Les baby-boomers : une ressource vitale à l’avenir de l’action bénévole

Les bénévoles dont les organismes sont venus à dépendre au fil des ans – la cohorte qui a suivi la Deuxième Guerre mondiale – vieillissent. Ayant dépassé l’âge avancé de 70 et même de 80 ans, ils désertent les rangs, ce qui rend plus pressant le besoin d’assurer la relève. Tandis que les effectifs diminuent, les besoins de la communauté sont en constante croissance, notamment à cause du vieillissement de la population.

Parallèlement, une nouvelle force émerge : les baby-boomers. La société canadienne est dominée par près de 10 millions de baby-boomers, ceux qui sont nés entre 1946 et 1965. Le nombre des baby-boomers dépasse de très loin celui des autres groupes de Canadiens. Les baby-boomers représentent actuellement plus de 30 % de la population canadienne, et ce pourcentage augmente. Les premiers baby-boomers ont atteint l’âge de 55 ans en 2001. Ils représentent donc un nombre important des personnes actuellement à la retraite ou pré-retraitées. Cette augmentation devrait se poursuivre de 2010 à 2021, lorsque les cohortes suivantes de baby-boomers atteindront à leur tour l’âge de 55 ans.

Cette génération d’aînés diffère de celle qui l’a précédé. Ce sont des retraités plus jeunes, en meilleure santé, mieux éduqués et mieux nantis qu’auparavant. C’est aussi une génération aux prises avec des réalités fort différentes.
Les baby-boomers passent pour la première véritable génération « sandwich » (c’est-à-dire prise entre de jeunes enfants et des parents vieillissants). Compte tenu du vieillissement de la population, de nombreux baby-boomers retraités devront s’occuper de leurs parents qui auront amplement besoin de soins de santé et de services sociaux. En outre, les baby-boomers devenus parents à un âge plus avancé qu’aux générations précédentes seront nombreux à s’occuper d’enfants relativement jeunes durant leurs années de retraite. Ils devront prendre soin des autres, alors qu’il y aura moins de gens pour s’occuper d’eux. On admettait, jusqu’ici, que les gens à la retraite ont plus de temps mais aujourd’hui, de nombreux retraités doivent s’occuper de parents âgés ou de petits-enfants ou assumer d’autres responsabilités familiales.
Toujours dans la vie active, ils sont très déterminés lorsqu’il s’agit de considérer leurs besoins et leurs objectifs, ainsi que le temps et la disponibilité qu’ils s’apprêtent à offrir.

Le secteur bénévole aura pour défi de comprendre leurs besoins et de créer un milieu qui sera prêt à accueillir leur contribution. Comment optimiser la richesse de cette ressource bénévole? Par quels moyens les organismes peuvent-ils efficacement recruter les baby-boomers et les encourager à donner une place au bénévolat dans leur vie déjà remplie?

Cette cohorte diffère de ses prédécesseurs. Ses membres sont plus exigeants en ce sens qu’ils sont à l’affût d’occasions nouvelles et créatives de croissance et d’utilisation du temps et qu’ils recherchent des expériences intéressantes et enrichissantes. Ils rechercheront un travail bénévole qui les intéresse, dont les objectifs sont clairement énoncés, qui est bien géré et agréable à accomplir. Ils s’attendront fermement à ce que les choses soient bien faites et leur temps, utilisé à bon escient.

Pour y faire face, les organismes travaillent de plus en plus à revoir leurs modes de recrutement des bénévoles. Ils tentent d’intégrer les formations à la retraite qui se donnent en entreprise pour aller cueillir à la source cette manne. Afin de pallier à l’emploi du temps très chargé des boomers, l’activité bénévole se fait de plus en plus flexible. A l’engagement à long terme, est de plus en plus proposé un engagement ponctuel; ou encore l’option d’essayer une activité et d’évaluer si elle convient avant de s’engager. Des répertoires d’activités bénévoles susceptibles de convenir aux aînés sont à l’étude, partout, pour séduire la relève bénévole canadienne.

Le communautaire l’a compris, la relève bénévole ne se fera pas sans les baby-boomers qui apportent un éventail de compétences, de valeurs, et d’expérience dont le secteur communautaire a grandement besoin.