiterre, « il est grand temps pour les Québécois de connaître les coûts réels de la croissance de l’industrie pétrolière et gazière canadienne sur leur propre portefeuille et sur la santé de l’économie québécoise en général ».
« Présentement, il semble que les avis et les analyses sur la question sont contradictoires », selon Monsieur Séguin. Alors que certains prétendent que le Québec profite largement de cette industrie dans le cadre du système de péréquation canadien, d’autres affirment au contraire que l’économie canadienne, en particulier l’industrie manufacturière, souffre des conséquences d’une devise dont la valeur est gonflée par les cours mondiaux du pétrole. Ce phénomène de pétrodolarisation aurait causé la perte de 55 000 emplois dans le secteur manufacturier au Québec entre 2002 et 2007. Ce chiffre a été avancé par Jean-François Lisée qui a estimé – sur la base de certaines conclusions de l’étude Beine, Bos et Coulombe (2009) – les pertes d’emplois pour le Québec engendrées par l’appréciation de la devise canadienne due à la croissance du secteur pétrolier et des ressources naturelles au Canada.
Par ailleurs, il est reconnu que l’industrie pétrolière et gazière profite des allégements fiscaux accordés par le gouvernement fédéral et se voit octroyer de généreuses subventions provenant des fonds publics. Entre 1996 et 2000, l’industrie aurait profité de plus de 8,3 milliards de dollars en allégements fiscaux 2. Aussi, le gouvernement actuel a octroyé plus de 800 millions de dollars à des projets de capture et séquestration du carbone à des compagnies pétrolières dans le cadre de son plan de relance économique.
Dans la situation économique actuelle et avec les impacts environnementaux reliés à l’exploitation de ces ressources énergétiques, Équiterre estime qu’il est primordial pour le Gouvernement du Québec d’effectuer une telle analyse sur la question.
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