Le Jeudi 3 juillet 2025
Ah, le plaisir de lire des romans noirs cet été avec Richard Cloutier !
publié par Référencement Web Montréal
Lire des romans noirs l’été !
J’avoue que c’est une association qui peut sembler paradoxale à première vue, mais qui peut être en réalité savoureuse pour de nombreux amateurs et amatrices de romans. Que l’on soit au bord de la piscine, sur un balcon ensoleillé ou dans un chalet tranquille, les romans noirs de Richard Cloutier notamment nous transportent loin de nos préoccupations estivales, dans des univers où le suspense, le crime, et la psychologie humaine sont rois.
Chronique noire de Maisonneuve
Dans ce style littéraire, la série Chronique noire de Maisonneuve de l’auteur s’impose comme une œuvre incontournable du roman noir québécois contemporain. Composée de quatre tomes — La pluie tombait et la débâcle s’est amorcée, L’étreinte des naufrageurs, Plongeon dans l’abîme et La bête prise en cage —, elle plonge le lecteur dans une version uchronique de Montréal, où Maisonneuve a annexé la métropole, créant un décor urbain à la fois familier et déstabilisant.
De journaliste à écrivain ténébreux
Richard Cloutier excelle à tisser une atmosphère lourde, marquée par la pluie, la nuit et une tension constante. Sa plume, héritée de son expérience de nouvelliste et de chroniqueur de boxe, est précise, évocatrice, parfois poétique, toujours efficace pour traduire la noirceur de ses personnages et de leur environnement. L’auteur s’appuie sur une galerie de personnages complexes : banquiers, boxeurs, trafiquants, policiers corrompus ou idéalistes, tous pris dans l’engrenage de la corruption, du crime et de leurs propres démons. Peu en sortent indemnes, ce qui confère à la série un ton tragique, pessimiste, mais aussi ironique sur la société contemporaine.
La structure de la série, avec ses intrigues qui s’entrecroisent, offre une immersion dans un univers où la violence, la justice et le pouvoir s’affrontent sans relâche. Les amateurs de roman noir retrouveront ici tous les codes du genre : ambiance sombre, critique sociale, personnages ambivalents et narration immersive. L’ancrage dans les milieux de la finance et de la boxe, rarement exploités avec autant de profondeur dans la littérature québécoise, donne à la série une originalité certaine.
Le plaisir de lire des romans noirs cet été
Lire les quatre tomes de la Chronique noire de Maisonneuve cet été, c’est s’offrir :
- Un voyage dans un Montréal alternatif, où chaque coin de rue recèle son lot de secrets et de dangers.
- Des intrigues haletantes, rythmées par des meurtres, des enquêtes policières et des chutes inattendues.
- Des personnages inoubliables, dont les failles et les obsessions résonnent longtemps après la lecture.
- Une écriture dense et sensorielle, qui capte l’essence du roman noir tout en offrant une réflexion sur la société et ses dérives.
Les amateurs de polar, de littérature urbaine et d’atmosphères troubles trouveront dans cette série une expérience de lecture immersive et intense, parfaite pour les longues soirées estivales. Cloutier réussit à renouveler le genre tout en rendant hommage à ses maîtres, offrant ainsi une série à la fois accessible et exigeante, qui ravira autant les néophytes que les lecteurs aguerris.
Cloutier récidive avec un roman qui provoque des angoisses et des vertiges !
Membre de la Crime Writers of Canada, Richard Cloutier vous propose également Angoisses et vertiges au Mexique, un thriller pour lecteurs et lectrices avertis.
Tout commence avec la divulgation d’informations détaillant une nouvelle fraude fiscale à grande échelle à des journalistes d’investigations et à l’administration fiscale américaine. Pour assurer sa sécurité le temps de se trouver en sol américain, le lanceur d’alerte — un banquier panaméen — choisit de franchir clandestinement les frontières de la demi-douzaine de pays qui séparent le Panama des États-Unis en empruntant l’itinéraire des migrants illégaux. Deux journalistes lancés sur ses traces vivront une expédition affolante qui comblera les lecteurs friands de suspense, d’évasion, et d’émotions fortes.
Les amateurs et amatrices de suspense seront comblés : policiers véreux, trajets mortels sur le fameux « Tren de la muerte », kidnappings et agressions jalonnent un récit où l’action ne faiblit jamais et où le suspense se maintient jusqu’à la dernière page. L’auteur, fidèle à son style direct et immersif, s’appuie sur des témoignages réels pour ancrer la fiction dans une réalité brutale, ce qui confère au roman une authenticité troublante. Richard Cloutier ne se contente pas de décrire la violence : il en fait le moteur d’une réflexion sur les choix, les relations de pouvoir et le prix à payer pour sortir de sa zone de confort ou tenter de tirer profit des autres.
Cet été, la lecture d’Angoisses et vertiges au Mexique promet un plaisir intense pour les amateurs de thrillers réalistes et engagés.
Qui es-tu Richard Cloutier ?
Né en 1969 à Montréal, il s’est d’abord fait connaître par ses nouvelles publiées dans des périodiques au Canada et en Europe (Micronos, Le portique du soleil, Horrifique, Octa, Le rayon du polar) et à titre d’éditeur du périodique littéraire Cité Calonne. Il a écrit plusieurs biographies, dont Jack Layton, un homme de cœur et de convictions, des recueils de nouvelles, dont Harrisson, Andréanne, et la partie de poker, en plus de collaborer aux trois éditions annuelles (2021 à 2023) du collectif de nouvelles Le Recueil maudit. Journaliste depuis plus de 25 ans, son expertise s’étend également au monde de la boxe, où il est reconnu internationalement comme chroniqueur et biographe, ayant signé des ouvrages de référence sur des champions tels que Lucian Bute, Jean Pascal, Louis Cyr et Éric Lucas.
Questions du public
Question #1 : Quel a été l’élément déclencheur pour rédiger votre série « Chronique noire de Maisonneuve » ?
Réponse de Richard : J’ai rédigé au fil des ans plusieurs courtes histoires dans le genre « policier » dans le cadre de différentes séries, avec l’ambition d’écrire éventuellement une série de romans policiers, mais sans jamais le faire. Puis, une de mes amies m’a beaucoup inspiré en réalisant plusieurs de ses projets malgré les efforts demandés et les difficultés qu’elle rencontrait. Cela m’a décidé à mettre l’effort requis pour écrire cette série de romans. J’ai donc amalgamé plusieurs de ces petites séries pour créer un univers dans lequel a pris forme ma série de romans.
Question #2 : La ville de Montréal, et particulièrement le quartier Maisonneuve, occupent une place importante dans votre œuvre. Quelle relation entretenez-vous avec cette ville et pourquoi ce quartier en particulier vous a-t-il inspiré ?
Réponse de Richard : Je suis un passionné de l’histoire de Montréal. Je voulais offrir aux lecteurs et lectrices des éléments très visuels et significatifs pour eux. Je mets donc beaucoup de soins à décrire la ville. Elle se trouve toujours en arrière-plan, comme un point de repère. Par contre, la Chronique noire de Maisonneuve est une uchronie qui se déroule à l’époque actuelle, avec la ville de Maisonneuve qui personnifie Montréal. Ainsi, dans cette réalité alternative, Maisonneuve, au lieu d’avoir été annexée par Montréal en 1918, a plutôt annexé celle-ci et s’est développée en conséquence. Cela me permet d’intégrer dans la trame visuelle de mes romans des édifices qui ont existé, mais qui ont été démolis depuis. C’est le cas par exemple de l’hôtel Queens, de la tour Drummond, du funiculaire sur le Mont-Royal, etc….
Question #3 : En tant qu’auteur de romans noirs, quels sont les écrivains qui vous ont le plus influencé et comment se manifeste cette influence dans votre style d’écriture ?
Réponse de Richard : Un de mes auteurs préférés est James Ellroy. Il m’a certainement inspiré les schémas à intrigues multiples, ainsi qu’une certaine « couleur ». J’aime également beaucoup Ed MC Bain et sa série du « 87e District » d’une cinquantaine de titres, avec une brigade de policiers. Cela a aussi influencé la manière de développer mon univers.
Question #4 : Dans vos romans, le regard sur la société est souvent décrit comme « tragique et pessimiste, voire ironique ». Cette vision reflète-t-elle votre propre perception du monde contemporain ou s’agit-il plutôt d’un choix littéraire ?
Réponse de Richard : Un peu des deux. La vie m’a montré des choses que je ne voulais pas toujours voir, mais cela m’a permis aussi de voir de très belles choses et de faire des rencontres précieuses. Mes romans questionnent beaucoup les rapports de force entre les individus, et les excès que causent trop souvent les dépendances, les ambitions et les peurs. Alors mes romans reflètent ces observations dans une certaine mesure. Ils sont peuplés de personnages sordides, ou naïfs, ou torturés, et pour la plupart, ils vont vivre une lente et inexorable déchéance et même, une descente aux enfers.
Question #5 : À qui s’adressent vos livres ?
Réponse de Richard : Je parle souvent de mes romans comme de romans d’ambiance. Je crois qu’ils peuvent divertir et faire passer un bon moment, susciter des émotions et des réflexions, même si au bout du compte ce sont des histoires tragiques. Angoisses et vertiges au Mexique est un roman pour lecteurs avertis parce qu’il contient des scènes d’agression un peu plus intense que celles décrites dans ma série de la Chronique noire de Maisonneuve.
Question #6 : Après quatre tomes de la « Chronique noire de Maisonneuve » et maintenant « Angoisses et vertiges au Mexique », quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ? Prévoyez-vous de continuer cette série ou d’explorer d’autres univers ?
Réponse de Richard : Le premier roman de la série est paru pendant la pandémie. Après quatre titres, j’ai entrepris de faire une version « revue et augmentée » de ces romans. Cette nouvelle édition du premier titre de la série, La pluie tombait et la débâcle s’est amorcée est donc parue récemment. Le découpage des chapitres a été revu pour dynamiser la lecture et mieux servir l’intrigue, des scènes ont été ajoutées et le roman compte 80 pages de plus.
La révision du deuxième livre est en bien avancée et le traitement sera assez similaire. Un nouveau personnage a même été ajouté. La parution est prévue plus tard cet été. La révision des deux autres tomes suivra, et un cinquième livre s’ajoutera ensuite à la série.
Un autre projet de série policière est aussi en cours de développement. À suivre !
Question #7 : Qu’est-ce que l’« uchronie » ?
Réponse de Richard : L’uchronie est un genre littéraire (et plus largement artistique) qui consiste à réécrire l’Histoire à partir de la modification d’un événement passé réel.
En d’autres termes, l’uchronie imagine ce qui se serait passé si un moment clé de l’histoire (un « point de divergence ») avait pris une tournure différente. Par exemple : « Et si les nazis avaient gagné la Seconde Guerre mondiale ? », « Et si les dinosaures n’avaient pas disparu ? », « Et si Frontenac avait gagné la bataille des plaines d’Abraham ? » Et dans mes livres : « Et si Montréal avait été annexée par la ville de Maisonneuve, serions-nous aujourd’hui des Maisonneuvois et des Maisonneuvoises ? ».
Le terme a été créé par le philosophe français Charles Renouvier en 1876, sur le modèle du terme « utopie », en combinant le préfixe grec « ou » (non) et « khronos » (temps). L’uchronie est donc littéralement un « non-temps » ou un « temps qui n’existe pas ». (Source Wikipedia)
Ce genre permet d’explorer des scénarios alternatifs, de réfléchir sur les causes et les conséquences des événements historiques, et souvent de proposer une critique ou une vision différente de notre propre réalité.
Merci Richard !
Bonne lecture et bon été !
Rédigé par Serge Daigneault
Sources :
https://monsieurboxerichardcloutier.com/
https://courrierlaval.com/nouveau-roman-pour-richard-cloutier/
https://indewiki.fr/Richard_Cloutier
https://librairiealternative.com/auteur/richard-cloutier/