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S’étendant en bordure de la rivière des Prairies, à l’extrémité nord-ouest de Montréal, l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville regroupe six quartiers : Cartierville, Nouveau-Bordeaux, Nicolas-Viel, Sault-au-Récollet, Saint-Sulpice et la Visitation.

Ce serait par le ruisseau Prévost, qui aboutissait dans l’anse à l’ouest du parc Nicolas-Viel, que Jacques Cartier, lors de son voyage en 1535, aurait abouti au village d’Hochelaga. Le troisième sault était trop abrupt pour lui permettre de continuer à remonter la rivière, eu égard au tirant d’eau de son embarcation et au débit estimé de la rivière à l’époque de son voyage, ce qui l’aurait obligé à revenir en aval.

La vieille paroisse du Sault-au-Récollet est l’une de nos localités montréalaises très riche en histoire.

Le village de Sault-au-Récollet, situé près du pont Papineau-Leblanc, a été l’un des deux premiers noyaux de peuplement de Montréal. On l’a nommé ainsi en souvenir d’un Récollet, le père Nicolas Viel, qui s’est noyé dans les rapides avoisinants en 1625. Son compagnon d’infortune, un jeune Français nouvellement débarqué dans la colonie, s’appelait Ahuntsic. (Source : René Tellier, » Le petit guide du Sault «.)

En 1696, les Sulpiciens bâtissent, un lieu dit Sault-au-Récollet, une place fortifiée qui donne naissance au village. Celui-ci occupe, sur la rivière des Prairies, une position stratégique en amont des rapides, là où les voyageurs qui rentrent du pays des fourrures accostent pour faire du portage. De 1696 à 1721, les Sulpiciens y dirigent donc une mission qu’ils nommèrent » Notre-Dame-de-Lorette «.

Île-de-la-VisitationÀ deux pas des moulins à farine, on érige en 1751 l’église paroissiale de la Visitation, qui subsiste aujourd’hui. La municipalité du Sault-au-Récollet, comprenant la paroisse telle qu’érigée canoniquement, fut fondée le ler juillet 1845. La municipalité du village du Sault-au-Récollet fut érigée le 11 avril 1910 et devenait la ville du Sault-au-Récollet le 19 février 1914. Cette dernière était annexée à Montréal le 22 décembre 1916. Enfin, ce qui restait du territoire de la paroisse du Sault-au-Récollet fut constitué en ville sous le nom de Montréal-Nord, le 5 mars 1915.

Au XIXe siècle, trois villages s’implantent sur les bords de la rivière des Prairies, le long du chemin de la côte du Bord-de-l’eau (aujourd’hui le boulevard Gouin) vers l’ouest : Cartierville («l’Abord-à-Plouffe» à l’origine), le Gros-Sault et » Back River » qui, en 1897, deviendra Ahuntsic. Bordeaux se détache de Cartierville, l’année suivante, pour devenir village indépendant. Le secteur cossu de Saraguay, à l’extrémité ouest, fera de même en 1914. Tous ces villages, sauf Saraguay, seront annexés à Montréal avant la Première Guerre mondiale. Des traverses y relient la côte à l’île Jésus, à l’emplacement des ponts actuels. Les charmes de la rivière attirent bientôt sur les rives des Montréalais fortunés qui en font un lieu de villégiature et s’offrent le spectacle des cageux qui descendent le courant sur leurs trains de bois. Des membres de l’influent Montreal Hunt Club occupent de somptueuses villas dans la forêt de Saraguay.

L’inauguration du chemin de fer en direction de Saint-Jérôme (l876) et l’entrée en fonction de la ligne de tramway Millen (l892) accélèrent l’urbanisation de ce secteur. Néanmoins, au début du XXe siècle, ses plages et ses boisés en font encore un lieu de villégiature important. Le boisé de Saraguay, classé arrondissement naturel en 1981, offre un aperçu de cet environnement de qualité qu’on trouvait, à cette époque, en bordure de la rivière des Prairies : flore abondante, grande variété d’arbres et d’oiseaux, eau propre….
À l’ouverture du parc Belmont en 1923, la ville a déjà rejoint la campagne et les jeunes viennent s’étourdir dans les manèges. L’air pur attire encore à Cartierville l’hôpital du Sacré-Coeur, à la recherche d’un quartier salubre pour les tuberculeux.

À l’origine, il y avait quatre saults dans la rivière. De la Visitation, des Prairies, Bordeaux et Cheval Blanc. Depuis la construction du barrage hydro-électrique en 1928 par la compagnie Montreal Light Heat and Power, devenue depuis Hydro-Québec, deux saults sont submergés, soit des Prairies, entre la limite est du parc Stanley et l’anse à l’ouest du parc Nicolas-Viel, et Bordeaux, entre la pointe ouest de l’île Perry et le parc Raimbault. (Deux îles sont également disparues. L’île aux Pins et l’île aux Sergents.) Ainsi, les rapides qui étaient l’âme des lieux sont submergées et les berges du Sault sont maintenant partiellement inondées. Le boom résidentiel de l’après-guerre dévore les derniers périmètres de campagne.

On trace des rues jusqu’aux confins du secteur. En 1959, on perce le boulevard Henri-Bourassa. Cinq ans plus tard, Saraguay, dernière enclave rurale, est annexée à Montréal. La construction de l’autoroute Métropolitaine, de l’autoroute des Laurentides et du métro achèvera l’intégration de cet arrondissement au reste de la métropole.

De nos jours, avec ses parcs riverains, ses pistes cyclables et ses installations olympiques, l’arrondissement tend à retrouver sa vocation récréative.

*Textes tirés du dépliant » Des quartiers à découvrir » Arrondissement Ahuntsic-Cartierville du Service de l’habitation et du développement urbain, Module des permis, Division de la préservation du patrimoine et du Guide » Passeport découverte – Dimanche matin, Montréal m’attend » publiés à l’occasion du 350e anniversaire de Montréal.

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