Les arbres se comptent par milliers et se regroupent en plusieurs essences différentes sur le territoire de Montréal. Une dizaine d’entre elles sont plus répandues sur les rues de Montréal, les reconnaissez-vous ? Bien sûr, il peut y avoir des différences entre les arbres qui poussent en zone urbaine et ceux qui se développent en milieu naturel, dans un pré ou une forêt, même s’ils sont de la même espèce. Érable de Norvège – Acer platanoidesMême si mes feuilles ressemblent étrangement à la feuille de l’érable à sucre, je suis différent. Mes feuilles sont moins découpées, plus grandes et, surtout, je pousse mieux dans les conditions urbaines que mon cousin, l’érable à sucre. Au fil des années, plusieurs variétés ont été sélectionnées pour leur feuillage aux couleurs particulières (rouge-pourpre tout l’été, rouge au printemps devenant vert plus tard, ou vert avec le pourtour blanc) ou pour la forme originale de leur cime (colonnaire ou globulaire). En fait, il s’agit toujours de la même espèce d’arbre avec de légères différences, un peu comme les humains qui ont parfois les yeux bleus ou les cheveux frisés. Érable argenté – Acer saccharinumComme mon nom l’indique, je suis de la grande famille des érables, dont les feuilles sont aisément reconnaissables. Toutefois, les miennes sont plus finement découpées que celles de l’érable à sucre. Mais c’est surtout par le dessous de mes feuilles que l’on me reconnaît: elles sont argentées. Ajoutez à cette caractéristique, la couleur grise de ma jeune écorce et vous comprenez pourquoi j’ai un nom si riche. Avec l’âge, j’atteins une taille qui me donne l’air d’un géant. C’est la raison pourquoi, depuis une décennie, les équipes de la Ville de Montréal ont pris l’habitude de me planter surtout dans les grands espaces. Érable rouge – Acer rubrumMes feuilles sont plus petites et plus finement dentelées que la plupart de mes cousins. Mon nom vient de la couleur rouge de mes pétioles et de mes fleurs. À l’automne, certaines de mes variétés tournent au rouge avant de perdre leurs feuilles, alors que d’autres afficheront un feuillage complètement jaune. Bien que je sois de la même famille, je n’atteins pas les dimensions impressionnantes de mon cousin argenté. On m’attribue tout de même une bonne valeur ornementale puisque j’ai peu de problèmes de maladies ou d’insectes et que je suis rarement en conflit avec les humains pour l’occupation de l’espace. En plus, je m’acclimate bien à différents types de sols, bien qu’à l’état naturel, on m’observe surtout en milieu humide. Févier – Gleditsia triacanthosSi je ne devais choisir qu’un seul mot pour me décrire, je choisirais : «discret» pour ma couleur verte l’été, jaune l’automne; pour ma multitude de folioles minuscules qui donnent l’aspect de la dentelle et qui n’ont pas à être ratissées à l’automne; pour mes branches délicates, peu ramifiées, s’étirant parallèlement au sol; pour mes fleurs invisibles et sans odeur et pour ma croissance lente mais régulière rendant toute taille inutile, sauf exception. En fait, on me remarque surtout en hiver, étonné de me voir là, lorsque mes grandes fèves en spirales sèchent dans l’arbre dénudé. Effet assuré! De plus en plus cependant, on plante des variétés stériles (sans fèves) qui ont l’avantage de mieux s’adapter au milieu urbain. Frêne rouge – Fraxinus pennsylvanicaAvec mes feuilles composées de 5 à 9 folioles, vert l’été et jaune l’automne, je n’ai rien de bien spectaculaire. Il est plus aisé de me reconnaître en hiver, lorsqu’on peut voir mes branches en forme de «S» qui partent du tronc vers le bas pour remonter aux extrémités, comme les branches d’un chandelier. Mes petites branches ont des reflets roux. Ce sont elles qui sont à l’origine de mon nom. Ma popularité parmi les arbres de rues me vient, pour l’essentiel, de ma résistance aux sols lourds et compacts, à la pollution et au gel. Malheureusement, je fais partie de la grande famille des frênes, fortement menacée par un insecte ravageur : l’agrile du frêne. Frêne d’Amérique- Fraxinus americanaSi on regarde uniquement mes feuilles et l’allure générale de ma forme, on pourrait me confondre avec mon cousin, le Frêne de Pennsylvanie. Mais si on y regarde de plus près, on remarque que je n’ai pas cette teinte rouge sur mes jeunes pousses, que je grandis plus droit et que mes feuilles sont lisses. Mes graines sont allongées et portent une aile à une extrémité ce qui leur donne l’air d’une pagaie ou d’une rame étirée. De façon naturelle, mes conditions de croissance sont bonnes dans la région de Montréal, mais je préfère les zones boisées où le sol est plus riche. Orme de Sibérie (souvent appelé Orme chinois) – Ulmus pumilaJ’ai une forme plus conique et régulière que les autres ormes. Par contre, mes feuilles, plus petites, ont la même forme asymétrique et finement dentelée. Au printemps je me couvre de petites graines rondes et plates qui sèchent et tombent avant que j’aie eu le temps de faire toutes mes feuilles. Originaire de Sibérie, je suis fait pour résister aux grands froids. Je pousse rapidement et j’ai de la facilité à faire de nouvelles pousses malgré le sel des routes. À la longue, je perd le port haltier de mon espèce mais j’ai le mérite de résister, là où d’autres meurent. Micocoulier occidental – Celtis occidentalisJe suis bien à mon aise sur le territoire montréalais puisque c’est ma terre natale. Le sol et le climat me conviennent donc parfaitement. J’ai des feuilles assez grandes et très pointues, des branches peu ramifiées. Avec l’âge, ma cime se déploie pour adopter une forme étalée. C’est par mon écorce que je suis le plus facile à reconnaître : on y trouve des excroissances rondes donnant l’impression que je suis couvert d’une multitude de boutons ronds et raboteux. Tilleul d’Amérique- Tilia americanaMes feuilles plus grandes que celles de mon cousin, le tilleul à petites feuilles, ont l’air d’autant de cœurs légèrement asymétriques. Conjugué à des fleurs au parfum suave qui poussent en petits bouquets jusqu’à la mi-juillet, mon feuillage offre une ombre bienfaisante aux citadins. Grand, avec un tronc bien droit et une forme haltière, je suis d’une élégance qui se remarque. De plus, je supporte bien les tailles fréquentes. Pour ma croissance, j’ai cependant besoin d’un sol riche et fertile. Tilleul à petites feuilles – Tilia cordataJ’ai un port élégant, avec mon tronc très droit et ma forme en pointe de flèche bien régulière. Mes fleurs, peu visibles, se font remarquer lorsqu’elles embaument l’air au crépuscule. Mes feuilles ont la forme d’un cœur légèrement asymétrique. En automne, ma teinte jaune clair tranche avec mon écorce très sombre. Pour compenser ma faible résistance au sel de déglaçage en hiver, je combats avec toute mon énergie pour multiplier mes petites branches, qui ont parfois l’air de balais «de sorcière». source :Ville de Montréal |