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La Promenade Bellerive n’aurait jamais vu le jour sans l’obstination d’une poignée de citoyens qui ont commencé à réclamer dès le début des années 60 l’aménagement d’un parc dans leur quartier.

Avec sa situation privilégiée en bordure du fleuve et face à l’île Charron, la Promenade Bellerive semblait promise de longue date à un usage récréatif. Déjà en 1883, la Ville avait obtenu de louer la « propriété Bellerive » de la North Shore Railway Co. pour une période de dix ans, à condition de la transformer en parc public. À l’expiration du bail, le Canadien Pacifique, qui était entretemps devenu propriétaire des terrains, avait souhaité en reprendre possession. Pour les conserver, la Ville lui céda l’emplacement de la future gare-hôtel Viger, rue Notre-Dame, aujourd’hui l’édifice Jacques-Viger.

Consciente du potentiel du lieu et désireuse de le protéger des visées d’expansion du port de Montréal, l’administration municipale établit une réserve au début des années 60. Malgré tout, les aménagements tant espérés par la population tarderont à se concrétiser. Les citoyens devront attendre 1977, avec l’ouverture de la clôture longeant le fleuve, pour avoir enfin accès à ses berges.

Les années 80 : L’aménagement se fait attendre Au milieu des années 80, le site de la future Promenade Bellerive consiste toujours en un long espace plat, sans aménagement. Les rives sont devenues artificielles, essentiellement composées de remblais déposés là lors des travaux de construction du pont-tunnel Louis-H-Lafontaine.

En 1984, l’administation Drapeau annonce l’aménagement d’un quai à pêche. En fait, il s’avérera que ce « quai » de 30 pieds de haut servirait plutôt aux entrepreneurs en déneigement pour rejeter leur cargaison polluée dans les eaux du fleuve. Alarmés, les résidants du quartier Mercier déposeront une pétition à la Commission d’aménagement de la Communauté Urbaine de Montréal pour empêcher la réalisation du projet.

À la même époque, le Port de Montréal accepte de louer à la Ville pour un dollar symbolique un vaste terrain entre les rues Liébert et Meese afin de permettre l’aménagement d’un parc public.

Le Service des parcs de la Ville élabore en 1987 le premier plan directeur de la Promenade Bellerive. Peu après, on assiste à la naissance du Comité Promenade Bellerive, un regroupement local visant à protéger et aménager le parc. En deux ans, près de 2 M $ seront investis dans diverses installations : piste cyclable, sentier piétonnier, aires de jeu pour les enfants, terrain de pétanque, etc. La fin des années 80 est marquée par la création du parc provincial des îles de Boucherville qui donne un nouvel essor aux rives.

 

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