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Communiqué

MONTRÉAL, le 30 nov. / – Pour la première fois depuis l’arrivée au pouvoir du Parti conservateur de Stephen Harper en janvier 2006, la ministre fédérale, Diane Finley, participera à une conférence fédérale-provinciale-territoriale des ministres responsables de l’habitation, le 4 décembre prochain, à Gatineau. La veille, les ministres provinciaux et territoriaux se rencontreront pour s’entendre sur les demandes qu’ils exprimeront à Mme Finley.

Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), un regroupement québécois de 130 organismes pour le droit au logement, n’entend pas laisser passer une telle occasion de rappeler la gravité des problèmes de logement et d’itinérance et réclamer des investissements majeurs et à long terme du gouvernement fédéral dans le domaine du logement social.

Non seulement sera-t-il présent sur les lieux de la conférence, les 3 et 4 décembre, mais il organisera une grande manifestation, le 4. Des centaines de personnes venues de plusieurs régions du Québec se donneront rendez-vous à 11 heures devant l’Aréna Robert Guertin, 125, rue Carillon, dans le vieux Hull, pour se diriger vers le Holiday Inn Plaza La Chaudière où se déroulera la rencontre des ministres.

Le FRAPRU, précise qu’un des grands sujets abordés lors de la conférence sera précisément la poursuite des initiatives fédérales dans le logement abordable et la rénovation domiciliaire. Le FRAPRU presse la ministre Finley d’y annoncer l’intention de son gouvernement d’assurer un financement stable et durable permettant la construction de nouveaux logements sociaux en nombre suffisant à l’échelle du Canada.

François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, admet que le ministre des Finances, Jim Flaherty, a accru les efforts fédéraux dans ce secteur dans le Plan d’action économique qu’il a présenté lors du budget de janvier 2009 pour faire face à la crise économique. Il précise cependant que ces investissements qu’il qualifie de nettement insuffisants se termineront en mars 2011 : «Le gouvernement Harper se trompe s’il pense que la crise ne laissera pas de traces et que le tout sera terminé dans seize mois. Les personnes qui ont perdu leur emploi ne le retrouveront pas par magie, les revenus des ménages qui ont été contraints à accepter des emplois précaires ou à temps partiel n’augmenteront pas d’un coup. Tout cela viendra aggraver les problèmes de logement qui, avant la crise, obligeaient déjà 697 405 ménages locataires à consacrer plus de la moitié de leur revenu au loyer au Canada et de 150 000 à 300 000 personnes à être sans domicile fixe». Il ajoute que tout cela surviendra, alors que la majorité des centres urbains du Canada demeure aux prises avec une sévère pénurie de logements locatifs.

L’avenir des logements sociaux existants inquiète également au FRAPRU et sera l’autre grand sujet de la conférence fédérale-provinciale-territoriale. C’est en effet le gouvernement fédéral qui finance majoritairement ces logements et permet aux locataires à faible revenu qui y demeurent de ne consacrer que 25 % de leur revenu pour se loger. Or, ce financement qui était d’une durée limitée (35 ans dans la majorité des cas) est déjà terminé pour une petite partie des logements, ce phénomène étant appelé à s’accélérer considérablement au cours des années 2010. À terme, ce sont 600 000 logements sociaux qui seront touchés au Canada, dont 123 000 au Québec.

«Qu’arrivera-t-il des HLM, des coopératives d’habitation et des logements sans but lucratif que le gouvernement fédéral a toujours aidés? Les familles et les personnes à plus faible revenu y auront-elles encore leur place, sans être obligées d’y consacrer un pourcentage disproportionné de leur revenu?», se demande François Saillant. Il presse Mme Finley de s’engager à maintenir les subventions aux locataires à faible revenu, même après la fin des ententes signées par le gouvernement fédéral : «Tout cela ne demande pas un sou de plus au gouvernement fédéral. Il n’a qu’à maintenir les subventions qu’il verse depuis des décennies plutôt que d’économiser 1,6 milliard $ par année en mettant des ménages dans la misère».

Renseignements: François Saillant, (514) 522-1010, (514) 919-2843 (cellulaire)

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