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Introduction

Malgré le fait que certains individus aient plus d’espoir que d’autres, le désespoir n’est pas juste une question de tempérament. Tout comme la santé, l’espoir est influencé par le contexte dans lequel nous évoluons – les circonstances interpersonnelles, sociales, économiques et politiques. Cela signifie que nous pouvons tous être porteurs d’espoir par l’entremise de nos actions quotidiennes.

Espérer est un verbe : quelque chose que nous devons accomplir ensemble.

Derrière l’idée « l’espoir, un mode de vie », il y a la croyance de l’influence de la communauté. En d’autres mots : « On ne peut y faire face seul. » Nous ne pouvons atteindre nos objectifs ou répondre à nos besoins sans le soutien des autres, et le bien-être dépend beaucoup de la qualité de nos relations. En pratique, cela signifie que nous pouvons favoriser l’espoir en refusant de nous isoler. Cela veut dire demander l’aide des autres lorsque nous nous sentons désespérés; maintenir l’espoir pour les autres s’ils sont incapables d’y accéder; et collaborer avec les autres de façon imaginative et y souscrire sur une base quotidienne.

La pratique de l’espoir s’avérera plutôt facile pour les parents de jeunes enfants. Procurer de l’encouragement aux enfants lorsqu’ils sont frustrés, les rassurer et les calmer lorsqu’ils sont blessés, et les encourager à recommencer quand ils croient avoir échoué fait partie de la vie de tous les jours des parents. Cependant, plus ces enfants vieillissent, plus leur donner de l’espoir peut s’avérer difficile. L’évolution constante de la dynamique entre parents et enfants ainsi que le changement des limites peut rendre la tâche difficile aux parents qui tentent d’apporter une aide appropriée et productive à leurs enfants. De plus, les enfants plus âgés et les adolescents deviennent quelquefois méfiants et même méprisants à l’idée que leurs problèmes vont s’améliorer avec le temps.

Se centrer sur l’espoir : conseils pour encourager l’espoir chez nos enfants

La pratique de l’espoir avec nos enfants est un processus continu. Voici quelques façons de rendre nos vies de famille centrées sur l’espoir et l’encourager chez nos enfants.

Dans une conversation
En écoutant
L’écoute active. Il est facile de prendre la mauvaise habitude d’écouter nos enfants à moitié et de répondre pendant qu’ils expliquent quelque chose. C’est en agissant de cette façon que nous pouvons manquer une occasion de vraiment comprendre ce qu’ils nous disent. Nous pouvons appliquer l’écoute active en répétant que ce nos enfants nous disent ou en le disant dans nos propres mots. Il est surprenant de réaliser combien une conversation peut être productive et plus significative lorsque celle-ci commence par : « Ce que je crois comprendre… »

Se concentrer sur le message.
Les enfants et les adolescents peuvent emprunter un langage excessif pour décrire les problèmes auxquels ils sont confrontés. Essayer de comprendre l’idée ou le besoin derrière leur récit passionné peut aider à comprendre l’enjeu de leurs problèmes. La plupart du temps, ils expriment des besoins universels : le besoin d’appartenance, de se sentir respectés, de se sentir bien et de réussir. Que peuvent vouloir signifier les sentiments de tristesse, de colère, de peur ou d’incertitude des enfants en ce qui concerne ce qui se passe dans leurs vies ? Qu’expriment leurs sentiments quant à leur besoin de bien-être ?

Mettre l’empathie en pratique.
Nous pouvons démontrer de l’empathie en essayant de comprendre le cadre de référence de notre enfant ou de notre adolescent. Comment définissent-ils leurs perceptions, leurs objectifs, leurs ambitions et leurs rêves ? Que représente leur situation ou leurs problèmes ?

Pendant la conversation
Éviter de minimiser.
Plusieurs adultes croient que la vie n’est pas toujours juste et réagissent à des revers ou à des déceptions avec résignation. Cette attitude peut invalider indirectement les sentiments d’un enfant. Quand nous disons à un enfant qu’il exagère ou qu’ils dramatisent, nous minimisons son sentiment d’injustice ou d’indignation. Dans ces moments, il est préférable de s’arrêter et de réfléchir à nos propres expériences et hypothèses concernant le désespoir. Demandons-nous : quelle est la réaction appropriée face à une déception ? D’où tenons-nous cette idée ? De quelle manière nos hypothèses aident-elles ou nuisent-elles à notre habileté à faire preuve d’ouverture lorsque nos enfants nous parlent de leurs problèmes ?

Adapter les réponses.
Un simple réconfort fonctionne plutôt bien avec de jeunes enfants, surtout s’il est accompagné d’un geste d’affection. Quant aux enfants plus âgés et aux adolescents, il est préférable d’adapter la complexité d’une réponse à la complexité du problème. Une réponse utile serait d’admettre que les choses ne sont pas si simples et d’ensuite aider l’enfant à comprendre son problème d’après la plus grande expérience du parent.

En cas de conflits
Ralentir.
En tant que parents et éducateurs, nous tentons instinctivement de prendre soin des enfants. Quand ceux-ci sont mal pris, nous avons tendance à vouloir les rassurer rapidement et à nous mettre en mode « résolution de problèmes ». Il n’y a malheureusement pas de solutions à tous les problèmes, et certains sont hors de portée autant pour les enfants que pour nous. Prendre le temps d’écouter ce que le problème signifie pour notre enfant peut s’avérer utile et sain, même s’il n’existe pas de solution.

Se concentrer sur les forces et les habiletés.
Quand un enfant fait face à un conflit, le fait de souligner ses forces et habiletés peut l’aider à devenir porteur d’espoir et à affronter les défis futurs avec succès. Vous pouvez également l’aider en le complimentant lorsqu’il est attentionné, aimable, perspicace ou stratégique par rapport à des situations décevantes. Plus le compliment est détaillé, mieux c’est. Par exemple : « J’ai été vraiment impressionné par la manière dont tu t’es comporté dans le conflit avec ton frère. Ta façon de lui poser des questions avec respect sur sa perspective des choses démontrait de la gentillesse et de la maturité. »

Faciliter les liens.
Il est bénéfique pour les jeunes d’avoir une variété de contacts humains. Les encourager à parler à d’autres personnes de leurs conflits, que ce soit à une tante, à un ami de la famille, à un professeur ou à des conseillers en orientation, peut les aider à établir un réseau de soutien qui leur offrira une variété de perspectives et de soutien. Les réunir avec d’autres individus qui ont vécu des conflits semblables peut leur permettre d’avoir l’espoir que tout se réglera.

En général
Encourager l’indépendance.
Les porteurs d’espoir ont confiance en leur habileté à donner un sens d’accomplissement dans leurs propres vies. Lorsque les jeunes sont en mesure de prendre des décisions par eux-mêmes, ils comprennent qu’ils sont capables de gérer leur environnement. Ainsi, en ayant le choix et l’opportunité d’essayer, d’échouer et de réessayer, ils apprendront ce que signifie avoir de l’espoir.

Être un modèle.
Les enfants apprennent comment se comporter en suivant l’exemple de leur entourage. Quand nous démontrons certains comportements et attitudes qui favorisent l’espoir et le bien-être, les jeunes de notre entourage ont l’opportunité d’apprendre de nos exemples. Voici quelques exemples d’espoir et de bien-être que nous pouvons leur inculquer :
• Exprimer ses émotions (même les plus difficiles) et être en mesure d’en discuter;
• Soutenir les personnes qui éprouvent des difficultés et laisser les autres nous soutenir lorsque nous avons besoin d’aide;
• Avoir et apprécier des relations basées sur le respect et l’amour;
• Prendre l’initiative dans certaines circonstances et suivre l’exemple dans d’autres;
• Planifier l’avenir, établir des objectifs à court et à long terme;
• Reconnaître que la vie comporte des échecs et des déceptions :
ºnous dire que ce n’est pas grave de faire des erreurs;
ºnous excuser lorsque nous faisons des erreurs;
ºêtre bon perdants;
º adapter nos objectifs pour qu’ils soient plus facilement réalisables.
• Démontrer que tous les individus (incluant nous-mêmes) ont une valeur:
ºne pas porter de jugement;
ºêtre curieux et intéressés par les autres ;
ºavoir une bonne estime de soi;
ºtenir compte du fait que les possessions matérielles ne reflètent pas la valeur d’une personne.

Ce que peuvent faire les parents et les éducateurs pour amorcer une discussion saine sur la santé mentale et le bien-être chez leurs enfants

À commencer dès maintenant
• Exprimez à votre enfant que vous l’aimez et l’acceptez comme il est. Ne présumez pas qu’il le sait déjà ou qu’il n’a pas besoin qu’on le lui répète.
• Communiquez avec vos enfants. Invitez-les à vous parler de ce qui se passe dans leur vie – autant des choses positives que négatives –, mais respectez leur choix s’ils décident de ne pas tout vous dire. Les adolescents ont besoin de leur jardin secret, mais si vos rapports sont fondés sur la confiance, il y a plus de chances qu’ils aillent vous voir lorsqu’ils auront vraiment besoin d’aide.
• Indiquez à vos enfants qu’ils peuvent discuter avec vous en toute confiance. Dites-leur sans détour que vous êtes même prêt à entendre des choses pénibles et que rien de ce qu’ils pourraient vous dire ne risque de détruire votre relation.
• Sachez vous adapter à divers modes de communication. Certains jeunes ont beaucoup de difficulté à s’ouvrir en présence des autres, mais non lorsqu’ils communiquent par courriel ou par écrit en général. Demandez-leur ce
qu’ils préfèrent et essayez d’utiliser ce moyen.
• Efforcez-vous de ne pas mêler votre enfant à vos propres problèmes d’adulte.
• Dénoncez les préjugés véhiculés dans votre entourage, choisissez vos mots lorsque vous parlez de maladies mentales et soyez attentif à vos réactions lorsqu’on vous décrit le cas d’une personne atteinte ou que vous rencontrez une personne atteinte d’un trouble mental.

Ce que vous pouvez faire si votre enfant vous révèle qu’il vit des difficultés.

Méfiez-vous de vos suppositions
• Ce n’est pas grave de ne pas avoir toutes les réponses – ce n’est pas ce qu’on attend de vous.
• N’oubliez pas que de nombreux jeunes craignent que leurs parents ne soient pas disposés à écouter tout ce qu’ils ont à dire. Ainsi, le simple fait de prêter une oreille attentive à votre enfant en s’efforçant de vraiment comprendre ce qu’il vous dit est un premier pas d’une importance cruciale.
• Plutôt que de vous imaginer toutes sortes de choses à propos de ce que vit votre enfant, posez-lui des questions et montrez-lui de l’intérêt. Admettez que s’il prend la peine de vous confier ses préoccupations, c’est que le sujet mérite votre temps et votre attention. Lorsque vous vous fiez à des suppositions plutôt que de dialoguer avec votre enfant, vous manquez une belle occasion de favoriser la communication et la confiance. Chez les jeunes qui sont aux prises avec un problème réel de santé mentale, l’absence d’écoute des parents peut causer beaucoup de tort et constituer un obstacle majeur au rétablissement de la personne.
• Ne parlez pas à d’autres personnes des difficultés de votre enfant sans avoir d’abord obtenu son accord.
• Ne vous précipitez pas pour proposer des solutions. En offrant trop tôt vos conseils ou votre avis sur les mesures à prendre, la conversation risque de tourner court et vous n’aurez pas la chance de bien comprendre ce que veut exprimer votre enfant et de renforcer votre lien de confiance.

Saisissez l’occasion qui se présente
• Considérez que si votre enfant vous fait part de ses inquiétudes, c’est qu’il trouve que vous méritez son temps et son attention. Posez-lui des questions, témoignez-lui votre intérêt.
• Demandez à votre jeune ce qui l’aiderait le plus dans l’immédiat. Peut-être qu’il a juste besoin qu’on l’écoute, ou qu’il aimerait obtenir de l’aide pour faire des recherches, ou qu’il voudrait que vous l’accompagniez chez le médecin. Vous ne pouvez pas vraiment savoir ce qu’il attend de vous à moins de le lui demander.
• Discutez ouvertement avec lui des solutions possibles, notamment des types d’aide ou de traitement auxquels
vous pourriez recourir.

Prenez soin de vous-même
• Il peut être extrêmement troublant d’écouter son enfant vous confier ses difficultés psychologiques – surtout si ce récit vous pousse à craindre pour sa santé physique ou pour sa vie. Il est normal de réagir à ce type de confession par la peur, la tristesse, la colère et un sentiment de culpabilité et d’impuissance. Ce désarroi est légitime et vous devez vous donner du temps et de l’espace pour digérer la nouvelle, mais efforcez-vous de ne pas accorder plus d’importance à vos sentiments qu’au problème que vit votre enfant. Surveillez vos réactions, car il est probable que votre enfant y sera hypersensible. Essayez d’être le plus neutre, attentif et ouvert possible.
• Admettez que les préjugés dont sont victimes les jeunes atteints de troubles mentaux affectent aussi leurs parents. Vous aurez peut-être l’impression qu’on vous juge ou tient responsable des difficultés de votre enfant, que tout ça est un peu votre faute, mais il n’en est rien. Soyez indulgent avec vous-même et permettez-vous d’être simplement humain. Vous n’êtes peut-être pas un parent parfait, mais qui peut prétendre l’être?
• Prenez soin de vous. Ce n’est pas chose facile d’apporter du soutien à son enfant lorsqu’il éprouve des problèmes de santé mentale. Profitez de toutes les occasions de soutien qui vous sont offertes et n’oubliez pas de prendre des temps de repos pour récupérer.

Un truc à essayer ?

Vous pouvez établir entre vous et vos jeunes un code ou des signaux qui serviront à vous indiquer qu’ils veulent vous parler d’une chose importante. Toutes sortes de signes peuvent être employés, comme des mots codes, un courriel codé ou la position d’une figurine aimantée sur le réfrigérateur. Le recours à ce type de système est une façon bien concrète de montrer à votre enfant que vous êtes disposé à aborder des questions difficiles avec lui et que vous serez là lorsqu’il aura besoin de vous. Ce procédé a aussi l’avantage de vous donner un peu de temps pour vous préparer à une situation qui risque d’être difficile sur le plan émotif.

Que faire face aux pensées suicidaires de son enfant

Si vous croyez que votre enfant pourrait être suicidaire :
• Soyez direct. Demandez-lui directement s’il ou elle a déjà pensé au suicide (« t’arrive-t-il de vouloir te faire du mal ou te tuer ? »). Prenez toujours au sérieux les signes se rapportant au suicide.
• Rappelez-lui que vous êtes là pour lui. Les personnes qui ont des pensées suicidaires ont tendance à croire qu’ils sont un poids pour leur entourage. Il est donc important de leur communiquer votre amour, de leur dire que vous ne voulez pas qu’ils meurent et que vous êtes là, que vous l’aiderez à traverser cette période difficile.
• Rappelez-lui qu’il y a toujours de l’espoir. Faites savoir à votre enfant qu’il y a plusieurs types d’aide et de soutien qui sont offerts aux jeunes suicidaires, et qu’on peut l’aider à se sentir mieux.
• Emmenez-le voir votre médecin de famille dès que possible. Si celui-ci n’est pas disponible, n’hésitez pas à conduire l’enfant aux urgences de l’hôpital le plus proche de chez vous. Ne le laissez jamais seul dans ce genre de situation.

Pour plus de renseignements sur la santé mentale et le bien-être chez les jeunes ou pour obtenir de l’aide : www.jeunessejecoute.ca et par téléphone : 1-800-668-6868

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