Dans le film À la croisée des mondes: La Boussole d’or, (adaptation cinématographique du premier tome de la trilogie de l’auteur britannique Philip Pullman) chaque personne est accompagnée d’un «daemon», une sorte de double de sa conscience sous forme animale.
Dans la mythologie grecque le mot désignait toute entité existante dans un plan intermédiaire entre les dieux et les êtres humains.
Platon fait dire à Socrate qu’il possède un petit daïmon, doté de sagesse et n’hésitant pas à le conseiller.
Dans les cultures amérindiennes le monde physique n’est pas l’unique plan de la réalité. Il y en a d’autres, tous plus subtils que le monde physique, tous s’interpénètrant et tous habités.
Dans ces cultures certains êtres humains sont reconnus capables de se déplacer et d’agir dans ce réseau pluridimensionnel, pour le bien de la communauté humaine. Ils sont généralement représentés avec un «double» sous la forme d’un animal.
Philip Pullman déclare ne jamais utiliser les mots «esprit», «spiritualité», «spirituel» car ils n’ont pour lui aucun sens («they have no meaning»), et réagir avec un scepticisme immédiat au contact du mot «spiritualité» (» when I hear it, or see it in print, my reaction is one of immediate scepticism»).
Du fait de sa vision du monde, le daemon de Philip Pullman, n’est certainement pas le daïmon ni de la mythologie grecque, ni de la philosophie orphique, platonicienne ou néoplatonicienne, ni les formes de l’angéologie moyen orientale ou chrétienne, ni non plus l’animal totem des amérindiens ou le double du shaman des cultures précolombiennes.
Mais grâce à lui s’est certainement éveillé le désir d’en savoir plus sur ces étranges daïmons, guides spirituels, animaux totems, anges et démons, présents dans toutes les mythologies et ces traditions du monde qui voient la réalité comme un complexe «corps-âme-esprit».
– Écrit par Denis Bricnet, volontaire à Nouvelle Acropole
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