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Communiqué

Si le gouvernement du Québec est vraiment sérieux avec ses objectifs de réduction de GES, il ne peut investir 1,5 milliard de dollars dans un projet qui va contribuer à une augmentation de 25 000 automobiles.

«Avec Turcot et Notre-Dame, il s’agit d’un moment historique pour avoir une vision d’intégration du transport collectif avec le transport des marchandises et le transport automobile. On veut de la convivialité, des projets de revitalisation urbaine intégrée pour réduire le nombre de voitures à Montréal (…)», Gérald Tremblay, maire de Montréal

MONTRÉAL, le 4 nov. / – Alors que se termine la Commission parlementaire sur la cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) du Québec, plusieurs groupes et experts montréalais interpellent le premier ministre Jean Charest afin qu’il fasse preuve de cohérence dans le dossier de la lutte aux changements climatiques et qu’il profite de la réfection imminente du complexe Turcot pour y faire un projet novateur favorisant l’usage des transports collectifs et réduisant la circulation automobile, principale responsable des émissions de GES au Québec et à Montréal, avec plus de 40% des émissions.

C’est en pleine heure de pointe, au-dessus de l’échangeur Turcot que des représentants des groupes environnementaux et socio-économiques ainsi que des experts en urbanisme et en transport ont déployé une large bannière enjoignant le premier ministre Charest à faire preuve de plus de cohérence entre sa volonté de faire du Québec «le leader en Amérique du nord dans la lutte aux changements climatiques» et le projet de réfection du complexe Turcot proposé par le Ministère des transports du Québec (MTQ).

En prévoyant une augmentation de 25 000 véhicules supplémentaires dans l’échangeur Turcot, le projet du MTQ va en effet à l’encontre de toutes les mesures entreprises par le gouvernement pour atteindre des objectifs de réduction de GES ambitieux et sème le doute sur le sérieux de la démarche du gouvernement en ce sens.

La réduction des émissions de GES au Québec est un défi colossal qui nécessitera des changements majeurs plus particulièrement dans le transport, secteur qui a connu une augmentation de 22% des émissions de 1990 à 2006(1) et qui augmentera d’un autre 15% pour la région de Montréal au cours des vingt prochaines années si rien n’est fait pour renverser la tendance actuelle.(2)

«Comment le gouvernement Charest peut-il être sérieux avec ses objectifs de réduction de GES alors qu’il n’ose s’attaquer au transport et qu’il propose des projets autoroutiers qui vont aggraver la situation ?» dénonce André Porlier, directeur général du Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal). «Pourtant, avec la réfection de Turcot, des investissements de 1,5 milliard de dollars sont présentement sur la table pour permettre au gouvernement de démontrer dès aujourd’hui son leadership dans cette lutte en mettant en place des solutions pour empêcher l’augmentation des voitures dans les zones urbaines.»

Actuellement, tous les partis municipaux montréalais, dont celui du maire Gérald Tremblay exigent une réduction de la circulation automobile sur l’île de Montréal. Alors que 86% de la population réclame aussi cette réduction, le gouvernement Charest planifie malgré tout de refaire le complexe Turcot, de moderniser la rue Notre-Dame et de prolonger l’autoroute 25, engendrant ainsi un déversement de 80 000 à 120 000 véhicules supplémentaires dans les rues de Montréal d’ici 10 ans. Une situation complètement inacceptable pour les Montréalais.

«Le premier ministre doit demander au MTQ de retourner à la table à dessin pour développer un projet qui permettra à 25 000 personnes de se déplacer entre l’ouest de l’île et le centre-ville autrement qu’en auto-solo» affirme Florence Junca-Adenot, directrice du Forum Urba 2015 au département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM et ex-PDG de l’Agence métropolitaine de transport. «Entre la conversion de voies pour les transports collectifs, l’augmentation de la fréquence des trains de banlieue et des autobus, la navette ferroviaire entre l’aéroport et le centre-ville et le développement du tramway, ce ne sont pas les solutions qui manquent pour transporter plus de gens mais bien le courage politique de laisser tomber le modèle du tout-à-l’auto» poursuit-elle.

«À l’heure actuelle, il faut réduire l’ampleur du projet de réfection du complexe Turcot pour ne réparer que ce qui est brisé. Le MTQ doit concentrer ses efforts sur l’échangeur étagé et l’autoroute 15 à Côte-Saint-Paul», estime Pierre Gauthier, professeur agrégé au département de géographie, urbanisme et environnement de l’Université Concordia et membre du C.A. du Regroupement économique et social du Sud-Ouest (RESO). «Pour le reste, le MTQ devra refaire ses devoirs et s’assurer que le projet permette l’augmentation des transports collectifs, la réduction de la circulation automobile, la revitalisation des quartiers centraux et l’amélioration de la qualité de vie des populations locales» déclare-t-il.

«Pour les gens du Sud-Ouest, le projet actuel de reconstruction de Turcot, c’est la vie ou la mort de leurs quartiers, c’est l’enclavement et la démolition d’une partie complète de ce secteur de Montréal. De plus, l’augmentation du nombre de voitures qui emprunteront l’échangeur aura des impacts irréversibles sur la qualité de vie, la santé et la sécurité des citoyens. C’est pour ça qu’ils se sont mobilisés ce matin pour installer cette bannière et qu’ils continueront de le faire tant et aussi longtemps que le gouvernement ne changera pas le projet», conclut Denis Lévesque, coordonnateur de Solidarité Saint-Henri et porte-parole de Mobilisation-Turcot.

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(1) MDDEP, Quelle cible de réduction des émissions de GES à l’horizon
2020, octobre 2009, page 15.
(2) MTQ, Modélisation des émissions de sources routières dans la région
de Montréal, mai 2009, page 16.

Renseignements: Leïla Copti, CRE-Montréal, (514) 661-6134; Pour plus d’information sur Turcot, visitez le www.cremtl.qc.ca


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