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Tout le monde souhaite une harmonie au sein de sa famille. Savoir que tous les membres se portent bien et qu’on retrouve une bonne entente entre tous est un souhait que l’on chérit tous. Jeune, on croit souvent être à l’abri de tous les soucis, mais il arrive que la maladie puisse frapper un des membres de notre famille sans qu’on ne s’y attende. Plusieurs études précisent que la schizophrénie n’annonce pas sont arrivée à l’enfance. C’est à l’adolescence et parfois un peu plus tard qu’elle fait son apparition. Nous avons parlé à quelques reprises des parents face à leur enfant atteint de schizophrénie. Mais les frères et sœurs sont aussi extrêmement touchés par la problématique. Ils devront eux aussi apprivoiser la maladie, faire face à leurs préjugés et parfois faire le deuil d’un frère ou d’une sœur qui ne sera plus jamais le ou la même. Chaque personne réagit différemment à l’annonce de la maladie mentale dans la famille. Par contre, certaines émotions reviennent plus fréquemment que d’autres. Je vous parlerai ici de quelques émotions souvent vécues lorsque la maladie frappe un membre de la fratrie.

Les manifestations de la maladie étant très impressionnantes et voyant la souffrance de son frère ou de sa sœur, l’enfant aura peut-être peur de développer aussi la maladie. Il pourrait aussi sentir la crainte du parent qui risque de partager la même angoisse. Il est donc très important d’en discuter avec l’enfant afin de briser ce tabou. Selon les données actuelles, si une personne a un jumeau monozygote atteint de schizophrénie, le risque pour elle de développer aussi la maladie se situe à 50 %. Pour ce qui est des jumeaux dizygotes ou de tous autres frères et sœurs, le risque est de 10 %. De plus, il est important d’expliquer à la fratrie quels sont les facteurs de risques et les facteurs de protection face à la maladie. Malheureusement, les gènes qui causent la schizophrénie ne sont pas encore identifiés et de plus, bon nombre de chercheurs croient que certaines personnes portent le gène mais ne développeront jamais la maladie. C’est pour cette raison que favoriser la résilience chez l’enfant demeure une arme puissante face à la maladie mentale.

Voir sa sœur ou son frère atteint d’une maladie n’est pas facile. La relation particulièrement significative qui existe entre les membres de la fratrie est très forte. Même si les frères et sœurs ont tendance à se « chamailler », il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une relation unique et extrêmement riche. Voir qu’une des personnes que l’on aime le plus au monde souffre à ce point est très culpabilisant. « Pourquoi ai-je le droit d’être heureux alors que lui souffre? » Certains feront de « l’autosabotage », afin de s’interdire le bonheur auquel leur frère ou sœur n’a pas droit.

Également, lorsque la personne malade est en période de crise, il est possible qu’elle soit méchante, violente, déplaisante, etc. Lorsque des situations comme celle-là se produisent, il est difficile pour les autres de faire la part des choses. Ainsi, les frères et sœurs peuvent vivre beaucoup de colère. En l’espace de quelques minutes, ils peuvent détester leur frère ou leur sœur. Ils peuvent souhaiter qu’il quitte la maison, qu’il quitte sa vie. Une fois la tempête terminée et voyant que son frère est démuni, ils se sentiront coupables d’avoir osé penser des choses aussi méchantes. Pourtant, il est tout à fait normal de vivre des émotions aussi intenses. Il est important de dire à l’enfant qu’il a le droit d’être en colère. Simplement l’aider à gérer ce type d’émotion.

Évidemment, il ne s’agit ici que de quelques exemples d’émotions qui peuvent être vécues par un jeune dont un membre de sa fratrie est atteint de maladie mentale. Comment faire en sorte que ces jeunes puissent trouver réconfort dans ce tourbillon que vit la famille? Voici quelques pistes intéressantes :

  • Prendre le temps d’expliquer au jeune les symptômes, ce qu’il doit faire s’il a peur, ce qui est grave et ce qui ne l’est pas, etc. Les équipes traitantes acceptent parfois de participer à de telles rencontres. Sinon, les intervenants de l’ALPABEM peuvent accompagner les familles pour préparer et/ou animer cette rencontre avec la fratrie
  • Passer du temps de qualité avec les enfants qui ne sont pas malades. Les parents peuvent être très occupés avec l’enfant atteint, mais il est souhaitable que les jeunes puissent avoir des moments privilégiés avec les parents
  • Offrir une oreille attentive, sans jugement.

L’enfant devenu adulte pourra vivre encore plusieurs angoisses face à la maladie de son frère ou de sa sœur. Certains enfants décideront de garder leurs distances avec la personne atteinte, d’autres deviendront une personne-ressource auprès de cette dernière et tenteront de l’aider du mieux qu’ils peuvent. Y-a-t-il une meilleure façon de réagir? Évidemment, non! Il y a autant de façons d’aborder la problématique qu’il y a de personnes touchées par la même situation. L’important est que chaque personne fasse des choix en fonction d’elle-même et non en fonction des autres.

Caroline Legault

Pour plus d’informations consultez le site d’ALPABEM:

www.alpabem.qc.ca

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