Dernière mise à jour: 23 mai 2024
Acheter la paix… Acheter l’amour
en collaboration avec ALPABEM
Jorge Monterroso
Intervenant
ALPABEM
Avez-vous tendance à être permissif, sous le couvert de la compassion, avec votre enfant qui souffre d’une maladie mentale? Êtes-vous du genre autoritaire?
Il serait beaucoup plus facile si les enfants venaient au monde avec un mode d’emploi, n’est-ce pas? Malheureusement, ce n’est pas le cas et nous traitons nos enfants de la même façon dont nos parents nous ont traités, car nous ne connaissons pas d’autres façons de faire ou nous fonctionnons sur le mode « essai-erreur ».
Il y a des parents qui ne sont pas à l’aise avec l’autorité. Possiblement que c’est en raison qu’ils ont vécu une trop grande rigidité et craignant de reproduire le même modèle, ils tombent parfois dans un modèle de laisser-faire qui s’avère souvent inadéquat pour l’enfant.
Il arrive aussi que dans certaines familles éclatées où les deux parents travaillent, la culpabilité vis-à-vis les enfants vienne « contaminer » la relation. Alors, les parents vont avoir tendance à « gâter » de façon excessive leur enfant comme pour se faire pardonner leur maladresse, leur absence ou les manques de tendresse.
Comment aider à l’accomplissement de chacun? Amour et fermeté vont-ils ensemble?
Mon amour doit être présent, mais non accaparant.
Si je l’aime trop et que je suis trop permissif, je dois me préparer à vivre avec un enfant « Roi ». Si nous n’avons jamais mis de limites pour lui offrir un encadrement sécurisant, l’enfant risque d’être insécure ou téméraire car il n’a pas appris à avoir un certain contrôle sur ses pulsions. Si je fais énormément des choses pour lui afin de lui épargner de souffrances, il risque plus tard de ne pas nous respecter, de nous manipuler et d’être autoritaire et exigeant envers nous. Un enfant qui n’est pas habitué à suivre des consignes fermes aura tendance à vivre nettement plus de conflits avec les gens qui sont en position d’autorité. Moins on met de limites et plus il en souffrira et fera souffrir les autres.
Je me dois d’être ferme et constant sans brimer l’enfant bien sûr. Ma fermeté ne doit pas tomber dans l’autoritarisme. Si je suis trop autoritaire, mon enfant risque de manquer de confiance en lui-même, d’avoir une mauvaise estime de soi et avoir de la difficulté à prendre sa place.
Le parent permissif laisse passer beaucoup de choses et il n’intervient qu’à la limite, quand il n’en peut plus. Il vit énormément de culpabilité à imposer des limites et il a peur de faire souffrir son enfant.
Le parent exigeant intervient en brimant constamment l’enfant, il met beaucoup de pression, exige, menace et punit. Il n’a aucune écoute. C’est un climat de tension où il risque de vivre l’irrespect de parts et d’autres.
Le présent article ne cherche pas à vous faire sentir coupable pour les erreurs que tout parent puisse avoir commis dans son parcours. Cet article vise plutôt à vous assurer qu’il en reste encore de moyens qu’on peut mettre en place pour corriger le tir. « Dans la vie, il y a toujours place à l’amélioration ».
Amour et fermeté sont essentiels. Les deux sont importants. Il faut chercher le juste milieu et ne pas tomber dans les extrêmes. Ni trop de l’un, ni trop de l’autre. Juste assez.
On apprend que, juste par le simple fait d’écouter, de reformuler, et d’accepter les émotions de l’enfant sans jugement, l’adulte aide l’enfant à développer une force intérieure qui va lui permettre de s’ouvrir aux autres et d’être solide face aux attaques et aux manipulations.
Si vous êtes prêts à vous investir dans la relation parent/enfant, voici quelques petits trucs qui pourraient vous surprendre par les résultats qu’on obtient si appliqués.
La base de l’équilibre émotionnel de tout être humain passe par la satisfaction de huit besoins vitaux et fondamentaux. La négligence ou la non-satisfaction de ces besoins vitaux amène l’individu à adopter des comportements dérangeants qui vont lui rendre la vie difficile et, à son tour, il rendra la vie difficile aux personnes qui l’entourent.
Besoins : |
Comblés |
pas comblés |
D’avoir la sécurité… |
Assurance |
Peureux, insécure |
D’être gratifié… |
Détermination |
Frustré, colérique |
D’avoir la satisfaction… |
Joie |
Triste, insatisfait |
D’être admiré… |
Confiance en soi |
Paresseux |
D’avoir la compassion… |
Responsabilité |
Indifférent, égoïste |
D’être important… |
Estime personnelle |
Se voit comme insignifiant |
D’avoir l’acceptation… |
Amour véritable |
Rejet de lui-même |
D’humilité… |
Humilité |
Orgueilleux |
Pour avoir une idée plus concrète de certaines applications pratiques, consultez les livres de Hélène Renaud et Jean-Pierre Gagné Être parent, mode d’emploi, et 8 Moyens efficaces pour réussir mon rôle de parent, Éditions Québecor.
Être un parent est une grande joie, mais c’est aussi un privilège qui comporte d’énormes responsabilités.
P.-S.-La maladie mentale n’est pas une excuse pour laisser passer des comportements inacceptables.
Pour plus d’informations consultez le site d’ALPABEM: