Le Jeudi 3 décembre 2009
Nouveau rapport de Greenpeace – AbitibiBowater continue de piller les forêts intactes et les communautés
publié par GreenpeaceMONTRÉAL, le 3 déc. /- Greenpeace rend public aujourd’hui un rapport qui analyse les pratiques d’AbitibiBowater et de Domtar dans trois unités d’aménagement du Nord-du-Québec. Greenpeace lance un avertissement que de telles opérations forestières, appliquées à l’ensemble du Québec, mènent à la disparition des forêts intactes.
Intitulée Patrimoine menacé, l’étude lève le voile sur la destruction ayant cours dans le secteur sud de la forêt Waswanipi-Broadback. On y apprend notamment que plus de 51 pour cent du secteur est morcelé, que moins de 2 pour cent est protégé et qu’aucune mesure n’a été prise pour conserver l’habitat du caribou forestier. De plus, l’étude sonne l’alarme quant à la construction imminente de deux ponts qui ouvriront la voie à ce même scénario de destruction dans la forêt de haute valeur de conservation au nord de la rivière Broadback.
«La portion encore intacte de la forêt de Waswanipi-Broadback sera rayée de la carte si le gouvernement n’agit pas», déclare Mélissa Filion, directrice intérimaire de Greenpeace au Québec. Sans plus attendre, ce territoire doit être protégé d’autant plus qu’il contribuera à la sauvegarde d’une espèce en péril, le caribou forestier.»
UN RÉSEAU ROUTIER DANS NOS FORETS
Le rapport fait notamment mention du morcellement démesuré du territoire, causé par la construction d’un véritable réseau routier dans nos forêts. À lui seul, le territoire Waswanipi-Broadback supporte plus de 7 433 km de chemins forestiers, soit l’équivalent de six fois l’aller-retour entre Montréal et New York. Cette catastrophe écologique est payée à même les poches des contribuables québécois à travers un programme de subvention du gouvernement.
LES COMMUNAUTÉS BAFOUÉES
Patrimoine menacé révèle également les rapports conflictuels qu’entretient AbitiBibowater avec les travailleurs et les communautés des Premières Nations. L’entreprise ne démontre aucune volonté de participer à l’essor d’une économie régionale forte à long terme. À titre d’exemple, le géant forestier alterne sans cesse les fermetures de ses usines de Lebel-sur-Quévillon et d’Amos, laissant l’économie de ces communautés sur un respirateur artificiel.
«Des communautés entières retiennent présentement leur souffle, ajoute Mélissa Filion. Les actionnaires, les clients de l’entreprise et le gouvernement doivent s’inquiéter des dommages environnementaux, mais aussi sociaux dont est responsable AbitibiBowater et en prendre acte sans plus tarder.»
LA MINISTRE NORMANDEAU DOIT AGIR
Rappelons que la ministre des Ressources naturelles et de la Faune bénéficie d’une opportunité unique de moderniser le régime forestier pour les décennies à venir. Sans plus tarder, Madame Normandeau doit amender la Loi 57 pour y inclure une stratégie de sauvegarde des forêts intactes qui comprend le secteur Waswanipi-Broadback.
À PROPOS DU RAPPORT
L’information contenue dans le rapport Patrimoine menacé provient des plans d’aménagement de l’entreprise, de rapports gouvernementaux, d’images satellites et d’études scientifiques. Le rapport contient aussi un volet ontarien qui démontre que les pratiques d’AbitibiBowater sont toutes aussi déplorables dans la province voisine où la compagnie a échoué à l’examen des audits gouvernementaux dans la forêt English River.
Renseignements: Catherine Vézina, Relations publiques/Communication, Greenpeace au Québec, (514) 212-5749; Mélissa Filion, Directrice intérimaire, Greenpeace au Québec, (514) 581-8216; Note à la rédaction: Des photos et un rouleau b d’images du territoire Waswanipi-Broadback sont disponibles en haute résolution. Contactez Aube Giroux, (416) 597-8408 poste 3075, [email protected]