En 2007, les banques canadiennes ont déclaré avoir été victimes de fraudes électroniques pour une valeur de 35 millions de dollars.
La Gendarmerie Royale du Canada (GRC) croit qu’en fait, les fraudes déclarées par les banques représentent tout au plus 10% des incidents.
Selon la GRC, les banques se refusent à divulguer la totalité des fraudes électroniques afin de protéger leur réputation. Elles préfèrent camoufler la vérité pour une question d’image car dans le domaine financier – comme dans les autres champs d’activité économique – les actionnaires et les investisseurs sont des gens nerveux.
Tellement nerveux qu’ils peuvent faire plonger le cours des actions sur une simple rumeur sans la moindre vérification sérieuse.
Face à des déclarations de fraudes de beaucoup inférieures à la réalité, les services de police, même s’ils se doutent que ce n’est que la pointe de l’iceberg, ne peuvent pas allouer les effectifs nécessaires pour lutter adéquatement contre ce type de crimes.
Ce sont donc les criminels qui bénéficient de la «loi du silence».
Cette situation de camouflage est en contradiction avec le principe fondamentale d’une banque – l’honnêteté qui fonde la relation de confiance.
Le système actuel, avec les réactions épidermiques des personnes qui l’entretiennent, punit l’honnêteté. Il vaut mieux projeter une image d’excellence et d’infaillibilité que dire la vérité.
Cela est une règle transversale à toute la société. Elle s’applique aussi bien aux grandes institutions qu’au simple travailleur qui doit lui aussi camoufler soigneusement ses erreurs – car il en serait durement puni.
Avec ce rejet de l’honnêteté et cette fixation pathologique de projeter une image de perfection, on en arrive à une spirale de méfiance mutuelle, une mauvaise pièce de théâtre où tous les acteurs sont terrorisés par les autres sans espoir d’en sortir.
Alors quelle solution? À long terme, fonder des noyaux d’êtres humains où la vérité prime sur les apparences.
– Écrit par Charles Goyette volontaire à Nouvelle Acropole
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