Le livre « The Omnivore’s Dilemma », de Michael Pollan, illustre les défis éthiques, politiques et écologiques liés à notre chaîne alimentaire. Cherchant à répondre à la simple question « que devrions-nous manger ce soir? », Pollan pose le dilemme existant entre différentes philosophies de l’alimentation.
L’alimentation industrielle, la plus répandue, est constituée en grande partie d’aliments artificiels déconstruits et ré-assemblés pour être plus séduisants. Les critères gouvernant ce mode de relation à l’alimentation sont essentiellement pratiques et cherchent avant tout à se conformer aux exigences du profit. La santé, l’équité, l’écologie – et même la vérité – sont négligées. Le moins on sait ce qu’on mange, le mieux on se sent.
L’alimentation biologique gagne en popularité. Mais à l’analyse, on réalise que lorsqu’elle est pratiquée à grande échelle, elle perd la racine « anti-industrielle » de l’idée « Bio » qui se voulait plus santé et plus écologique.
Le « Local » et le « Bio » ne se retrouvent pas toujours dans la même assiette… De plus, ce sont les mêmes « corporate farms », celles qui vendent la nourriture industrielle, qui dominent à présent le marcher bio. Dans cette vision de l’alimentation, c’est le récit qui compte : Le consommateur veut penser qu’il mange un poulet heureux élevé en plein air et que le lait qu’il boit vient d’une vache souriante qui a été élevée sur une ferme familiale. Erreur…
Une troisième approche : « La gestion de pâturage intensif ». Il s’agit de poulets qui goûtent le poulet et de vaches qui mangent de l’herbe comme la nature le prévoit (contrairement aux vaches industrielles qui mangent du maïs pour grossir plus vite mais qui en deviennent maladse et doivent consommer toutes sortes d’hormones et d’antibiotiques). Avec la troisième approche, on n’utilise aucun intrant artificiel et tout est recyclé sur la ferme.
Il semble donc qu’il soit encore possible, au 21ème siècle, de se nourrir en harmonie avec la Nature et en pleine connaissance de cause. À condition d’accepter la Nature comme elle est. C’est une question de philosophie, encore…
– Écrit par Youri Pinard volontaire à Nouvelle Acropole
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