La philosophie spirituelle distingue le temps horloge (quantitatif) du temps sacré (qualitatif). Nous disons souvent « Je n’ai pas le temps de… ». Mais il semble que certaines personnes soient dotées d’un talent pour mieux profiter du même temps horloge. Quel est donc leur secret pour participer du temps sacré?
Une expérience menée à la faculté de médecine du Collège Baylor, de Houston, a tenté de déterminer si la sensation du temps « au ralenti », lors d’événements terrifiants, était issue d’une perception immédiate ou vécue rétrospectivement par la mémoire.
Selon le chercheur David Eagleman, ce paradoxe s’explique par le fait que durant des événements terrifiants une partie du cerveau appelée amygdale devient plus active et mobilise davantage de capacité de mémoire.
Le temps ne ralentit évidemment pas, mais la densité de l’expérience varie selon le niveau de conscience au moment de l’événement. La mémoire que nous conservons des événements dépendra du niveau d’attention que nous leurs avons accordé.
D’autres recherches montrent qu’en fait, la mémoire enregistre la totalité des perceptions lors de nos expériences quotidiennes. Toutefois, seuls les renseignements perçus avec suffisamment d’attention seront par la suite aisément accessibles à la conscience.
Lors d’une situation terrifiante, l’attention est à son comble. Cette réalité psychologique correspond à une réalité matérielle évoquée par le scientifique.
Mais les mystiques, les maîtres d’arts martiaux et les athlètes savent tous que l’on peu infléchir volontairement le niveau d’attention sans être forcé de se plonger dans une situation terrifiante.
« La négligence est le sentier de la mort, la vigilance est le sentier de la vie » enseigne le Bouddha. C’est dire qu’une personne dont l’attention n’est pas en éveille oublie tout et ne tire pas profit de ses expériences, alors que celui dont la vigilance est entraînée vit en quelques sorte deux vies en une seule.
– Écrit par Nathalie Loiselle volontaire à Nouvelle Acropole
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