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Chronique

Michel Ferland a aujourd’hui 62 ans. Sa vie de jeune délinquant a commencé très tôt et l’a finalement mené à la prison où il a passé 40 ans de sa vie. Pour le prisonnier Michel Ferland le premier objectif était de quitter un jour l’univers anxiogène et hostile de la prison; mais longtemps éloigné de la « vraie vie », il était envahi par le doute et l’inquiétude quant à sa capacité à pouvoir intégrer de nouveau la société. Un jour, à 8h00 du matin, la lourde porte de la prison s’ouvre enfin sur une nouvelle vie incertaine.

Deux semaines plus tard, Michel s’inscrit au programme MIRE et participe à la formation entre le 28 novembre 2016 et le 3 février 2017.

Écoutons-le parler de son expérience.

–Bonjour Michel, peux-tu nous raconter ton parcours avant ton arrivée à MIRE ?

Mon parcours est un parcours compliqué, marqué surtout par la délinquance et la prison. À 14 ans je me suis trouvé à la rue, livré à moi-même, faisant des petits emplois très irréguliers et impliqué dans la délinquance et la consommation. J’ai commencé à faire de la prison en 1976 pour finalement y rester jusqu’en 2016, ce qui représente 40 ans de ma vie. Comme je suis quelqu’un de travaillant et de débrouillard, j’ai appris le travail de cuisine en détention, ce qui m’a permis d’avoir un travail rémunéré et une expérience professionnelle durant toutes ces années d’enfermement.

Au début, quand j’étais en prison, je n’avais pas de projets pour le jour où je sortirai et où je devrai gérer mon insertion dans la société. C’était trop lointain et abstrait pour moi. Mais lorsque 2016, l’année de la fin de ma peine est arrivée, j’ai commencé à imaginer ma vie après la prison. À partir du 1er janvier 2016, j’ai ressenti une peur et une angoisse par rapport à cette nouvelle vie qui m’attendait. Tout me paraissait problématique : mon âge, mon manque d’expérience, mon passé de délinquant et mon problème avec l’autorité ! Tout m’indiquait que ma réinsertion allait être difficile, pour ne pas dire ratée. En fait, par mon inquiétude, je préparais mon propre échec dans cette nouvelle vie. De plus je suis quelqu’un de solitaire qui ne demande pas facilement de l’aide, mais quand on m’a parlé du programme MIRE à la Maison de Transition Carrefour Nouveau Monde, je suis quand même allé à une séance d’information par simple curiosité. Aujourd’hui, je peux dire que mon passage à MIRE a été l’élément décisif dans ma réinsertion.

A suivre…

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