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Chronique

Parmi les enjeux auxquels un centre de femmes se consacre, la pauvreté occupe une place centrale. Cependant, comme pour beaucoup d’autres problématiques, il est essentiel de bien comprendre ce dont on parle pour pouvoir y répondre efficacement. Dans cet article, nous explorerons donc la notion de pauvreté, ses diverses manifestations dans notre société, et les différentes actions mises en place par le Centre des femmes solidaires et engagées pour lutter contre cet enjeu social.

Nous verrons également comment le Centre travaille au quotidien pour soutenir les femmes en situation de précarité et comment il s’efforce de changer les structures qui perpétuent les inégalités.

Définir la pauvreté

Bien qu’il semble évident, le sens du mot pauvreté doit être précisé ; un peu comme la beauté, la grandeur ou même la rapidité, la pauvreté se définit en faisant des comparaisons. Par exemple, être pauvre au 19e siècle n’est pas la même chose qu’être pauvre dans les années 2020 tout comme être pauvre dans un pays du tier monde n’est pas la même chose qu’être pauvre à Montréal. Pour savoir qui est pauvre à Montréal dans les années 2020 il faut se faire une idée du mode de vie de la moyenne de ses citoyens et ensuite identifier ceux qui n’ont pas accès à ce mode de vie, qui en sont exclus. 

Alors, qu’en est-il à Montréal présentement ?

Différents outils de mesure de la pauvreté ont été développés au fils des années. Celui qui est le plus couramment utilisé par les instituts de statistiques est le MPC : Mesure du panier de consommation. Le MPC établit le coût de biens essentiels tels que la nourriture, les vêtements, le transport et le logement pour un mode de vie modeste.

Bref, les ménages qui ont des revenus en deçà du MPC n’ont pas les moyens de combler tous leurs besoins de base. Par exemple, une famille monoparentale dont le revenu est de moins que 29,640$ par année doit couper dans certains besoins (nourriture, vêtements) pour en combler d’autres (logement, transport).

Les préjugés et les faits

Malheureusement, certains préjugés sont véhiculés à l’effet que les personnes vivant dans la pauvreté sont soit paresseuses ou ne veulent pas travailler. Dans les faits, la grande majorité des personnes vivant avec des revenus sous le MPC ont un des profiles suivants :

  • 38% travaillent ou reçoivent de l’assurance chômage
  • 15% ont une contrainte à l’emploi tel un handicap ou sont chefs de famille avec des enfants trop jeunes pour être encore scolarisés
  • 35% sont retraitées
  • 10% sont exclues du marché du travail en raison de discriminations, de difficultés à concilier le travail et la vie familiale ou par manque de qualifications

Beaucoup de femmes sont contraintes de rester dans des emplois à temps partiel ou acceptent des positions moins payantes en raison de leurs obligations familiales. D’autres restent à la maison par manque de places en garderies ou parce qu’elles n’ont carrément pas les moyens de payer la garderie.

Pourquoi la pauvreté des femmes coûte cher à la société

Les femmes en situation de pauvreté et leurs enfants sont généralement en moins bonne santé physique et mentale que le reste de la société par manque d’accès aux ressources financières et humaines et, aussi, par le stresse engendré par leur situation. Elles auront, donc, tendance à consommer plus de médicaments et à nécessiter plus de soins médicaux.

Les enfants des femmes en situation de pauvreté auront moins d’opportunité d’éducation et seront plus à risque de vivre de l’exclusion sociale, deux situations qui génèrent plus de délinquance.

Que peut faire le Centre des femmes solidaires et engagées à son échelle ?

Au centre des femmes solidaires et engagées nous agissons sur plusieurs plans :

  • Nous participons à plusieurs actions collectives pour réclamer aux divers gouvernements un filet social renforcé.
  • Nous défendons les droits des personnes démunies en les éduquant et en les accompagnant.
  • Nous travaillons en collaboration avec les personnes en situation de pauvreté dans le but de mieux connaître leurs besoins pour y répondre.
  • Nous offrons des aliments de base (de notre frigo communautaire et notre garde-manger) pour celles qui en ont besoin.
  • Nous accompagnons des femmes à risque d’itinérance dans leurs démarches.
  • Nous offrons un éventail d’activité d’éducation populaire qui aident les femmes à mieux connaître les ressources existantes, à comprendre les préjugés liés à la pauvreté et à savoir comment faire un budget.
  • Nous faisons de la référence vers certains organisme spécialisés en dépannage alimentaire ou en dépannage matériel de toutes sortes (vêtements, articles d’hygiène, etc.)

En tant que seul centre de femmes du quartier d’Ahuntsic, nous avons une responsabilité particulière dans la lutte contre la pauvreté qui touche de nombreuses femmes de la communauté. Notre approche se distingue par sa proximité, son ouverture et son empathie, cherchant à offrir un soutien concret tout en créant un espace de solidarité où chaque femme peut se sentir entendue et accompagnée. Nous jouons ainsi un rôle clé non seulement dans l’aide directe, mais aussi dans la sensibilisation et l’engagement pour des changements durables.

 

Josée Allard

Intervenante administrative

CFSE

 

Sources :
Pauvreté, inégalités et problèmes sociaux 2e édition      – Collectif
Statistiques Canada
Institut de la statistique du Québec
ATD Quart Monde
Fondation Canadienne des femmes

À propos de l'organisme

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