Le Jeudi 21 janvier 2010
Selon le FRAPRU, « le citron a déjà été pressé, les locataires n’ont pas les moyens de payer davantage »
publié par Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)21 janvier 2010 – Le Front d’action populaire en réaménagement urbain recommande fortement aux locataires de refuser toute hausse de loyer qui leur paraîtrait abusive, en fonction des indices publiés ce matin par la Régie du logement. Le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant estime qu’il faut freiner les augmentations de loyer : « De 2000 à 2009, le loyer moyen des logements de deux chambres à coucher a augmenté de plus de 29 % à l’échelle du Québec, en raison de la pénurie de logements locatifs. Le citron a déjà été pressé ! Les locataires n’ont vraiment pas les moyens de payer davantage ».
Le FRAPRU précise que, lors du recensement de 2006, 203 085 ménages locataires consacraient déjà plus de la moitié de leur revenu au loyer à l’échelle du Québec, dont 91 265 dans la ville de Montréal, 17 340 à Québec, 7470 à Laval, 7220 à Longueuil, 5690 à Gatineau et 5610 à Sherbrooke.
L’organisme ajoute que la situation de nombreux locataires s’est détériorée depuis, compte tenu de la crise économique. Il en veut pour preuve l’aggravation marquée du problème du non-paiement de loyer au cours des deux dernières années. Alors que le nombre de causes soumises à la Régie du logement pour non-paiement de loyer était de 44 534 en 2006-2007, ce nombre atteignait 46 818 en 2008-2009, pour une hausse de plus de 5 %. La fréquentation des banques alimentaires a quant à elle augmenté de près de 8 % au Québec, dont 17 % sur le territoire de Moisson-Montréal.
Empêcher la situation de se dégrader
Faute d’un contrôle obligatoire des loyers, le FRAPRU considère qu’il revient malheureusement encore aux locataires de refuser les hausses abusives et de forcer les propriétaires soit à négocier des augmentations plus acceptables, soit à aller justifier leurs demandes devant la Régie du logement. L’organisme tient à rappeler aux locataires qu’ils ont le droit de refuser la hausse demandée par leurs propriétaires, tout en indiquant leur volonté de demeurer dans leur logement actuel.
Le FRAPRU conseille donc aux locataires de s’appuyer sur les indices de hausses de loyer publiés aujourd’hui par la Régie du logement, tout en étant bien conscients qu’il ne s’agit là que d’estimations. Pour 2010, la Régie suggère les augmentations suivantes.
LOGEMENTS CHAUFFÉS PAR LES LOCATAIRES 0,8 % LOGEMENTS CHAUFFÉS PAR LES PROPRIÉTAIRES À l’électricité 1,0 % Au gaz – 0,5 % Au mazout – 7,9 %
Les hausses peuvent être plus importantes, en cas de travaux de rénovations majeures ou d’augmentations de taxe. Dans ce dernier cas, Marie-José Corriveau, organisatrice au FRAPRU, met en garde les locataires de Montréal : « Ce n’est pas parce que les taxes municipales vont augmenter en moyenne de 5,3 % à Montréal que les loyers doivent suivre la même trajectoire. L’impact des hausses de taxe sur les loyers sera réel, mais beaucoup moindre que ce que peuvent tenter de faire croire certains propriétaires ».
Dans tous les cas, le FRAPRU recommande aux locataires de consulter le comité logement ou l’association des locataires de leur ville ou de leur quartier. Ils peuvent en trouver la liste sur le site internet de l’organisme au www.frapru.qc.ca.
En plus de réclamer un renforcement du contrôle des loyers, le FRAPRU demande au gouvernement québécois de poursuivre et d’intensifier le financement de logements sociaux. François Saillant explique que « la construction massive de logements sociaux permettrait de desserrer le marché, ce qui ferait perdre aux propriétaires l’avantage marquée que la pénurie leur accorde depuis maintenant près de dix ans ». Il ajoute que « le nombre de logements où le loyer respecte réellement la capacité de payer des locataires s’en trouverait augmenté d’autant ».