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Définition

Est-ce que la peur des araignées est une phobie ou une peur normale? Est-ce que d’avoir peur de prendre le métro ou l’autobus est une phobie? L’enfant qui refuse d’aller à l’école souffre-t-il d’une phobie? Comment distinguer les phobies d’une peur normale? Bien des questions, bien des peurs différentes, d’où l’importance de tenter de clarifier quelque peu ces différentes peurs qui parfois peuvent nuire considérablement à la qualité de la vie quotidienne.

Le terme phobie se réfère à une peur excessive, soit d’une situation, d’un objet spécifique ou encore d’une circonstance particulière. La peur et la phobie se différencient en quelque sorte par l’intensité de la réaction (j’ai peur des chats mais je peux demeurer dans la pièce où il y a un chat versus fuir la pièce et éviter tous les endroits où je risquerais de rencontrer un chat!).

Les personnes qui souffrent de phobie reconnaissent leurs peurs, sans toutefois pouvoir en expliquer l’origine, qui est irraisonnée. Leurs peurs les contrôlent totalement, contrairement à la majorité des gens qui, bien qu’ils éprouvent des peurs, telles craindre une entrevue d’emploi ou dormir seul à la maison, trouvent cependant des stratégies » pour passer à travers «. C’est donc la gravité de cette incapacité de la personne à s’adapter à son environnement qui permet de différencier les phobies des » peurs normales «.

Il existe donc plusieurs sortes de phobies. L’agoraphobie, la phobie sociale et les phobies spécifiques sont les termes utilisés pour les classifier.

L’agoraphobie est la peur de se trouver dans des situations d’où il pourrait être difficile de s’échapper rapidement ou d’obtenir de l’aide, soit celle de se retrouver seul à l’extérieur du domicile, par exemple, dans une foule. La phobie de loin la plus handicapante, l’agoraphobie restreint les déplacements de la personne atteinte ou exige pour celle-ci un accompagnement en dehors de son domicile. Plusieurs professionnels de la santé croient que l’agoraphobie est presque toujours accompagnée d’attaques de panique. Différentes équipes de chercheurs tentent de répondre à cette question.

La phobie sociale consiste en une peur importante, persistante de diverses situations sociales ou de situations où les personnes doivent performer. La personne s’inquiète de ses interactions sociales et craint de se retrouver dans des situations embarrassantes où elle pourrait être jugée, regardée, humiliée. Un patient souffre d’une phobie sociale généralisée lorsqu’il évite plusieurs situations sociales. Les phobies sociales les plus fréquentes sont de parler devant un groupe, d’entretenir une conversation, particulièrement avec une personne inconnue, ou encore de parler avec une personne d’autorité. D’autres personnes souffrant de phobie sociale éprouvent plutôt de la difficulté à parler au téléphone, à manger ou boire devant des personnes qui les regardent ou à participer à des activités où il pourrait y avoir un auditoire, telles que les activités sportives ou les concerts. Il est parfois difficile de faire une distinction entre la phobie sociale généralisée et la personnalité évitante, cette dernière se manifestant souvent dès l’enfance.

Une phobie spécifique consiste en une peur importante et persistante d’un objet ou d’une situation spécifique comme les hauteurs, les animaux, les microbes, les vols aériens, les ascenseurs, les injections ou le sang. La personne souffrant de phobie spécifique adopte des comportements d’évitement, mais elle acceptera de vivre, bien qu’avec une crainte intense, certaines situations incontournables. La plupart des phobies spécifiques débutent à la fin de l’adolescence ou au début de la vie d’adulte, sauf pour la peur des hauteurs, qui elle serait discernable dès l’enfance.

Les symptomes

Une phobie est donc une peur irrationnelle qui entraîne un évitement conscient de la situation, de l’objet ou de l’activité. De plus, la présence et/ou l’anticipation d’être placé devant la situation phobique entraîne une détresse importante. Enfin, l’exposition au stimulus ou situation phobique provoque presque invariablement une réponse d’anxiété immédiate qui peut soit déclencher des attaques de panique ou prédisposer au développement d’attaques de panique. Il est cependant faux de croire que les phobies sont toujours accompagnées d’attaques de panique.

Tout le monde peut donc, un jour ou l’autre, développer des phobies. D’ailleurs, il est probable que plusieurs personnes souffrent de phobies sans chercher de traitement : elles s’adaptent à leur phobie par différents mécanismes tel que l’évitement, ont un «compagnon phobique», ou autres mécanismes «d’adaptation». Il n’en est pas ainsi pour tous les gens souffrant de phobies : en effet, les phobies peuvent nuire considérablement au fonctionnement et à la qualité de la vie quotidienne. Elles peuvent entraîner des troubles conjugaux, familiaux et sociaux importants. Ainsi, un jeune homme souffrant d’une phobie sociale généralisée peut avoir une grande difficulté à se trouver un emploi parce qu’incapable de faire face à l’entrevue de sélection, être incapable d’avoir une vie amoureuse satisfaisante étant incapable d’approcher les jeunes femmes. Il peut donc être confiné à vivre isolé, sans vie sociale et affective.

Il est important de noter que les enfants expriment leur anxiété et/ou peur de façon bien différente de l’adulte. En effet, l’enfant peut se mettre à crier, pleurer, devenir turbulent ou refuser d’aller s’amuser avec d’autres enfants. L’observation attentive des comportements de l’enfant permettra souvent aux parents de déceler et d’identifier l’objet ou la situation de peur de l’enfant.

De plus, les personnes souffrant de phobies spécifiques sont à risque de développer d’autres troubles anxieux, des dépressions, des abus de substances tels que drogues et/ou alcool. En effet, la consommation de drogues et d’alcool permet de diminuer leur anxiété et par le fait même leur donner l’illusion d’être capable de mieux fonctionner ou de faire face à la situation phobique.

Les phobies peuvent même entraîner des comportements dangereux tel que déclencher une réaction catastrophique face à une araignée se promenant sur le pare-brise avant d’une automobile chez une personne conduisant son automobile sur une autoroute achalandée ; mettre en danger la santé des gens : en effet une personne souffrant de la phobie du sang ou des injections peut refuser ou omettre de passer certains examens médicaux qui seraient nécessaires pour poser un diagnostic ou traiter une maladie

Les causes

Selon le rapport du Gouvernement du Canada « Aspect humain de la santé mentale et de la maladie mentale au Canada 2006, les troubles anxieux découlent de l’interaction complexe de facteurs génétiques, biologiques, cognitifs, développementaux et autres, comme le stress personnel, socioéconomique ou professionnel. Diverses théories ont été avancées pour expliquer le rôle joué par ces facteurs dans l’apparition des troubles. La première théorie est expérientielle. Elle postule que la peur peut naître d’une première expérience, comme une situation embarrassante, une agression physique ou sexuelle ou le fait d’être témoin d’un acte violent. Les expériences subséquentes de nature analogue ont pour effet de renforcer la peur.

Selon une seconde théorie, liée à la cognition ou à la réflexion, l’individu croit ou prévoit qu’une situation donnée prendra une tournure embarrassante ou dangereuse. Un tel phénomène peut être lié à la présence de parents surprotecteurs qui mettent continuellement la personne en garde contre d’éventuels problèmes. Une troisième théorie repose sur des fondements biologiques. Des recherches indiquent que l’amygdale, une structure située en profondeur dans le cerveau, sert à signaler la présence d’une menace et déclenche une réaction de peur ou d’anxiété. Elle emmagasine aussi des souvenirs émotionnels et peut intervenir dans l’apparition de troubles anxieux. Les enfants d’adultes atteints de troubles anxieux sont beaucoup plus à risque que l’ensemble de la population, ce qui indique l’existence d’une possible piste génétique. De nombreuses études ont aussi confirmé le lien entre les neurotransmetteurs du cerveau, comme la sérotonine et la norépinéphrine, des facteurs hormonaux et l’apparition et l’évolution de troubles anxieux.

Prévenir et soigner

Puisque les personnes souffrant de phobies spécifiques se présentent rarement pour recevoir un traitement, il est difficile d’avoir toutes les informations pertinentes sur l’évolution des phobies spécifiques. Elles sont cependant considérées comme étant un des troubles anxieux les plus faciles à traiter, répondant très bien à la thérapie basée sur l’exposition. L’utilisation de la médication est rarement nécessaire. Par contre, sans traitement, les phobies spécifiques, dont le début se situe souvent dans l’enfance, auront tendance à se poursuivre à l’âge adulte, persisteront durant plusieurs années sans cependant démontrer de variation dans l’intensité.

La thérapie cognitivo-comportementale, individuelle ou en groupe, et le traitement pharmacologique sont les deux approches recommandées pour le traitement de la phobie sociale. Selon les dernières études, les deux approches auraient une efficacité presque identique. Cependant, il est reconnu que le taux de rechute est moindre avec le traitement psychologique. Certains patients pourront recevoir les deux approches simultanément (traitement combiné). D’après les dernières études, le traitement combiné ne serait pas plus efficace que les autres types de traitement. Ce sont les antidépresseurs, qui sont le traitement pharmacologique de premier choix. Les doses utilisées seront les mêmes que celles utilisées pour traiter la dépression. Il est difficile de prédire la durée du traitement pharmacologique, cette dernière variant de douze mois à plusieurs années.

L’agoraphobie sera traitée avec les mêmes approches que celles recommandées pour la phobie sociale. Cependant, la réponse au traitement est supérieure pour un patient souffrant d’agoraphobie que pour le patient souffrant de phobie sociale.

Puisque le traitement peut améliorer grandement la qualité de vie d’une personne souffrant de phobie, il est donc justifié de consulter si on croit souffrir d’une phobie quelconque. Dans un premier temps, il est important de consulter un médecin de famille qui pourra poser le diagnostic, offrir une médication si nécessaire, et orienter vers des services plus spécialisés, psychologiques ou autres, selon la gravité de la phobie.

Ressources

  • Synopsis of psychiatry , Behavioral Sciences/Clinical Psychiatry par Kaplan &Sadock’s, 9th ed., H.I.Kaplan, B.J. Sadock. (eds.), Lippincott, Williams & Wilkins, 2003.
  • Les Troubles Anxieux, Approche cognitive et comportementale par Robert Ladouceur, André Marchand, Jean-Marie Boisvert.
  • Le site de l’Association/Troubles anxieux du Québec est le pendant québécois du site américain Anxiety Disorders Association of America (http://www.adaa.org).
  • La Clé des Champs, Réseau d’entraide pour personnes vivant avec le trouble anxieux, 514.334.1587: http://www.lacledeschamps.org
  • Phobies-Zéro, ligne d’écoute: 514.276.3105: http://www.phobies-zero.qc.ca
  • Revivre : Association québécoise de soutien aux personnes souffrant de troubles anxieux, dépressifs ou bipolaires : ligne d’écoute : 514.738.4873 ou 1.866.REVIVRE entre 9h00 a.m. et 9h00 p.m., du lundi au vendredi ou par courriel à [email protected]: http :www.revivre.org

Pour en savoir plus sur Les phobies ou sur les maladies mentales, consultez le site Internet de la Fondation des maladies mentales : www.fondationdesmaladiesmentales.org

 

 

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