L’or noir sera de plus en plus convoité et rare
À l’heure actuelle, quelque 85 millions de barils de pétrole sont consommés par jour (mbl/j) et les scénarios les plus conservateurs prévoient que la demande mondiale s’établira à quelque 106 mb/j en 2030. « D’ici 2030, pour compenser le déclin des champs pétroliers et de combler la hausse de la demande, notamment dans les pays en développement, il faudrait découvrir et/ou mettre en exploitation l’équivalent de six fois la production actuelle totale de l’Arabie Saoudite », explique Hugo Séguin, coordonnateur Choix collectifs d’Équiterre. « À défaut, l’offre et la demande seront équilibrées par une hausse des prix beaucoup plus élevée que les scénarios des grandes agences internationales, qui prévoient déjà un prix du baril à plus de 100$ d’ici 2015 ».
La fin du pétrole à bon marché
« La plupart des analystes s’entendent pour dire que l’ère du pétrole à bon marché est bel et bien révolue. Pour limiter les conséquences sur l’économie québécoise et pour assurer notre sécurité énergétique, il est primordial que le Québec s’engage à réduire sa dépendance au pétrole, qui aura d’ailleurs coûté plus de 15 milliards de dollars en 2008. Il faut protéger notre économie, conserver une partie de plus en plus importante des sommes colossales exportées chaque année hors de nos frontières pour se procurer du pétrole, restructurer notre économie et la rendre plus efficace, plus concurrentielle», explique Hugo Séguin, coordonnateur aux choix collectifs d’Équiterre.
Le Québec : en mauvaise posture
En plus de peser très lourdement sur la balance commerciale québécoise, la dépendance du Québec au pétrole est particulièrement risquée du point de vue stratégique. Deux secteurs névralgiques sont particulièrement vulnérables : les transports et l’agriculture (dépendants à 98% et 67% respectivement). Un éventuel problème d’approvisionnement du Québec, un petit joueur sur les marchés mondiaux, placerait la société dans une situation précaire au plan de la sécurité énergétique.
Réduire la dépendance au pétrole pour réduire les GES
Se libérer de la dépendance au pétrole est non seulement souhaitable sur les plans économique et stratégique, mais a aussi l’avantage de s’attaquer à la principale source de gaz à effet de serre au Québec. « Pour nous, il est primordial que la réduction de notre dépendance au pétrole soit au coeur des plans du gouvernement dans la foulée des consultations publiques sur les objectifs de réduction des émissions de GES qui s’amorceront bientôt », ajoute de son côté Steven Guilbeault, coordonnateur général adjoint d’Équiterre.
De grands chantiers pour un Québec nouveau en 2030
Équiterre propose, entre autres, de revoir l’aménagement urbain pour permettre à la majorité des familles québécoises de combler leurs besoins en produits et services essentiels à moins de 500 mètres de leur résidence. L’organisme souhaite aussi que 80% des Québécois disposent d’une alternative abordable et attrayante à la voiture solo d’ici 2030 et favoriser les circuits courts et l’achat local pour ramener à 500 km la distance moyenne parcourue par les aliments dans nos épiceries. « Nous sommes conscients qu’il s’agit d’un défi de taille, mais c’est un défi réalisable et surtout essentiel pour bifurquer du cul-de-sac dans lequel nous sommes engagés, tout en augmentant la qualité de vie des Québécois », ajoute-t-il.
Pour un Québec libéré du pétrole en 2030
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Source :
Eveline Trudel-Fugère
Équiterre
514-522-2000 #303
514-605-2000