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Chaque année, des milliers de personnes en quête de soleil rapportent de leur voyage davantage que de beaux souvenirs. Nausées, crampes abdominales, vomissements et diarrhée peuvent être quelques uns des effets désagréables d’un séjour sous les tropiques. Bon nombre de voyageurs courent un risque élevé de contracter une maladie gastro-intestinale dans une destination tropicale ou sub-tropicale.

La diarrhée, aussi appelée «tourista», est le problème médical le plus fréquent des gens voyageant dans des pays en développement et autres destinations touristiques. La diarrhée des voyageurs est une infection intestinale causée par des bactéries, des parasites ou des virus transmis par l’eau ou les aliments contaminés.

Les bactéries sont la principale cause des infections gastro-intestinales. Les plus fréquentes sont Escherichia coli, Campylobacter jejuni et des espèces de Salmonella et de Shigella. Les bactéries Aeromonas, Pleasiomonas et Yersinia et les espèces de vibrions autres que celle causant le choléra sont parfois en cause tandis que la bactérie Vibrio cholerae est rarement en cause.

Les parasites qui provoquent une diarrhée aiguë chez les voyageurs sont notamment Giardia lamblia, entamoeba histolytica et cryptosporidium. La giardiase est la forme la plus commune de diarrhée; elle peut persister pendant plusieurs semaines après le retour du voyageur la maison.

Les novovirus sont des causes communes de gastroentérite virale dans le monde. Ils sont présents toute l’année, mais ont une activité accrue pendant l’hiver. Il est commun d’assister à des flambées qui se produisent généralement là où de nombreuses personnes sont rassemblées dans des endroits fermés pendant de longues périodes (p. ex., dans des colonies de vacances, des écoles, des centres d’hébergement et de soins de longue durée et des paquebots de croisière). Au Canada, on a signalé des éclosions dans divers types de milieux, notamment des départements d’urgence d’hôpitaux, des résidences pour personnes âgées, des garderies et des écoles.

Les épisodes de diarrhée chez le voyageur se présentent habituellement de façon abrupte, soit pendant le voyage ou peu après le retour à la maison. Quoique généralement bénigne et se résorbant d’elle-même, la diarrhée du voyageur peut nuire à la qualité des vacances ou à la réussite d’un voyage d’affaires.

Il est possible d’éviter la diarrhée du voyageur. Le risque de maladie dépend de la qualité et de la pureté des aliments et de l’eau consommés et du recours à de bonnes pratiques d’hygiène personnelle.

Maladie gastro-intestinale transmise par les aliments

Les aliments contaminés constituent la principale cause de diarrhée chez les voyageurs. Les aliments à risque élevé sont les crèmes pâtissières, les mousses, les salades de pommes de terre, les sauces hollandaises, les mayonnaises et les fruits de mer. Il est préférable d’éviter les buffets à salades, les légumes crus et les fruits qui ne peuvent être pelés facilement comme les raisins, les fraises et les framboises. Le fait de goûter à des aliments vendus dans la rue peut constituer une nouvelle expérience culturelle pour le voyageur; toutefois, il faut toutefois se rappeler que nombreux sont les postes de vente qui n’ont pas d’installations sanitaires ou d’équipement de réfrigération adéquats et que cela augmente, par le fait même, le risque de contracter la diarrhée du voyageur.

Maladie gastro-intestinale d’origine hydrique

S’il est vrai que presque partout en Amérique du Nord on traite l’eau potable pour éliminer les micro-organismes qui pourraient causer des infections, ce n’est pas toujours le cas dans d’autres pays. Ainsi, si l’on utilise de l’eau non traitée pour laver ou préparer des aliments, ces derniers risquent d’être contaminés par des micro-organismes causant des maladies.

La diarrhée d’origine hydrique est généralement causée par l’ingestion de virus ou de parasites présents dans l’eau contaminée par des déchets fécaux d’origine agricole ou humaine. L’eau est moins souvent en cause dans la diarrhée du voyageur car la concentration des organismes pathogènes est relativement moins élevée dans l’eau que dans les aliments solides.

Prévention des maladies gastro-intestinales

Nombreuses sont les autorités nationales des pays où le tourisme est important qui ont pris des mesures particulières pour minimiser le risque des voyageurs de contracter une maladie gastro-intestinale. Les programmes nationaux visant à améliorer les conditions peuvent inclure : la formation des employés des sites touristiques et des hôtels en vue d’instaurer des pratiques sanitaires de base et des procédures sécuritaires de manipulation des aliments; des inspections sans préavis des installations hôtelières visant tout particulièrement les procédures de manipulation des aliments; des recommandations pour chacun des hôtels et des sites touristiques inspectés.

Les recommandations

La consigne élémentaire dont il faut se rappeler est de «ne rien ingérer qui n’ait été bouilli, cuit ou pelé»

  • Ne consommez que des aliments qui ont été bien cuits et qui sont encore chauds lorsqu’on vous les sert.
  • Ne buvez que de l’eau purifiée qui a été bouillie ou désinfectée avec du chlore ou de l’iode ou encore de l’eau embouteillée commercialement dans des contenants bien scellés.
  • Les boissons gazeuses sans glaçon, y compris les bières, sont habituellement sûres.
  • Évitez les glaçons, à moins qu’ils aient été fabriqués avec de l’eau purifiée.
  • Le lait non pasteurisé devrait être bouilli.
  • Évitez les produits laitiers non pasteurisés et la crème glacée.
  • Évitez les aliments non cuits – tout particulièrement les mollusques – et les salades. On peut habituellement manger sans danger les fruits qui peuvent être pelés.
  • Évitez les aliments vendus dans la rue.
  • Lavez-vous les mains avant de boire ou de manger.

Les boissons sûres sont les boissons gazeuses, l’eau gazeuse embouteillée, les jus de fruits embouteillés, les boissons alcoolisées sans glaçon et les boissons chaudes comme le thé. Au besoin, on peut purifier l’eau par la chaleur, la filtration ou la désinfection chimique. Faire bouillir l’eau est sans doute le meilleur moyen de la rendre potable. Le seul fait d’amener l’eau à ébullition suffit pour tuer tous les organismes communs qui peuvent causer la diarrhée du voyageur.

On rappelle également aux voyageurs que l’abus de soleil, d’alcool ou de mets épicés peut déranger leur processus de digestion habituel. On recommande de se protéger du soleil et d’éviter de consommer de l’alcool et des mets épicés, ou d’en consommer avec modération.

Si vous souffrez de nausées, de crampes abdominales, de diarrhée ou de vomissements pendant votre voyage ou à votre retour, vous devriez consulter un médecin si les symptômes persistent pendant plus de 48 heures ou si vous présentez une diarrhée sanglante. La plupart des cas de diarrhée du voyageur guérissent spontanément en quelques jours. La diarrhée peut causer de la déshydratation si les fluides et électrolytes perdus ne sont pas remplacés. La réhydratation est donc l’aspect le plus important du traitement de la diarrhée et il est essentiel d’augmenter sa consommation de liquides aux premiers signes de diarrhée.

Voici deux solutions maison de réhydratation orale :

Recette 1

240 ml (1 tasse) de jus de fruit
2,5 ml (½ c. à thé) de miel (pasteurisé)
0,5 ml ( c c. à thé) de sel
1 ml (¼ c. à thé) de bicarbonate de soude

Recette 2

1 litre d’eau purifiée
5 ml (1 c. à thé) de sel
40 ml (8 c. à thé) de sucre

Les voyageurs peuvent apporter avec eux des médicaments antidiarrhéiques en vente libre au cas où ils seraient malades. Plusieurs produits sont disponibles. Le médecin ou la clinique santé-voyage peut recommander le produit approprié. On doit cependant être prudent lors de l’administration d’agent antimotilité aux enfants car le risque de complication grave est accru chez ces derniers.

Le sous-salicylate de bismuth a des propriétés antisécrétoires, antibactériennes et anti-inflammatoires; ce produit est également efficace pour le traitement des cas bénins ou modérés de diarrhée du voyageur chez les adultes. Cependant son efficacité peut être retardée, exigeant la prise fréquente de doses. En outre, si le voyageur prend de la doxycycline, un médicament antibiotique pour la prévention du paludisme, il y aura interférence avec l’absorption du sous-salicylate de bismuth.

Tout voyageur qui a de la fièvre et de la diarrhée pendant son voyage ou à son retour d’une région où le paludisme est endémique devrait subir une épreuve sanguine pour exclure la présence de paludisme dans son système.

On ne recommande pas la prise d’antibiotiques à titre préventif. Toutefois, suite à une évaluation des risques individuels encourus, un médecin pourrait prescrire des antibiotiques à certains voyageurs à risque très élevé partant pour un court laps de temps, tels que ceux chez qui une maladie ne peut être tolérée, aux voyageurs ayant une susceptibilité accrue à la diarrhée du voyageur et aux personnes immunodéprimées ou qui souffrent d’une maladie chronique, au cas où ils auraient la diarrhée ou une maladie gastrique dans un endroit où l’aide médicale n’est pas disponible.

Crédits photo : © Royalty-Free/Corbis

Pour plus d’informations: INSPQ

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