Le Vendredi 16 octobre 2009
Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée –
publié par Association pour la santé publique du QuébecMONTRÉAL, le 16 oct. /- L’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) accueille favorablement la première Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée, présentée ce matin par la ministre de la Condition féminine, madame Christine St-Pierre. Pour la santé des femmes, des hommes et celle des générations futures, l’ASPQ encourage fortement l’industrie à adhérer et à respecter ce nouveau code d’éthique.
Cette initiative réunissant des acteurs de milieux divers confirme l’impact sur la santé publique des modèles corporels présentés dans les médias et véhiculés par l’industrie de la mode, et elle fait écho au Plan d’action gouvernemental de promotion des saines habitudes de vie et de prévention des problèmes reliés au poids.
«Nous faisons face au Québec à une «épidémie» d’obésité et c’est le cas au niveau international tel que le mentionne l’OMS(1). Parallèlement, le modèle corporel des femmes est à l’extrême minceur et n’est pas sans conséquence : il est associé à divers problèmes de santé mentale tels que l’anorexie nerveuse et la boulimie» explique Émilie Dansereau-Trahan, chargée de projet à l’ASPQ.
Selon un récent sondage de l’Association pour la santé publique du Québec, 60% des femmes au Québec tentaient de perdre du poids. Certaines ont recours à des produits, services et moyens amaigrissants pour y parvenir et cette solution est fortement encouragée par l’industrie de la publicité.
«Actuellement, les études démontrent que plus les adolescentes lisent des magazines de mode, plus elles adoptent des comportements de contrôle du poids et de l’alimentation et moins bonne est leur estime d’elle-même(2)(3)» ajoute madame Dansereau-Trahan.
La Coalition québécoise sur la problématique du poids joint sa voix à celle de l’ASPQ pour reconnaître le bien-fondé d’une telle Charte. «Il était nécessaire d’agir puisque la publicité et les médias façonnent nos comportements, notre rapport au corps, à l’alimentation et à bien d’autres choses. On estime que les individus sont exposés à plus de 1 500 publicités par jour, à la télévision, dans les journaux, sur Internet, sur les panneaux routiers, sur les abribus, dans le métro, dans les circulaires et même dans les toilettes publiques ! En général, les médias et la publicité contribuent à créer des normes sociales. Plus spécifiquement, ils véhiculent une norme de beauté unique et inaccessible : celle de l’extrême minceur et de la jeunesse éternelle» déclare Suzie Pellerin, directrice de la Coalition.
Afin que cette initiative ne demeure pas lettre morte, l’ASPQ est disposée à offrir son support aux différents acteurs (industrie de la mode, des médias, etc.) dans la mise en œuvre de ce processus d’envergure. Elle peut, à titre d’exemple, offrir des formations et de l’information sur les dangers des produits, services et moyens amaigrissants, tenir l’industrie informée des récentes données quant à l’usage de ces produits et les effets nocifs sur la santé physique et psychologique.» précise madame Dansereau-Trahan. L’Association pour la santé publique du Québec a d’ailleurs réalisé trois guides au sujet des dangers associés aux régimes et méthodes amaigrissantes et au sujet des saines pratiques de gestion du poids(4).
À propos de l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ)
L’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) est un regroupement autonome, multidisciplinaire et sans but lucratif qui contribue à la promotion, à l’amélioration et au maintien de la santé et du bien-être de la population québécoise. De plus, elle entretient des liens avec les communautés de santé publique canadienne et internationale.
Émilie Dansereau-Trahan est chargée de projet à l’ASPQ et travaille sur le dossier des produits, services et moyens amaigrissants (PSMA). Elle est candidate au doctorat en psychologie à l’Université du Québec à Montréal et est détentrice d’une maîtrise en bioéthique de l’Université de Montréal.
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(1) http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs311/fr/index.html
(2) Tiggemann, Polivy & Hargreaves, (2009). The processing of thin ideals
in fashion magazines: A source of social comparison or fantasy?.
Journal of Social and Clinical Psychology, 28(1). P. 79-93.
(3) Van der Berg, Neumark-Sztainer, Hannan & Haines, (2007). Is Dieting
Advice From Magazines Helpful or Harmful? Five-Year Associations With
Weight-Control Behaviors and Psychological Outcomes in Adolescents.
Pediatrics, 119. p.30-37.
(4) Maigrir ou être comme je suis; Ça va Sabine?; Maigrir : pour le
meilleur et non le pire. Disponibles sur le site web de l’ASPQ :
www.aspq.org.
Renseignements: Émilie Dansereau-Trahan, Chargée de projet, Association pour la santé publique du Québec, (514) 528-5811 poste 226; Suzie Pellerin, Directrice, Coalition québécoise sur la problématique du poids, Cellulaire: (514) 235-3766